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Techniques de l’impression en Chine

Explication des formes simples et analyse des formes dérivées
Explication des formes simples et analyse des formes dérivées

© Bibliothèque nationale de France

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Reproduire textes et images a toujours été un besoin essentiel dans une Chine qui place l’écrit au cœur de sa culture et de son fonctionnement administratif. Plusieurs techniques d’impression ont donc été progressivement mises au point bien avant Gutenberg !

Parmi les divers procédés qu’elle a inventés pour produire en nombre images et textes, la Chine a toujours privilégié ceux qui répondaient au génie de son écriture, et qui permettaient de transcrire fidèlement le geste du calligraphe ou du copiste.

L’estampage

À partir d’une mince feuille de papier humide (appliquée jusque dans les anfractuosités de la pierre ou du rocher gravés en creux) restitue l’empreinte authentique d’une calligraphie éventuellement illustre. Des gestes simples, naturels, mais une invention majeure ! Elle met en œuvre des qualités sans prétention : la dextérité, le sens de l’esthétique, au détriment de la technologie. Une invention si simple qu’elle passa inaperçue de Marco Polo ; si appropriée que les Jésuites, à peine arrivés en Chine, en font état et l’utilisent. Elle permettra à la Chine d’imprimer au sens plein du terme cinq siècles avant Gutenberg et de publier une immense littérature.

Les sceaux

Le sceau est connu depuis la haute antiquité chinoise. Il fut, avant la découverte du papier, appliqué sur de l’argile ou de la soie. Au début de la période des Six Dynasties (386-589) les sceaux commencèrent à être apposés à l’encre rouge faite d’un mélange de cinabre et d’huile. Cet usage, ininterrompu depuis, se généralisa probablement autour du sixième siècle.

La xylographie

Cette technique consiste à transférer sur une planche de bois un texte préalablement manuscrit, issu de la main régulière du copiste ou de la main inspiré et du calligraphe. Le couteau du graveur dégage en relief chaque trait ! Nul besoin de presse, une brosse suffit pour appliquer la feuille de papier sur la planche bien encrée, et pour faire apparaître en un instant deux pages imprimées.

Les caractères mobiles

La prédominance de la technique xylographique jusqu’au début du 20e siècle ne doit pas faire oublier les expérimentations d’autres modes d’impression et particulièrement l’invention précoce des caractères mobiles. L’existence du sceau était propice à en faire germer l’idée.

La lithographie

Le procédé lithographique introduit par les missionnaires occidentaux au 19e siècle connut un certain succès en Chine. Il répondait aux attentes d’un public accoutumé aux impressions xylographiques qui combinent avec facilité le texte et l’image. Aucune contrainte technique n’empêchait non plus de reproduire l’écriture chinoise dans toute sa complexité. Toutefois, les lithographies n’avaient ni le relief ni la même précision du trait que les xylographies. Le procédé avait en revanche l’avantage de pouvoir imprimer rapidement et à faible coût, aussi fut-il très populaire auprès des éditeurs de livres et de journaux illustrés.

L’implantation du premier atelier d’édition se fit dans une imprimerie catholique de Shanghai. L’atelier le plus célèbre, le Dianshizhai, fut établi dans cette ville en 1874. Certaines de ses éditions étaient si petites qu’une loupe était fournie avec les volumes. Des éditions rares furent ainsi reproduites en fac-similé comme la « Grande encyclopédie impériale illustrée » en 1890, ou les « Cérémonies du soixantième anniversaire de l’empereur », dans un format très réduit.

Avec la croissance des maisons d’édition de Shanghai, le procédé se répandit dans toute la Chine. Au début du 20e siècle, les Presses impériales qui continuaient à produire des éditions de style traditionnel, en espérant retrouver leur grandeur passée, publièrent des éditions grâce au procédé litographique.

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