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Saltarello romano

Saltarello romano
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« Il [Habeneck, chef d'orchestre] avait appris qu'à la répétition du matin , le service de la garde nationale m'ayant enlevé une partie de mes musiciens, nous avions répété sans instruments à vent. "Bon ! s'était-il dit, il va y avoir ce soir quelque catastrophe dans son concert, il faut aller voir cela ! ».
En arrivant à l'orchestre, en effet, tous les artistes chargés de la partie des instruments à vent m'entourèrent effrayés à l'idée de jouer devant le public une ouverture qui leur était entièrement inconnue.
– N'ayez pas peur, leur dis-je, les parties sont correctes, vous êtes tous des gens de talent, regardez mon bâton le plus souvent possible, comptez bien vos pauses et cela marchera.
Il n'y eut pas une seule faute. Je lançai l'allegro dans le mouvement tourbillonnant des danseurs transtévérins ; le public cria bis ; nous recommençâmes l'ouverture ; elle fut encore mieux rendue la seconde fois ; et en rentrant au foyer où se trouvait Habeneck un peu désappointé, je lui jetai en passant ces quatre mots : « Voilà ce que c'est ! » auxquels il n'eut garde de répondre.
Je n'ai jamais senti plus vivement que dans cette occasion le bonheur de diriger moi-même l'exécution de ma musique ; mon plaisir redoublait en songeant à ce qu'Habeneck m'avait fait endurer.
Pauvres compositeurs ! Sachez vous conduire, et vous bien conduire ! (avec ou sans calembour) car le plus dangereux de vos interprètes, c'est le chef d'orchestre, ne l'oubliez pas. ».
(Mémoires, XLVIII)

Bibliothèque nationale de France

  • Description technique
    Lithographie en couleurs, s. d.
  • Provenance

    BnF, bibliothèque-musée de l’Opéra, EST DANSE SALTARELLE

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmp8px4xx474j