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BnF Essentiels
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Jules Barbey d’Aurevilly

Le dandy monarchiste

Homme de tous les paradoxes, Barbey d’Aurevilly est un écrivain en marge de son siècle. Catholique monarchiste aux mœurs de dandy, il heurte les valeurs bourgeoises et républicaines. Critique littéraire, il défend les écrivains maudits comme Baudelaire et vilipende les écrivains en place comme Hugo ou Zola. Dans ses romans et ses nouvelles, extrêmement stylisés, Barbey d’Aurevilly peint les turpitudes de l’âme humaine, invoquant, pour se justifier, un rôle de repoussoir aux scènes scabreuses et sataniques qu’il couche sur le papier.
 

Barbey d’Aurevilly
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Barbey d’Aurevilly
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Jules Barbey d’Aurevilly
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Une vieille maîtresse

Dans Une vieille maîtresse (1851), Marigny, marié à une jeune aristocrate, succombe au charme mystérieux de son ancienne maîtresse, l’Espagnole Vellini. Le roman s’inscrit dans la vogue de l’espagnolisme par l’exaltation d’une Espagne de colifichet, à la fois violente et sensuelle, catholique et superstitieuse, mais le voyeurisme de certaines scènes offusque les contemporains de l’auteur.

Une variété dans l’amour
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Ryno et Hermangarde
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La blanche Caroline
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« La force de ton âme t’abuse, Ryno, — fit-elle avec une foi désespérée, — si tu crois à des adieux éternels. Tu me reviendras ! Je te le dis sans frémissement de joie, sans orgueil, sans triomphante jalousie : tu passeras sur le cœur de la jeune fille que tu épouses pour me revenir. »

Jules Barbey d’Aurevilly, Une vieille maîtresse, 1851

La chouannerie normande ou les romans de l’expiation

« Peindre le cœur de l’homme aux prises avec le péché », telle est la tâche que s’assigne Barbey d’Aurevilly. Il choisit comme cadre son Cotentin natal, fief des Chouans qui se battirent contre la Révolution française. Un abbé, qui porte sur son visage les marques de ce combat, fascine Jeanne, qu’on retrouve noyée à la fin de l’Ensorcelée. Dix ans plus tard, dans Le Chevalier Des Touches, Barbey d’Aurevilly romance la vie de ce royaliste qui a réellement existé. Construction narrative complexe et style surchargé caractérisent ces romans de l’expiation, auxquels peut s’ajouter Un prêtre marié.

La maison maudite
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Lui, sous ce masque de cicatrices, il gardait une âme dans laquelle, comme dans cette face labourée, on ne pouvait marquer une blessure de plus. Jeanne eut peur, elle l’a avoué depuis, en voyant la terrible tête encadrée dans ce capuchon noir ; ou plutôt non, elle n’eut pas peur : elle eut un frisson, elle eut une espèce de vertige, un étonnement cruel qui lui fit mal comme la morsure de l’acier.

Jules Barbey d’Aurevilly, L’Ensorcelée, 1852

Les Diaboliques

Les Diaboliques sont six histoires de passions sulfureuses, qui mènent aux pires avilissements si ce n’est à la mort. Barbey d’Aurevilly et son éditeur sont inculpés pour outrage à la morale et aux bonnes mœurs, et les ouvrages sont saisis.

Le Plus Bel Amour de Don Juan
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Le Bonheur dans le crime
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À un dîner d’athées
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Bien entendu qu’avec leur titre de Diaboliques, elles n’ont pas la prétention d’être un livre de prières ou d’Imitation chrétienne… Elles ont pourtant été écrites par un moraliste chrétien, mais qui se pique d’observation vraie, quoique très hardie, et qui croit — c’est sa poétique, à lui — que les peintres puissants peuvent tout peindre et que leur peinture est toujours assez morale quand elle est tragique et qu’elle donne l’horreur des choses qu’elle retrace.

Jules Barbey d’Aurevilly, Les Diaboliques, préface, 1874

Un journaliste virulent

Entre 1832 et 1887, Barbey d’Aurevilly a rédigé plus d’un millier d’articles pour la presse, qu’il a rassemblés en volumes sous le titre de Les Œuvres et les Hommes (1860-1895). Polémiste haut en couleurs, prophète de la décadence, il analyse et déplore la politique de son temps, critique la démocratisation de la culture, exècre George Sand, Mérimée, Zola et bien d’autres… Il laisse derrière lui une importante œuvre de critique littéraire.  

Barbey d’Aurevilly
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Oubli et réhabilitation

Barbey d’Aurevilly, surnommé le « connétable des lettres », reçoit dans son appartement un aréopage de jeunes écrivains, Bloy, Huysmans, Bourget… Au 20e siècle, il tombe dans l’oubli, excepté pour la frange des auteurs catholiques, tels Maurras et Bernanos. Son entrée dans la Pléiade en 1964 a contribué à sa réhabilitation. Aujourd’hui, on apprécie ses lettres écrites « à la volée » et destinées à son ami libraire Trébutien, causeries enlevées qui radiographient la société du 19e siècle.

Lettre de Barbey d’Aurevilly à Guillaume-Stanislas Trébutien
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