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Parcours pédagogique

Molière et la commedia dell’arte

Par Clara Rabier, professeure de lettres modernes
15 min de lecture
Deux personnages de la commedia dell'arte : le docteur et Fiorinetta
Au collège comme au lycée, Molière demeure un dramaturge incontournable des programmes scolaires, et peut être abordé de bien des manières. Les liens du comédien avec la commedia dell'arte peuvent constituer un axe d'étude original.
En abordant la biographie de Molière et son œuvre, les liens qui unissent le dramaturge et comédien français à la tradition italienne de la commedia dell’arte sont inontournables. Consacrer un temps à leur étude permettra d’enrichir la culture artistique des élèves et de renouveler leur regard sur un auteur dont ils entendent très régulièrement parler en classe.
L’introduction d’un temps dédié à la commedia dell’arte au sein d’une séquence pédagogique peut se faire sous différentes modalités selon le niveau des élèves : on peut tout simplement choisir d’inclure ce temps d’étude au sein d’une activité de prolongement artistique et culturel à l’étude d’une pièce de Molière.
Au lycée, cela permettra de replacer l’auteur et son œuvre au sein d’un contexte historique et culturel particulier en offrant aux élèves des éléments d’histoire littéraire qui éclairent l’évolution des codes dramatiques à l’époque classique. Ce même travail peut également intéresser les professeurs qui choiront d’étudier Les fausses confidences de Marivaux, l’autre œuvre du programme de théâtre en 1re, puisque ce dernier écrit également pour le Théâtre-Italien après 1716.
Au collège, et notamment en 6e, où le programme s’intéresse à la notion de « masques », une étude des types de personnage présents dans la commedia dell’arte permettra de développer leur compréhension des textes et l’imaginaire esthétique des représentations théâtrales à l’époque de Molière.
De manière plus général, sur l’ensemble des niveaux, l’étude de l’héritage italien de Molière peut s’avérer intéressant lors des explications de texte ou des analyses de mises en scène, en ce qu’il explique certains choix esthétique ou procédés d’écriture dramaturgique à l’œuvre dans le texte étudié.
Enfin, l’ensemble des programmes, tous niveaux confondus, incite fortement les enseignants à initier les élèves à la pratique théâtrale afin de leur offrir une expérience différente du texte de théâtre, souvent lu ou regardé, et leur permettre de développer leurs compétences orales et leurs capacités d’expression. En cela, la commedia dell’arte, en tant que technique de jeu bien particulière, est une invitation au jeu théâtral collectif.

Origines et codes de la commedia

Au 16e siècle, des troupes itinérantes de comédiens sillonnent l’Italie et jouent des pièces « all’improviso » (à l’impromptu), à partir de « soggeto », des canevas appris à l’avance, sur lesquels les acteurs s’amusent à improviser. On y trouve des personnages récurrents, facilement reconnaissable à leurs masques, leurs éléments de costume et leurs caractères. Une fois le canevas à suivre décidé, libre aux comédiens d’interpréter leurs personnages comme ils le souhaitent et d’amuser les spectateurs à grand renfort de grimaces, acrobaties et autres tirades comiques, véritables morceaux de bravoure (les « burle ») attendues avec impatience par le public. Les troupes jouent partout où elles le peuvent, dressant leur scène sur des tréteaux dans les villes et les campagnes.

Les pièces ainsi jouées, souvent comiques, ne sont pas sans rappeler les atellanes du théâtre latin du 4e siècle, dont elles sont probablement les lointaines héritières.

Ces « comédiens de l’art », véritables professionnels, donnent leur nom au genre : la « commedia dell’arte ». Elle repose essentiellement sur le savoir-faire de ses acteurs et on l’oppose généralement au théâtre plus académique et littéraire, pour qui un texte préétabli est essentiel.

Les troupes de commedia dell’arte rencontrent rapidement du succès et la noblesse s’offre régulièrement leurs services, en Italie puis en Europe, diffusant ainsi leurs techniques et modalités de jeu, notamment en France.

On peut retenir trois grands critères d’identification de la commedia dell’arte :

Des comédies d’intrigue

Les histoires développées par les troupes de commedia dell’arte sont généralement des comédies d’intrigues où les personnages poursuivent des objectifs clairs (bien souvent un mariage ou l’argent). L’histoire avance grâce aux ruses des personnages, généralement celles des valets, qui œuvrent pour aider leurs maîtres dans leurs projets…et favoriser leurs propres intérêts au passage. Ils vont duper les personnages qui font obstacles à leur objectif, il s’agit souvent des vieillards, et atteindre leurs buts financiers ou amoureux.

Des personnages très codifiés et facilement reconnaissables : les « tipi fissi »

Dans chaque pièce, les personnages sont aisément reconnaissables et selon les succès rencontrés, il n’est pas rare que les comédiens se spécialisent dans l’emploi d’un personnage particulier. Le public les identifie rapidement grâce à leurs costumes, accessoires et masques, quand le nom n’est pas tout simplement repris d’une pièce à l’autre. Ainsi, les intrigues sont facilement lisibles pour le spectateur qui reconnaît, au premier coup d’œil ou à la première mention, le personnage dont on va lui parler. Il peut anticiper les intrigues qui découlent irrémédiablement de la confrontation de ces « tipi fissi », des rôles extrêmement codés. La présence d’un vieillard avare comme Pantalon et d’un couple de jeunes premiers laisse, par exemple, présager d’une union empêchée pour des raisons financières ; empêchement que les amoureux se plairont à contourner à l’aide de leurs ruses et de celles de leurs valets.

Une liberté de jeu : canevas et lazzi

La trame générale de l’intrigue (canevas) et les personnages sont donc décidés en amont. Si l’histoire peut paraître simple et les types de personnages rigides, il appartient aux comédiens de les nuancer et des enrichir par leurs aptitudes personnelles. Chaque professionnel apporte donc sa pierre à l’édifice et les canevas qui fonctionnent sont mémorisés et réutilisés par la suite.

Les lazzi, quant à eux, désignent les courts intermèdes muets ou dialogués pratiqués par les comédiens pour meubler l’intrigue. Quand ces lazzi rencontraient du succès auprès du public, ils étaient repris d’une pièce à l’autre et finissaient par intégrer le répertoire des troupes, ajoutant ainsi des éléments caractéristiques aux tipi fissi.

Les comédiens conservaient les scenari et lazzi les plus efficaces dans des recueils appelés zibaldoni. Ces répertoires leur permettaient de se constituer un fond dans lequel puiser lors de leurs improvisations et, le cas échéant, de transmettre leur expérience à d’autres comédiens.

Les ressources pour réaliser l'activité

La cohabitation avec les Italiens

La commedia dell’arte est donc un type de théâtre bien particulier, un genre très codifié dont l’originalité et le succès reposent en grande partie sur les techniques et l’imagination des comédiens qui la pratiquent.

Or, Molière a eu l’occasion de fréquenter ces « gens de l’art » et leurs pratiques de jeu. En effet, à partir de 1658, la compagnie italienne dirigée par Locatelli et la troupe de Molière se partagent différentes salles de théâtre successives. Molière travaille donc au contact des troupes italiennes jusqu’à sa mort en 1673, les deux groupes s’influençant mutuellement dans leurs pratiques et créations grâce à des échanges quotidiens.

Cette influence des troupes italiennes se retrouve dans le travail de Molière, qu’il s’agisse de la reprise et d’adaptation de canevas, de lazzi ou de tipi fissi dans ses pièces.

Étudier les personnages inspirés de la commedia dell'arte

Les tipi fissi en images

D’un point de vue pédagogique, l’étude des personnages types de la commedia dell’arte est sans doute la plus simple à conduire en classe. On peut, pour cela, s’appuyer sur le livre de Maurice Sand, Masques et Bouffons paru en 1860, où celui-ci reprend, personnage par personnage, les traits caractéristiques qui permettent de les identifier ainsi qu’une gravure les représentant.

Pour des élèves de 6e, on peut par exemple imaginer une activité où ils doivent associer les descriptions physiques des personnages et leurs caractères à la gravure qui les représentent. À partir des quelques gravures et extraits, on peut demander aux élèves d’associer des adjectifs aux personnages. On peut se concentrer sur les personnages les plus emblématiques et identifiables de la commedia dell’arte, comme Arlequin, Polichinelle, Pantalon, Le Docteur… ou se concentrer sur les personnages dont les tipi fissi se retrouvent dans la pièce étudiée en classe. Ce travail pourra servir de base à un atelier de pratique théâtrale.

En guise de synthèse de cette activité, on peut procéder à l’observation du tableau d’Antonio Verrio, Les Farceurs français et italiens, peint en 1670. En masquant les noms des personnages et comédiens représentés en bas de l’œuvre, on peut dans un premier demander aux élèves de différencier les troupes italiennes et françaises (principalement grâce à l’usage des masques et des costumes). Aux élèves ensuite d’identifier les personnages sur lesquels ils ont travaillé dans l’activité précédente. L’œuvre est également l’occasion de s’interroger sur le mot et le genre de la « farce ».

En début ou en fin de chapitre, dans le cadre d'un travail de découverte de la vie et de l'œuvre de Molière, on aussi peut consacrer une heure à un travail de recherche sur les tippi fissi présents dans les pièces. Chaque groupe d'élèves se voit attribuer une pièce de Molière et doit trouver et lire son résumé. On projette ensuite le tableau du comédien et peintre Edmond Geoffroy, Molière et les caractères de ses personnages, peint en 1857. Lors de la mise en commun des différents groupes, les élèves devront reconnaître les personnages les plus célèbres, ou du moins décrire les comportements des personnages et faire des hypothèses sur leurs caractères. On peut également leur faire classer les personnages en fonction des types qu'ils semblent remplir (nobles, amoureux, valets, docteurs...). 

Les tipi fissi dans les textes

Si on souhaite aborder les types de personnages de la commedia dell’arte par l’angle du texte, il est facile de consacrer un temps dans la séquence à un personnage en particulier.

  • Le Docteur chez Molière

L’un des personnages les plus récurrents étant celui du Docteur, on peut aisément faire dialoguer plusieurs œuvres entre elles en comparant, par exemple, les figures de médecins dans Le Malade imaginaire et Le Médecin malgré lui. La confrontation de ces textes permettra de donner une dimension historique à la critique de la médecine, si présente dans les œuvres de Molière. Les descriptions du costume du Dottore peuvent également être comparées aux choix de costume opérés dans les mises en scène étudiées en classe. 

Pour montrer à quel point le personnage du Docteur est un être qui « parle de tout, décide de tout, mais, bien qu’il ait étudié fort longtemps, il ne sait absolument rien, ce qui ne l’empêche pas de citer, hors de propos, « des textes latins qu’il estropie », on peut procéder à une étude comparative des scènes de faux diagnostics menés par Sganarelle (Le Médecin volant acte I scène 4 et Le Médecin malgré lui, acte II scène 4) et Toinette (Le Malade imaginaire, acte III scène 10). On pourra montrer que dans ces deux scènes, il est facile aux personnages (qui ne font que se déguiser en médecin) de s’approprier l’autorité toute verbeuse du Dottore. Pour cela, il suffit du costume, d’un jargon médical mal maîtrisé, de quelques formules latines erronées ou employées de manière aléatoire, du nom de grands savants et du remède le plus absurde auquel on puisse penser. Pour permettre aux élèves de repérer la méconnaissance médicale des personnages et identifier les organes évoqués, on peut leur projeter une planche anatomique. L’étude conjointe de ces deux scènes permet également une réflexion sur la dimension méta-théâtrale de ces extraits, puisqu’on est face à deux personnages qui ne font que jouer un rôle de médecin.

Pour aller plus loin, on peut travailler à partir d’un corpus de textes où l’on étudiera les manières de faire des « vrais » médecins dans les pièces de Molière. L’acte II scène 6 du Malade imaginaire, où Monsieur Diafoirus se plaint que « ce qu’il y a de fâcheux auprès des grands, c’est que, quand ils viennent à être malades, ils veulent absolument que leurs médecins les guérissent. », est un bon exemple d’aveu de l’ignorance des médecins. La fin de la scène 9, acte II, où Diafoirus et son fils se livrent à un diagnostic, qui n’est pas moins ridicule que celui mené par Toinette, permettra de conclure qu’au théâtre, la médecine n’est bien souvent qu’une affaire de masque et de mots.

L’étude d’un passage du troisième intermède de la pièce, tout en latin de cuisine aisément traduisible par les élèves, achèvera de montrer que le médecin moliéresque, qu’il soit issu de la commedia dell’arte ou du fabliau médiéval (Le Médecin malgré lui reprend l’intrigue du Vilain Mire), peut être réduit à sa capacité à paraître savant.

Ces différentes études de textes peuvent mener, en guise d’exercice de synthèse, à des rédactions de saynètes de théâtre où un Dottore reçoit un patient en consultation et procède au diagnostic de sa maladie. Pour aider les élèves dans leur rédaction, on peut leur donner un petit lexique de citations latines et une planche anatomique où ils pourront s’amuser à faire des liens incongrus entre les différents organes. Ces rédactions peuvent ensuite être jouées au tableau.

  • Arlequin chez Marivaux

Le même genre de travail peut être mené avec des lycéens sur le personnage d’Arlequin dans Les Fausses confidences de Marivaux, notamment lors d’une étude consacrée au personnage de Dubois. En effet, Marivaux semble s’inscrire dans la tradition italienne en opposant deux zanni (valets) aux caractères et aptitudes diamétralement opposés.

La bêtise d’Arlequin, « valet patient, fidèle, crédule, gourmand, toujours amoureux, toujours dans l'embarras, ou pour son maître ou pour lui-même; qui s'afflige, qui se console avec la facilité d'un enfant, et dont la douleur est aussi amusante que la joie. » sert de parfait contrepoint au personnage de Dubois. Arlequin n’est au fond qu’un pion de plus dans les stratagèmes de l’ancien valet de Dorante. Ce contrepoint met en avant l’intelligence et le caractère manipulateur de ce valet qui semble vouloir s’extraire des tipi fissi italiens, comme pour marquer une évolution dans l’écriture dramaturgique de la comédie, qui se veut l’écho d’un monde où la hiérarchie sociale tend à se modifier.

Les tipi fissi dans les mises en scène

Peu importe la pièce étudiée en classe, ces quelques connaissances théoriques et visuelles permettront aux élèves de questionner les choix de mise en scène proposées des captations ou spectacles vus au cours du chapitre. Les photogrammes de spectacles permettent de voir rapidement les partis pris esthétiques des metteurs en scène sur l’héritage italien des pièces de Molière. Les dramaturges et metteurs en scène comme Dario Fo ou Raphaël des Angelis, se plaisent à revenir aux origines italiennes des pièces en conservant les costumes des tipi fissi. Mais c’est surtout le jeu physique des comédiens et leur capacité à improviser en brisant le quatrième mur qui rappelle le mieux les liens entre Molière et la commedia dell’arte. Si on étudie les photogrammes, captations ou affiches de ces pièces, il sera donc nécessaire de faire un point sur la commedia dell’arte.

  • Une mise en scène inspirée de la commedia dell'arte : Dario Fo en 1990 à la Comédie Française

En 1990, Dario Fo, metteur en scène italien, monte Le Médecin malgré lui et Le Médecin volant à la Comédie française. Il utilise un décor unique et neutre (une place de village) qui convient au deux pièces qu’il joue à l’une à la suite de l’autre. Les filins suspendus et le trapèze permettent aux comédiens de réaliser des acrobaties sur scène. Dario Fo semble donc vouloir s’inscrire dans l’héritage italien de la commedia dell’arte où les acrobaties et chutes de personnages faisaient le régal des spectateurs. Les costumes des personnages sont aussi directement inspirés de la commedia dell’arte : le docteur est habillé comme le tipi fissi du Dottore, et le costume de Sganarelle ressemble à l’habit traditionnel de Brighella.

On peut proposer aux élèves une comparaison avec une autre création de la même année : celle du Malade imaginaire par l'Allemand Hans Peter Cloos au théâtre de Chaillot. Il choisit au contraire une mise en scène modernisée : les couleurs sont froides, la blancheur du décor rappelle le milieu hospitalier dans lequel Argan semble vouloir s’enfermer et on voit même des négatoscopes permettant de lire ses radios en arrière-plan. Les costumes, tels que la robe d’Angélique ou l'habit du médecin, sont modernes.

Les ressources pour réaliser l'activité

Le meilleur moyen de comprendre la commedia dell’arte n’est-il pas, au fond, de s’y essayer soi-même ? Les programmes scolaires, tous niveaux confondus, sont unanimes : il faut permettre aux élèves de découvrir l’art dramatique en les initiant au jeu. Hormis le développement des compétences orales et de la créativité, la pratique du théâtre invite les élèves à porter un autre regard sur les textes étudiés en classe, à se les approprier.

Du bon usage de la commedia dell’arte

Pour guider les élèves dans leur pratique du théâtre, on peut leur faire découvrir l’expérience dramaturgique menée au château de Nohant par Georges Sand et ses proches à l’hiver 1846 : « Il y a une douzaine d'années, il arriva qu'une famille réunie à la campagne avec quelques amis, prit fantaisie, par un soir d'hiver, de se costumer bizarrement pour jouer des charades. On recommença le lendemain […] » Ce petit jeu devient vite l’occasion de remonter, de manière expérimentale, aux origines de la commedia dell’arte qui ne se jouait guère plus à l’époque de Sand. Cette expérience théâtrale aboutira à la publication de Masques et Bouffons plus d’une décennie après, où Georges Sand rédige un « Avant-propos » relatant l’aventure.

On peut faire lire certains passages de ce texte aux élèves et leur demander d’en tirer une liste de règles à suivre pour une saynète de commedia dell’arte réussie.

Improviser à partir d’un canevas et de personnages

Si l’objectif est de faire découvrir la commedia dell’arte par l’improvisation aux élèves, on peut leur demander d’écrire eux-mêmes des canevas reprenant les types de personnages vus en classe. Pour les aider dans leur travail d’écriture, on peut constituer des groupes et de tirer au sort des tipi fissi. Les élèves associent quelques adjectifs à leurs personnages et imaginent une histoire où les différents caractères se rencontrent et s’affrontent.

On peut également s’inspirer directement de scènes de Molière, soit en leur demandant de créer le canevas de scènes manquantes (à la manière d’une suite de texte) ou en leur donnant des situations de jeu extraites de pièces connues par le professeur (un père annonce à sa fille qu’il veut la marier de force, un valet se fait battre et décide de se venger de son maître, un fils réclame de l’argent à son avare de père….).

Pour les élèves plus âgés, il est également possible de s’inspirer des exercices proposés par Dario Fo dans Le Gai Savoir de l’acteur.

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