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BnF Essentiels
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Germaine de Staël

Une femme de lettres

Fille du banquier suisse Necker, ministre des Finances de Louis XVI, Mme de Staël (1766-1817) reçoit une éducation exceptionnelle sous le signe des Lumières. Elle étonne ses contemporains par son érudition, sa culture et la vivacité de son intelligence : pour Stendhal, c’est « la femme la plus extraordinaire qu'on vît jamais ». Sa réputation intellectuelle s'affirme avec des essais philosophiques sur Rousseau, sur l’influence des passions et plus encore avec De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800). 

Portrait miniature de Madame de Staël sur le contreplat
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Mme de Staël
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Madame de Staël composant sa Corinne
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Une femme très courtisée

Figure de l’aristocratie éclairée de la fin de l’Ancien régime, Germaine est mariée en 1786 au baron de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède en France, de dix-sept ans son aîné. Ce mariage arrangé n’est pas un mariage d’amour et la jeune femme cherchera le bonheur ailleurs, entretenant de nombreuses liaisons notamment avec le diplomate Louis de Narbonne ou l’écrivain Benjamin Constant. 

Erik Magnus Staël von Holstein (1749-1802)
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Benjamin Constant
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Une femme engagée

Mme de Staël est favorable aux idéaux de la Révolution incarnés dans une monarchie constitutionnelle. Elle sera de ce fait considérée comme une opposante par Robespierre comme par Napoléon, même si elle s'est rêvée un temps en égérie du premier consul. Sous le Directoire, toutes les célébrités de l’époque se retrouvent dans son salon. Mais Napoléon, se méfiant d’elle, l’oblige à s’exiler à plus de 40 lieues de Paris. Avec Juliette Récamier, sa grande amie rencontrée en 1800, elle deviendra une figure de l'opposition au régime impérial. 

Portrait de Juliette Récamier au voile
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Le groupe de Coppet

Interdite de séjour en France, Mme de Staël s’installe en Suisse dans son château de Coppet. Autour d’elle se forme le fameux « groupe de Coppet » qui réunit des hommes de lettres français, allemands, italiens et anglais les plus talentueux de l’époque, tous opposés aux régimes absolutistes : ce salon extrêmement moderne contribua à former la pensée de plusieurs générations d’écrivains et d’hommes politiques.

Conférence de Madame de Staël
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Des voyages à travers l’Europe

Absente de France pendant douze ans, Mme de Staël partage sa vie entre son château de Coppet et de nombreux voyages à travers l’Europe : il faut, dit-elle, avoir « l'esprit européen ». En 1805, elle parcourt l’Italie pour donner un cadre à son roman Corinne, publié en 1807, qui exalte l’indépendance de la femme et connaît un succès exceptionnel.

Corinne au Colisée
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Corinne au cap Misène
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Corinne ou le charme de la voix
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En Allemagne

Mme de Staël entreprend un voyage de plusieurs mois en Allemagne. Elle est reçue dans les cours princières, apprend l'allemand, rencontre Schiller, Goethe et autres philosophes, écrivains et artistes. Elle y découvre une littérature inconnue en France qu'elle fait connaître avec son ouvrage De l'Allemagne. Saisi sur ordre de Napoléon, le livre ne sera publié en France qu’en 1814. 

Friedrich von Schiller (1759-1805)
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Johann Wolfgang von Goethe
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De l’Allemagne
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Retour à Paris

Ralliée à la monarchie constitutionnelle incarnée par Louis XVIII, Mme de Staël rentre en France où elle ouvre un salon et continue à écrire jusqu’à sa mort le 4 juillet 1817. L’histoire littéraire garde d’elle l’image d’une femme sentimentale, possessive et tyrannique. C’est surtout une pionnière dans bien des domaines.

Anne Louise Germaine Necker Baronne de Staël Holstein
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Un modèle de femme indépendante

Parfois critiquée pour le sentimentalisme de ses romans, mais surtout pour ses prises de position, pour son audace et ses défis au pouvoir, Germaine de Staël incarne avant tout le personnage d’une femme libérée, n’hésitant pas à défier l’autorité pour défendre ses idées. Elle ouvre ainsi la voie aux femmes de lettres comme George Sand ou Marie d’Agoult.

Portrait de George Sand
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Portraits de Marie de Flavigny, comtesse d'Agoult (1805-1876)
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