Reliures royales de la Renaissance

























Cette sélection de reliures à décors permet de présenter les différentes phases de l'activité des relieurs du roi pour la Bibliothèque royale, à Fontainebleau puis à Paris, de 1545 à 1560 environ, soit de la fin du règne de François Ier au début de celui de Charles IX, tout en suivant l'évolution des différents types ornementaux de la Renaissance française appliqués au domaine de la reliure. Il s'agit d'un choix effectué parmi les 157 pièces présentées à la Bibliothèque nationale de France, dans la galerie Mazarine (site Richelieu), au printemps 1999 dans le cadre de l'exposition Reliures royales de la Renaissance, la Librairie de Fontainebleau, 1540-1570.
Flavius Josèphe. Grec 1420
Unique à Fontainebleau, le décor de cette reliure est constitué de larges rubans dessinant des nœuds d'entrelacs inspirés sans doute de dessins de broderies telles qu'on peut en voir sur le grand portrait de François Ier par Jean Clouet, qui date de 1525 environ. Ils s'apparentent aussi beaucoup aux motifs utilisés vers 1550 par des relieurs d'origine française installés à Rome. Ils sont disposés en forme de rectangle autour des armes royales, selon le schéma imposé à l'atelier de Fontainebleau. L'argent ressort de façon heureuse sur une couvrure de maroquin noir d'excellente qualité. Le doreur n'utilise pas de compas mais uniquement des traits de placement droits.
L'héraldique est placée de façon correcte et les gardes ont le filigrane PS, le plus courant sous François Ier.
© Bibliothèque nationale de France
Constantin Harmenopulos, Manuel de droit civil. Grec 1361
Malgré des imperfections dues à une réalisation rapide, ce motif d’arabesques surprend par son originalité. Il est le premier de ce type dans l'atelier de Fontainebleau, si ce n'est dans l'ensemble de la production contemporaine, et il faudra attendre quelques années pour en trouver d'autres comparables sur les reliures royales. On voit là l’une des toutes premières utilisations de fers azurés, inspirés de motifs aussi utilisés dans le décor des manuscrits.
Comment expliquer cette singularité ? L'hypothèse la plus vraisemblable est celle de l'intervention d'un doreur expérimenté, travaillant pour le relieur du roi et détenteur du matériel de fers, qui serait un collaborateur occasionnel de l'atelier de Fontainebleau alors que celui-ci commence à s'organiser. C'est une autre main qui a sans doute posé le semé or et argent de F couronnés, à ce que laissent supposer les erreurs de placement.
© Bibliothèque nationale de France
Aristote, Oeuvres. Grec 1859
Du point de vue technique, couture sur nerfs de ficelle de la main du premier relieur de Fontainebleau, tranchefiles à chapiteau monochrome naturel, très jolies tranches sans chiffre, gardes au filigrane PS, cette reliure fait partie des dernières reliures réalisées sous François Ier dans l’atelier de Fontainebleau. De même, les deux fers inédits qui sont utilisés ici, l’un en forme de ressort, l’autre en forme de plume, figurent sur de nombreuses autres reliures de la fin du règne de François 1er ou du début de celui de Henri II. Ils y sont habituellement accompagnés de compositions de filets et de fers azurés ou pleins qui font partie du matériel utilisé dans l’atelier travaillant pour Jean Picard.
Cependant, le décor de ce recueil d’œuvres d’Aristote est unique à Fontainebleau sous cette forme. Réalisé à l’aide des mêmes fers, le motif maillé y couvre toute la surface des plats. Le chiffre couronné paraît bien identique à celui de l’atelier de Fontainebleau, mais la fleur de lis et, surtout, les armes de France accompagnées de la salamandre de François 1er n’ont rien à voir avec le matériel "officiel" : ce sont des modèles utilisés dans l’atelier travaillant pour Picard, qui n’est pas relieur du roi. Le maroquin a gardé sa couleur bleu foncé relativement rare.
(M.-P. L.)
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Traités de médecine. Grec 2240
L’encadrement de ce recueil de traités de médecine et de pharmacopée s’orne d’un fer italianisant en forme de maillon de chaîne dont le créateur a peut-être trouvé le modèle sur une reliure offerte à François 1er trente ans auparavant.
Un semé simplifié occupe le rectangle central. Après un premier essai sans suite immédiate en 1545, on revient vers 1548 à ce type de décor, rapide et facile à exécuter, qui au début des années 1540 avait connu le succès chez certains relieurs parisiens. Il reste en effet à cette époque de nombreux volumes à relier et la production de l’atelier doit augmenter. Le fer en forme de maillon de chaîne est doré sur huit autres manuscrits et trois imprimés et on le trouve encore utilisé vers 1552 pour orner la tranche d’un Dante au décor d’entrelacs peints.
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Théodore Gaza, Introductivae grammatices. Réserve X. 27
La présente reliure remet au goût du jour des dispositions ornementales qui datent du règne précédent, comme les trois demi-cercles accolés au milieu de chacun des côtés. La modernité naît donc ici des cuirs dessinés à partir de la paire de fleurons pleins. On observe aussi dans le décor une paire de fers courbes épais entrecroisés, qui, de même que les fers en forme de parenthèses, existent dès François Ier sur près d’une quinzaine de reliures.
L’héraldique n’est pas intégrée dans le décor mais toujours limitée à un semé modeste dans le rectangle central, complété sur les côtés extérieurs.
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Héliodore, Les Ethiopiques, Grec 2896
La couvrure de maroquin bleu dont la couleur a malheureusement passé est française, à la différence de plusieurs éléments (gardes, couture, tranchefiles, ais de bois) provenant sans doute d’une reliure italienne antérieure non terminée ou en partie détruite.
Le décor riche en matériel compte dix fleurons ou paires différents, en particulier un fer en forme de fleur de lotus. La technique de reproduction du dessin est la même, avec des traits de placement pour le cadre et le cartouche central et des trous de fixation pour le modèle qui a guidé le doreur. Cependant les arabesques, qui ne comportent aucun fer héraldique, s’intègrent mieux dans le cadre malgré quelques dépassements et, surtout, le doreur utilise des effets nouveaux, comme les filets redoublés qu’on trouve également sur des imprimés reliés au même moment. On observe sur les meilleures reliures de Fontainebleau ce principe décoratif raffiné qui se développe alors et connaît visiblement un vif succès.
Enfin, le décor asymétrique des petits côtés est unique dans l’atelier de Fontainebleau. Le très bon doreur qui visite de temps à autre l’atelier est peut-être l’auteur de ce décor. Le semé héraldique bicolore est réalisé à l’aide du matériel ancien, auquel s’ajoute maintenant la grosse fleur de lis mais il ne présente plus de traces de peinture. Le dos est orné du quadrillage et du semé de fleurs de lis dorées et de chiffres argentés habituel.
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Joampierro Leostello de Volterra, Ephemeridi de le cose fatte per el duca de Calabria. Italien 414
Réalisé par un très bon ouvrier, le décor argenté sur les deux plats est constitué de deux motifs anguleux compliqués contrastant avec les ovales servant de liaison. Placé dans un encadrement plus large que la moyenne, il est remarquable surtout par l’effet de couleurs inédit créé par les entrelacs réservés sur un fond noir limité à la bordure. Le cuir de la couvrure a conservé la trace de très nombreuses piqûres d’épingle ayant servi à fixer le modèle.
Le dos est traité à l’italienne, avec un simple filet doré sur l’emplacement des nerfs. Les tranches, travaillées elles aussi à l’italienne, permettent de dater la reliure de 1552 environ. Le doreur avait certainement prévu d’intégrer dans le décor certains fers héraldiques, mais le semé monochrome noir du rectangle central qui tranche avec l’élégante sobriété du dos et la mise en place soignée du médaillon de cuir noir, a été ajouté postérieurement.
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Dante, La Commedia. Réserve Yd. 13
L’encadrement entrelacé de la pièce décrite ici est l’un des modèles les plus modestes utilisés à Fontainebleau puisqu’il repose sur l’alternance de figures géométriques aussi simples que cercles, carrés et rectangles, les angles étant ornés de deux arcs de cercle poussés face à face. La couleur rouge choisie pour les rehauts du réseau de rubans, associée aux médaillons citron mosaïqués au centre des plats, donne finalement à cette reliure un aspect très coloré que le maroquin noir ne pouvait a priori laisser espérer.
Le motif d’entrelacs nous permet de montrer à quel point l’atelier des reliures royales s’inscrit dans le mouvement artistique de l’école de Fontainebleau, le ou les créateurs de ces décors puisant à l’évidence leur inspiration dans toutes les œuvres décoratives contemporaines comme par exemple certains pavements exécutés par le céramiste rouennais Masséot d’Abaquesne pour le château d’Ecouen, développant un réseau de rubans de couleur bleue.
Le Dante que nous présentons n’a pas reçu le décor ciselé à l’italienne commun à la plupart des tranches du groupe aux entrelacs peints, mais un décor complètement inédit et resté, d’ailleurs, unique. L’emblématique royale a été poussée en une bande continue, au centre des tranches. Cette ligne héraldique s’inscrit dans un encadrement dessiné par la répétition d’un unique fer déjà rencontré dans l’atelier puisqu’il entre précisément dans la composition de décors simplifiés.
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Clément d'Alexandrie, Opera. In-folio. Réserve C. 59
La pureté du motif d’entrelacs de cette reliure met en évidence les liens qu’entretiennent les décors de reliures avec les autres arts décoratifs. On pourrait en effet sans difficulté se croire en face d’un panneau de marqueterie fabriqué d’après l’un des nombreux modèles proposés à l’époque, la couleur orange des plats rappelant de surcroît la teinte d’un bois. Les rubans noirs sont en effet suffisamment espacés et leurs entrecroisements assez simples pour que l’on puisse apprécier la couleur comme la texture du maroquin, qui devient ainsi un élément à part entière du décor.
Le doreur ne se contente toutefois pas ici d’un simple ornement de surface : il a recours, pour donner un peu de profondeur à sa composition, à une technique particulière. À intervalles réguliers, les passages dessus et dessous des entrelacs cèdent la place à de simples traits argentés évoquant le percement des rubans. L’effet est particulièrement réussi dans les quatre angles, où les motifs ont été effilés. Les rinceaux font ici une petite apparition sur les reliures royales, autour de l’ovale central, en tête et en queue de chaque plat ainsi que dans les angles. Ces dessins appartiennent traditionnellement au vocabulaire architectural et concourent eux aussi au rendu des volumes, les effets de torsion étant obtenus par le redoublement de leurs filets comme par leurs extrémités amincies et les rehauts de peinture noire.
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Giovanni Pontano, Opera omnia. II. Réserve Z. 1051
Cet imprimé de la Bibliothèque de Fontainebleau est recouvert d’un maroquin noir à large panneau central évidé tendu d’un morceau de soie bleue. Des pièces de basane ont été collées sur la soie, dans les quatre angles et sous la forme d’une petite découpe à motif floral, au bord de l’encadrement en maroquin. Les motifs n’en sont pas dorés à la feuille d’or mais obtenus par une technique de gaufrage très utilisée à l’époque pour les tentures et l’ameublement. Ce choix est conforme au type de décor lui-même : la disposition de ces pièces de cuir comme leurs dessins (arabesques des angles et petite fleur pour les autres) sont en effet directement empruntés aux modèles vénitiens, eux-mêmes copiés sur des exemples islamiques. Cette technique de gaufrage a également été appliquée aux armes royales, composées pour l’occasion et rehaussées ensuite de peinture. La découpe a été faite pour la première fois ici selon le dessin exact des armes, principe repris ensuite sur toutes les reliures à grand décor. Quant au monogramme HC et au triple croissant, ils ont été découpés dans un morceau de maroquin brun, puis sertis d’argent avant d’être à leur tour fixés sur le tissu.
Les bordures de maroquin noir ont, quant à elles, été ornées d’arabesques argentées d’une conception beaucoup plus traditionnelle. Comme souvent sur les reliures de Fontainebleau, des fers azurés anciens, tel le trèfle systématiquement poussé dans les angles, y côtoient le matériel le plus récent, représenté ici par de petits fers pleins évidés en leur centre.
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Claude Galien, Opera. Réserve Fol. T23. 59 (1)
Dans cette reliure, l’influence architecturale se traduit par la fine bordure d’oves argentée à l’extrême bord des plats et la présence, au centre des plats, d’un grand cartouche, repris ici dans les quatre angles sous la forme de petits écoinçons.
Les rubans qui dessinent la figure centrale ont reçu un pointillé argenté très dense, qui l’apparente presque à un rehaut peint. Les effets de profondeur ont été limités à la partie supérieure du cartouche, par le recours à des redoublements de filets, amincis ou, au contraire, élargis pour donner l’illusion d’une torsion et, par suite, dessiner des cuirs, qu’on a laissés, eux, vierges de tout pointillé. Le même principe est appliqué avec succès pour les quatre écoinçons. Ces derniers apportent, par leur mosaïque de maroquin orange, une note chaude qui rappelle le bloc armorié doré au centre des plats sur une pièce de maroquin de même couleur. Le même rôle est joué par les deux compartiments quadrilobés dessinés en tête et en queue, mosaïqués chacun d’une pièce de maroquin rouge, qui reproduisent d’une certaine manière le très élégant fer quadrifolié qu’ils mettent en valeur. Le plein décor de filets courbes argentés est savamment distribué à partir de ces compartiments autour du grand cartouche central, en partie redessiné par des filets droits. On peut du reste observer que le doreur a eu quelque difficulté à faire coïncider les deux modes décoratifs. Si l’encadrement de la figure centrale est réussi en tête et queue, on remarque en revanche un décalage sur les côtés. Voulue ou pas, cette petite approximation contribue en tout cas à conserver à la composition d’arabesques toute sa vigueur.
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Nicolas Machiavel, L'Art de la guerre. In-folio. Rés. Réserve 253
La reliure qui recouvre l’exemplaire royal passe traditionnellement pour l’un des chefs-d’oeuvre du "grand doreur". Il est vrai qu’elle offre l’un des modèles les plus achevés des reliures orientalisantes de l’époque. Au centre des plats, le bloc armorié n’est pas poussé, comme c’est désormais le principe pour les reliures royales à grand décor, sur un maroquin taillé au format exact des armes, mais sur une pièce polylobée beaucoup plus grande, sertie d’un double filet doré, et qui n’est d’ailleurs pas de la même taille sur les deux plats, la pièce du plat inférieur étant légèrement plus large et plus longue.
Sur cette mosaïque, un fin réseau d’arabesques aux spirales multiples se développe à partir d’un premier tracé, plus géométrique, qui redessine la découpe du maroquin sur lequel il est doré et, pour donner plus d’ampleur à sa composition, le doreur n’hésite pas à faire déborder ses filets sur le maroquin noir de couvrure. Ceux-ci sont agrémentés de fers azurés et pleins, notamment les paires foliées qui comptent parmi les plus élégantes du matériel de dorure de l’atelier ; on remarque aussi parmi eux une fleur de lis dorée quatre fois. C’est le même souci d’imiter les modèles vénitiens qui à conduit à dessiner dans les angles des compartiments aux bords ourlés, délimités par un double filet rehaussé de rouge. Le choix de l’argent pour le semé de triples points crée un contraste visiblement destiné à mettre en valeur la composition centrale dorée. Ce semé argenté trouve son pendant sur le dos compartimenté du volume : complété chaque fois d’un fer héraldique, il y alterne en effet avec les lignes de petits croissants incurvés déjà rencontrés en tête et queue sur le dos des reliures de série.
La bordure mosaïquée de maroquin rouge renvoie davantage, pour sa part, aux modèles architecturaux : elle est en effet ornée par la répétition d’un unique fer à motif d’oves évoquant les frises sculptées, dont la continuité est simplement interrompue dans les angles par un lis doré.
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Claude Galien, Opera. Réserve Fol. T23. 59 (2-3)
Les plats du volume décrit ici ont été uniquement ornés de filets ou fers courbes. Au centre, le bloc armorié a été doré sur une pièce ovale de maroquin olive, dont le champ a été couvert d’un semé argenté de triples points. L’ensemble est inscrit dans un cartouche architectural dont le doreur a su remarquablement rendre les reliefs. La bordure très large a permis de dorer un décor de rinceaux particulièrement complexe.
L’habileté du doreur apparaît déjà dans le soin apporté au tracé des lobes de ces compartiments et sa maîtrise des jeux de filets se révèle plus encore dans le traitement des angles, où le fond criblé fait, de manière très subtile, ressortir les entrecroisements des rinceaux, terminés d’une élégante feuille épointée, tout en dessinant les contours des volutes. On est frappé ici par la grande densité des motifs de bordures.
Cet effet est aussi largement dû aux spirales complexes que dessinent ces rinceaux : les différents motifs étant très proches les uns des autres, ils assurent l’illusion d’un décor réalisé en continu alors même qu’il est, ici aussi, établi à partir d’un premier patron en forme de S, répété ensuite tête-bêche sur les grands côtés, et d’un second, reproduit quant à lui sur les petits côtés. Les fleurs qui entrent dans la composition des rinceaux se signalent par leur élégance et l’on observe sur huit d’entre elles de petits cercles accolés. Quant au compartiment criblé des petits côtés, il est traité de telle manière qu’il dessine, en fait, une large fleur aux multiples feuilles qui s’étalent le long du filet délimitant l’espace intérieur de l’encadrement.
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Claude Galien, Opera. Réserve Fol. T23. 59 (1)
Le décor de ce volume se réfère directement aux modèles architecturaux, avec ces cartouches rehaussés de peinture noire dorés dans le rectangle central et le long de l’encadrement. Le bloc armorié doré sur une pièce de maroquin rouge est, en effet, inscrit dans un large ovale aux effets de cuirs rendus par tous les artifices alors en usage : ajours dans le champ du cartouche lui-même, petites volutes dorées sur la bordure de l’ovale – qui évoquent le médaillon armorié de François Ier, bientôt réutilisé sous François II puis Charles IX – et amincissement des rubans pour figurer les torsions et enroulements des cuirs, parfois soulignés de traits dorés. Le tout est complété, au sommet, d’une fleur épointée et, en bas, de deux volutes qui rappellent les motifs de rinceaux.
Le long des encadrements, le doreur a reproduit quatre fois un cartouche de moindres dimensions mais traité de la même manière que celui poussé au centre des plats. Les rubans noirs sertis de filets dorés, partiellement ajourés, sont ici prolongés de deux longues volutes soulignées d’un petit feuillage semblable à celui qui coiffe le sommet du cartouche proprement dit. Le doreur a ajouté, sur les petits côtés de l’encadrement seulement, des fleurs dessinées à main levée, qui sont des répliques exactes des motifs entrant habituellement dans la composition des rinceaux. Ces quatre cartouches encadrent chacun un ovale mosaïqué d’une pièce de maroquin marbré finement poudré d’or.
Ce choix de maroquin, probablement fabriqué à Venise et assez rare à Paris, est en tout cas particulièrement adapté au parti pris décoratif, dans la mesure où l’on admet que cette technique de marbrure a été mise au point par les Vénitiens pour imiter le dessin des marbres antiques.
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Notitia utraque... In-folio. Reserve J. 453 (bis)
Le médaillon central armorié offre, sous le blason de France et le chiffre de François II dorés, un modeste décor d’arabesques argenté exécuté aux petits fers. Pour le reste, la pièce décrite ici a été entièrement ornée au filet. On y retrouve une ornementation argentée en réserve sur un fond peint en noir, selon une technique déjà appliquée avec succès au début des années 1550. Ce décor, qui préfigure d’une certaine manière les fanfares dites primitives, reste encore tributaire des réalisations précédentes, notamment dans sa recherche des effets de profondeur. Les rubans constitutifs de la structure compartimentée se terminent, en effet, tous par de petits cuirs très enroulés dont les petits carrés argentés sont censés figurer des ajours. Les cuirs sont aussi présents dans les quatre cartouches aux formes arrondies qui encadrent l’ovale central, pour souligner les effets de torsion des rubans, lesquels apparaissent d’ailleurs comme un heureux rappel de ceux inclus dans les parties latérales de la plaque armoriée.
Les volutes qui complètent la plupart de ces cuirs n’ont pas d’autre fonction que de rendre plus évidents encore les emprunts que le décor doit aux modèles architecturaux.
L’intérieur des différents compartiments a, quant à lui, été agrémenté de rinceaux uniquement composés cette fois d’éléments végétaux. Si les motifs floraux argentés sur les petits côtés sont indépendants, la grande fleur poussée de part et d’autre de l’ovale central se prolonge, en fait, de chaque côté du cuir du compartiment qu’elle transperce. De même, les autres tiges prennent naissance au milieu de l’enroulement des volutes, produisant un effet particulièrement réussi au centre des plats, lorsqu’elles viennent dans le prolongement des quatre figures en forme de S terminées de volutes.
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Élien. Grec 2443
Le décor des plats s’organise ici magnifiquement autour de petites armes identiques à celles de l’atelier de Fontainebleau, dont l’écu est peint en bleu ou en noir. À l’exception du petit fleuron plein doré sur les plats, il se compose d’entrelacs sans fers et de rinceaux d’une élégance aérienne auxquels certains traits redoublés donnent un relief inattendu. L’alternance de surfaces vides ou pointillées et les rehauts de peinture noire soulignent cet effet de profondeur et le contraste suggéré par le dessin.
Le dos est composé d’une alternance de rinceaux et de caissons rehaussés de noir. Le cartouche armorié est parfaitement intégré au décor, de même qu’une partie des fers héraldiques, notamment l’arc et le carquois rehaussés de peinture, qui apparaissent ici pour la première fois sur une reliure à grand décor. En revanche, les fleurs de lis paraissent ajoutées après la réalisation du pointillé.
En dehors du petit monogramme placé sous le médaillon armorié, qui est unique, les fers héraldiques sont les mêmes que ceux de l’atelier de Fontainebleau. Les traits de placement en forme de croix ont vraisemblablement servi uniquement pour le cartouche central. Le plat supérieur ne comporte ni titre ni cote, à cause du décor.
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Astronomica. Latin 7328
La reliure de maroquin rouge porte, près du bord supérieur de chaque plat, deux trous de fixation du modèle qui a guidé l’exécution du très joli motif d’arabesques organisé autour du cartouche et ponctué de petits traits et de points.
Inscrit dans un encadrement étroit constitué du fer tressé, placé ici à l’extrême bord des plats, le dessin s’étend sur toute la surface laissée libre par le bloc armorié. Cette reliure fait partie d'un ensemble de quatre, très soignées, certainement contemporaines et datables, pour celles qui portent le chiffre de François II, de la fin de l’année 1560 et, pour les deux autres, du début de l’année suivante. Celle-ci a peut-être été réalisée dans l’atelier du relieur du roi en même temps que les autres, deux en cuir citron, deux en cuir rouge. Le décor est argenté, ainsi que le cadre Renaissance du cartouche armorié et la petite arabesque remplaçant la salamandre. Seuls l’écu aux armes et le collier de l’ordre de Saint-Michel sont dorés, suivant une pratique nouvelle qui continue sous Charles IX. Il comporte un grand nombre de fers azurés presque tous déjà utilisés dans l’atelier de Fontainebleau, dont une paire assez rare (fers C. P) et un fleuron très répandu dès 1545, mais placé ici dans une position tout à fait inhabituelle (fer C. P), à mi-corps le long de la bordure extérieure.
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Recueil d'ordonnances royales. Français 5290
Technique très inhabituelle en reliure, le modèle a d'abord été esquissé à la pointe sèche à l'aide d'un modèle fixé aux quatre coins des plats par des épingles, puis repris à la plume avec quelques variantes dans le tracé, mais les rinceaux du dos paraissent avoir été dessinés à main levée.
Les cuirs du cartouche central, la couronne royale, les feuillages et les cornes d’abondance ont été légèrement rehaussés d’ombres qui donnent à l’ensemble un relief exceptionnel. L’originalité du dessin et la qualité de son exécution désignent ici un maître, mais il est difficile, en raison de l’extrême rareté de cette technique sur des reliures de cuir, de la comparer à des productions semblables, puisque seulement quatre autres manuscrits de la Bibliothèque royale sont décorés de la même manière.
Le parti esthétique choisi, pour cette reliure comme pour les quatre autres, reste cependant énigmatique. Il paraît invraisemblable que ce choix puisse être dû, dans un atelier de ce niveau, à une cause matérielle comme l’absence temporaire d’outillage et de feuilles d’or ou une rupture provisoire dans l’organisation de l’atelier. Il faut donc en chercher la raison dans un souci particulièrement poussé d’originalité qui n’a pas eu de suite – ou dans l’intervention occasionnelle d’un dessinateur ne connaissant pas le maniement des fers à dorer et décidé à mettre lui-même en oeuvre un de ses modèles ?
À part les armes royales, la reliure ne porte aucune trace d’appartenance particulière à François II ou à Charles IX, lequel succède très rapidement à son fr
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Paolo Giovio, Illustrium virorum vitae. In-folio, Réserve K. 20
Le décor de cette reliure présente un vaste compartiment central à fond pointillé argenté. Le bloc armorié y est inscrit dans un ovale dont le champ a été couvert de fines rayures horizontales dorées. C’est la seule évocation sur cette reliure de la mode orientalisante du moment. Une référence architecturale s’est également glissée sur les plats avec la bordure d’oves cantonnée d’une fleur de lis dans les angles, qui souligne la bande noire encadrant la surface des plats.
Les rinceaux argentés occupent au reste tout l’espace et se déploient sous la forme d’un double candélabre issu, à partir des extrémités haute et basse du compartiment central, d’une fleur très stylisée.
La vigueur du décor repose sur un tracé assez large des dessins et une forte densité des rinceaux en forme de grandes spirales très enroulées, ponctuées de petites feuilles lancéolées et terminées de fleurs dont les pétales ouverts laissent apparaître des étamines figurées par une succession de petits cercles. Le choix d’une mise en couleurs par simples retouches, plus proches d’un lavis que d’une peinture en aplat, à l’encre noire sur les fleurs et à l’encre rouge pour les feuillages, contribue de plus à donner élégance et légèreté à la composition.
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Julius Firmicus Maternus, Astronomicon libri VIII. In-folio. Rés. V. 186
L’ornementation proprement dite cède ici entièrement la place à l’héraldique royale, présente sur les plats comme sur le dos du volume, mais d'une façon singulière. Dans le semé argenté qui orne le rectangle central, seuls sont poussés en alternance les arcs et les carquois, associés à un nouvel emblème en forme de plume. On a réservé en fait l’usage des autres fers héraldiques (triple croissant et grand H couronné) à la décoration de la large bordure mosaïquée de maroquin rouge encadrant les plats, où ils ont été dorés à intervalles réguliers. Quant aux écoinçons, seule concession au goût orientalisant sur cette pièce, ils rendent également hommage au roi.
Le dos de cette reliure ne manque pas non plus de rappeler l’appartenance royale, avec ses trois pièces de maroquin rouge présentant sur un fond criblé doré un décor d’arabesques complétées de croissants. Entre ces mosaïques, quatre carquois argentés directement sur le maroquin brun dessinent de façon impromptue deux compartiments, encadrant l’un le monogramme H C, l’autre un triple croissant. Les écoinçons des plats, seule concession au goût orientalisant sur cette pièce, rendent également hommage au roi]. Si nous connaissons plusieurs exemples de reliures de dédicace affichant de manière aussi ostentatoire des emblèmes qui entretiennent une certaine ambiguïté avec ceux, analogues, de la maîtresse du roi Diane de Poitiers, ce volume fournit en revanche l’unique cas recensé parmi les reliures "officielles" de la Bibliothèque royale. Sur la vingtaine de reliures que l’on puisse avec certitude considérer comme ayant appartenu à Diane de Poitiers, il arrive en effet souvent que l’on trouve, ainsi tracés au filet avec des rehauts peints, de grands carquois, arcs et flèches, ces emblèmes entrecroisés étant même d’ailleurs, sur certaines de ces reliures, complétés de trophées.
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Johann Schöner, Opera mathematica... In-folio. Réserve V. 215
On trouve sur la reliure de ce volume le principe d’une bordure à plein décor de rinceaux traités en réserve sur un fond criblé doré mais, ici, l’accent a été mis à l’évidence sur une ornementation que l’on a voulue d’un grand raffinement et qui prend donc résolument le pas sur l’héraldique. Celle-ci se résume en effet à un croissant dans les angles de la bordure et, au centre des plats, au bloc armorié doré sur une pièce de maroquin olive.
La large bordure a été mosaïquée en maroquin rouge avant d’être ornée de larges rinceaux, aux enroulements amples et harmonieux, organisés chaque fois à partir d’une large fleur épanoui très stylisée, dorée au centre de chacun des quatre côtés. On peut apprécier ici le principe des tiges en forme de S, aux extrémités épointées finement entrelacées pour donner l’illusion d’une frise lue en continu. On a utilisé deux patrons en respectant les règles de symétrie habituelles, l’un sur les grands côtés et l’autre sur le petit. L’élégance particulière du dessin tient ici aux dimensions relativement grandes de chacun des éléments constitutifs des rinceaux, qu’il s’agisse des feuilles lancéolées ou des grosses fleurs poussées à intervalles réguliers, dont les dessins sont donc bien lisibles.
À ces rinceaux rouges répondent ceux peints en noir dans les écoinçons du rectangle central, réminiscence orientalisante dans une composition par ailleurs tout à fait parisienne. Les contours de ceux-ci mis à part — ils reprennent en fait d’une certaine manière le dessin du bloc armorié — une seule tige élégamment enroulée et terminée par une large fleur suffit à dessiner un nouveau modèle de rinceaux. On peut remarquer ici toute la finesse de la composition avec la présence, le long des bords de l’encadrement, de demi-fleurs, qui évitent les impressions de juxtaposition, laissant au contraire imaginer que le motif se poursuit.
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Pierre Paschal. In-folio. Réserve Fol. Lb31. 103
Le volume décrit ici est l’exemplaire personnel de Catherine de Médicis, dont les armes entourées de la cordelière de veuve ont été peintes face à la page de titre, et c’est précisément celui que Catherine offre en mémoire de Henri II à la Bibliothèque royale de Fontainebleau.
L'aspect monumental de la reliure est accentué par le cartouche tracé en tête du plat supérieur, que délimitent des filets dorés agrémentés de fers pleins et de cuirs empruntés aux modèles architecturaux.
Son dessin n’est d’ailleurs pas sans évoquer les encadrements des bois qui ornent l’édition, dont des triangles tracés au filet figurent les chapiteaux tandis que les volutes en sont rendues par la répétition de la paire de fleurons pleins que l’on a vue apparaître sous François II.
La technique de reliure à la grecque souligne cette illusion. L’utilisation des ais, le dos long et l’absence de chasses, ajoutés à la minceur du volume, font davantage penser à un tableau qu’à un livre relié.
Le semé, constitué ici des chiffres de Charles IX et de Catherine de Médicis (doubles C et K couronnés) disposés en quinconce autour du cartouche central aux armes de France, parfait l’aspect solennel de la pièce en lui conférant résolument le statut d’une reliure épigraphique. Il occupe d’ailleurs toute la surface du plat inférieur, où l’on n’a pas jugé utile de conserver un cartouche.
Signalons que les semés de chiffres royaux connaissent un regain d’intérêt sous Charles IX, avec des variantes dans leur composition : doubles C couronnés dorés seuls ou en alternance avec le simple ou double K de Catherine de Médicis, également couronnés.
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Diodore de Sicile, Sept livres des histoires. In-folio, Réserve J. 75
La présente reliure offre probablement l’un des décors d’inspiration architecturale les plus aboutis de la Renaissance, où l’équilibre, comme l’harmonie du dessin, force tout autant l’admiration que la virtuosité dont le doreur a fait preuve. Alors que, sur les reliures "officielles" de la Bibliothèque royale, l’usage des cartouches est limité au centre des plats ou étendu à l’ornementation des parties latérales de ceux-ci, ou encore associé à d’autres éléments décoratifs, ici, le cartouche occupe au contraire la quasi-totalité de la surface des plats. Entre le noir de la couvrure et le fond criblé entièrement argenté qui redessine en réserve le réseau de rubans d’entrelacs et de rinceaux, la seule touche de couleur est apportée par le blason du bloc armorié, qui a été mosaïqué d’une pièce de maroquin olive, et dont les trois fleurs de lis ont été dorées. Ces armes royales, par ailleurs argentées, sont inscrites dans l’ovale ménagé au centre du grand cartouche, qui a été orné d’un semé de triples points contrastant avec le fond pointillé très dense du reste des plats. Le ruban de cet ovale central a été agrémenté d’une fine cordelière, simplement interrompue par le tracé des quatre cartouches rectangulaires latéraux qui l’encadre.
C’est là sans doute une des reliures royales dont le décor se rapproche le plus des principes décoratifs mis en œuvre dans la grande galerie de Fontainebleau.
Lorsqu’on considère la composition dans sa totalité, on peut réellement avoir le sentiment d’être face à un panneau de stucs tant les effets de profondeur ont été bien rendus. Les artifices tels qu’enroulements et amincissements des rubans ou redoublements des filets, la matérialisation des imbrications ou passages dessus et dessous des entrelacs par des traits ou des cercles évoquant des trous, tout est en effet ici parfaitement maîtrisé et d'une très grande élégance.
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Novum Testamentum. Réserve A. 513
L'imprimeur Robert Estienne a très probablement commandé lui-même cette reliure très luxueuse pour l’exemplaire qu’il destine au roi. Le grand cartouche central suffit à signaler le caractère exceptionnel de la pièce, entièrement exécutée au moyen de filets dorés. La composition ovale formée d’un double ruban peint en noir intègre à quatre reprises l’héraldique royale, sous la forme du monogramme H C, adaptant ici à la reliure une technique que l’on pourrait rapprocher des caissons des riches plafonds Renaissance.
Le caractère monumental est accentué par les volutes, qui étendent la surface du cartouche à la quasi-totalité des plats, les dimensions du volume finissant presque par sembler trop petites pour accueillir un tel décor. Un soin tout particulier a été apporté au rendu des volumes, avec les filets redoublés qui dessinent des cuirs rehaussés de gris. De même, les jeux de perspective ont été restitués de manière inédite sur les parties courbes par un filet qui traverse le ruban noir, donnant ainsi à celui-ci un effet de torsion très réussi. Ces tracés témoignent de l’évolution des partis pris décoratifs : ce n’est plus simplement le plat d’une reliure que l’on a sous les yeux mais un véritable objet considéré dans une perspective tridimensionnelle. Les espaces des plats laissés vierges par ce cartouche monumental ont été couverts d’un réseau doré de fines arabesques, lesquelles s’apparentent le plus souvent à des rinceaux avec leurs larges fleurs et feuilles, également peintes en noir et rehaussées de petites touches grises ; la grande paire de fleurs qui encadre le cartouche est à cet égard un modèle du genre. Ces filets courbes simples, qui contrastent avec les rubans peints, servent eux aussi l’emblématique royale puisqu’ils sont, à intervalles réguliers, ornés d’un petit croissant doré tracé par deux petits fers courbes, puis peint en gris. Lorsque ces arabesques rejoignent la figure centrale, elles passent sur ou sous les rubans, mais on s’est aussi efforcé, toujours dans le même souci de suggérer une profondeur, de leur faire traverser ces mêmes rubans, illusion rendue et entretenue ici par de simples traits dorés sur les rehauts noirs.
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Conrad Gesner, Bibliotheca universalis. Réserve Rés. Q. 48
L’accent a été mis ici, à l’évidence, sur l’ornementation car, hormis le bloc armorié doré sur une pièce de maroquin citron, l’héraldique royale est complètement absente. L’arabesque qui orne la bordure mosaïquée de maroquin vert rend compte de l’évolution des modes comme elle atteste de la grande maîtrise de son doreur, qui a fait preuve d’une recherche élaborée dans sa composition. Celle-ci est rythmée par les compartiments quadrilobés dorés répétés sur les quatre côtés, reprenant en fait, de manière plus stylisée, le dessin du petit fer azuré qu’ils encadrent. La mise en abyme ne s’arrête pas là puisque ces compartiments sont eux-mêmes inscrits dans une seconde figure quadrilobée qui fait, quant à elle, le lien avec l’arabesque proprement dite. Ses formes sont beaucoup plus arrondies et intègrent deux paires foliées azurées déjà rencontrées sur les reliures de série. L’équilibre final de la figure repose sur les deux filets simples terminés d’une petite feuille azurée, qui déterminent d’ailleurs son sens. Ces compartiments quadrilobés sont en effet disposés tête-bêche et les deux paires azurées alternent. De plus, on trouve, dans les angles, des compartiments qui dessinent une fleur stylisée et entourent un fer quadrifolié appartenant au matériel le plus récent de l’atelier, tout comme, d’ailleurs, le tout petit fer doré dans les angles de la bordure. Ce compartiment est complété par l’une des paires foliées dorées sur les côtés et on y observe aussi des filets terminés d’une petite feuille azurée.
Aux filets simples qui dessinent les deux compartiments imbriqués s’opposent les filets redoublés qui, partant du petit fer azuré qu’ils encadrent, assurent la liaison entre eux et contribuent à donner le sentiment d’une arabesque sans fin, qui court tout autour du rectangle central. Le fer au trèfle est toujours présent, poussé à intervalles réguliers sur ces filets redoublés.
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