L'œuvre de Claude-Nicolas Ledoux




















Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), architecte du roi, membre de l’Académie royale d’architecture est nommé, en 1771, inspecteur général des Salines et chargé d’établir à Arc-et-Senans, une manufacture destinée à la fabrication du sel. En visionnaire de l’urbanisme social, précurseur du Bauhaus et de Le Corbusier, il va concevoir une usine modèle associée à une ville idéale.
Premier plan de la Saline non exécuté
Ledoux présente en 1774 à Louis XV un premier plan de la saline. Le bâtiment est carré, avec en diagonale, des galeries qui facilitent les déplacements. Le projet est refusé pour plusieurs raisons : le bâtiment, d’un seul tenant, est très exposé aux incendies. Un feu qui prendrait pourrait se communiquer à l’ensemble.
Louis XV s’étonne aussi du nombre impressionnant de colonnes, « celles-ci étant réservées aux Temples et aux Palais des Rois, mais non aux usines et aux manufactures ».
Enfin, le plan ne respecte pas assez la hiérarchie habituelle : la chapelle se retrouve dans un angle, peu mise en valeur, et le bâtiment du Directeur ne se distingue pas suffisamment des autres.
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Carte générale des environs de la Saline de Chaux
« Une goutte de lait produisit la voie lactée…; ici c'est une goutte d'eau suspendue en l'air qui…fonde la ville… ».
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Plan général de la Saline tel qu'il a été exécuté
« La forme est pure comme celle que le soleil décrit dans sa course »
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L’entrée de la saline
L’entrée monumentale compte huit hautes colonnes doriques, choisies pour rappeler le style antique et les débuts de l’architecture (c’est l’ordre de colonne le plus ancien).
Sa voûte intérieure est faite de pierres brutes, qui contrastent avec les blocs taillés de l’extérieur. Peut-être Ledoux veut-il évoquer une mine de sel ? Peut-être aussi veut-il mettre l’accent sur le travail de l’homme qui transforme la nature ?
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La maison du directeur
La Maison du directeur n’abrite pas seulement les appartements du roi, mais aussi les bureaux comptables.
Ledoux a imaginé pour elle un ordre nouveau de colonnes, alternant cylindres et pierres à section carrée.
Placée au centre du demi-cercle, la maison du directeur symbolise le pouvoir du roi. Cette position privilégiée permet aussi un contrôle de la totalité des activités de la saline.
Absente de cette gravure mais bien présente dans la réalité, l’ouverture ronde (« oculus », ou « œil » en latin) en haut du fronton rappelle cette présence constante : le pouvoir surveille, mais chacun le voit aussi...
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Élévation d'un des bâtiments d'ouvriers qui forment l'enceinte de la grande cour.
Les quatre bâtiments du demi-cercle hébergent les 200 ouvriers et artisans avec leur famille. Chaque corps de métiers habite un bâtiment différent, afin de rester au plus proche de son atelier ou de son bureau.
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Deux tiers supérieurs de la planche : Bâtiments des maréchaux et premier étage
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Maison d'un commis
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Le Pacifère, où se règlent les conflits
Son nom vient du mot latin « Pax » (la paix) : c’est le lieu où doivent se régler pacifiquement les conflits entre les habitants de la ville de Chaux.
Comme pour le Panarethéon, Ledoux adopte une forme des plus sobres : un cube surmonté d’un cylindre. « L’édifice sera simple, comme les lois qui doivent s’y prononcer », écrit-il.
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Maison d'Union
« Ici la philosophie … ouvre une carrière aux amis de l'humanité. »
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Les ateliers de production du sel
Dans les usines de production, on fait chauffer la saumure pour achever l’évaporation commencée lors de la graduation. La température très élevée, plus de 60°, rend les conditions de travail particulièrement pénibles.
Comme le montre la gravure, les fenêtres sur le toit (ou chiens-assis) sont en fait des cheminées par lesquelles s’échappe la vapeur.
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La Bourse de la ville de Chaux
La ville de Chaux comporte une bourse conçue sur le modèle d’un temple antique. Mais loin d’être un lieu de spéculation, pratique critiquée par Ledoux, elle vise à encourager le travail et le commerce.
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Maison d'un homme de lettres
« L'Architecte n'oubliera rien de ce qui peut stimuler le feu divin qui embrase l'homme de lettres… »
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Vue perspective de l'église de Chaux
« …Ici l'homme veut mourir comme il a vécu… »
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Maison de campagne ou Temple de la mémoire
"« …les conquérants sont sur la terre, dans l'ordre du destin, ce que sont les volcans et les tempêtes dans l'ordre physique… »
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Vue perspective du marché
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Monument destiné aux récréations
« Ici le plaisir et la modération conduisent au bonheur. »
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L’Atelier des ouvriers destinés à la fabrication des Cercles
« L’atelier des cercles », abrite les ouvriers qui fabriquent les cerclages métalliques des tonneaux. Il adopte la forme de deux tonneaux imbriqués. Sur ses quatre faces, des cercles concentriques évoquent les pièces qu’on fabrique dans le bâtiment.
À l’étage se tiennent les habitations des ouvriers. Comme pour la saline, Ledoux reste attentif à placer les logements au plus près du lieu de travail.
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Le Panarethéon, école de morale
Le Panarethéon est une école de morale où un philosophe doit enseigner les droits et les devoirs de l’homme. Sa forme simple et son absence d’ornement sont, dans l’esprit de Ledoux, liés aux vertus qui sont enseignées dans ce lieu, et qui découlent directement des idées nouvelles du 18e siècle.
Le Panarethéon est construit sur la figure du cube, symbole de solidité et de permanence.
Comme ce dernier, la plupart des bâtiments de la ville de Chaux reposent sur des formes géométriques simples combinées les unes aux autres : sphères, pyramides, cubes…
Pour Ledoux, cette grande lisibilité des bâtiments doit pouvoir parler à tous, même aux moins instruits.
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Une élévation onirique
Dans son ouvrage, Ledoux complète le plan du cimetière par une élévation aussi surprenante que poétique : le cimetière devient une planète flottant au milieu des nuages.
Aucune planche n’affirme sans doute mieux que celle-ci la dimension rêvée et symbolique de l’architecture de Ledoux.
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