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Extrait

Plans et dessins d'architecture

Alain Erlande-Brandenburg, La Cathédrale, Paris, Fayard, 1989, p. 282-283.

Le dessin définitif était tracé sur des peaux de parchemin cousues ensemble, comme à Strasbourg, afin de servir de pièce de référence dès l'ouverture du chantier. Leur conservation était indispensable à sa bonne marche. Il fallait éviter des manipulations trop fréquentes qui auraient été rapidement catastrophiques. Les fabriques s'en chargeaient.
[...] Ces documents qui avaient permis de sceller l'accord entre partenaires servaient de pièces de référence dans les conflits qu'il faut imaginer fréquents. Les commanditaires les évoquaient pour conserver une certaine homogénéité à la construction, dont le parti se trouvait fréquemment remis en cause par de nouveaux architectes peu satisfaits du projet de leur prédécesseur. [...] L'étonnante cohérence de la cathédrale de Reims, malgré une construction qui s'étend sur un demi-siècle, trouve ainsi son explication.
[...] Ces dessins ou maquettes, particulièrement précieux, n'étaient pas destinés au chantier. La communication entre l'architecte et ceux qui le dirigeaient s'établissait grâce à d'autres supports, voués à disparaître après avoir servi. Aussi s'explique-t-on qu'au Moyen Âge comme aujourd'hui, ils ne survivaient pas à la fermeture du chantier. Pour préciser son projet, l'architecte se trouvait conduit, auprès des différents responsables des corps de métiers - aujourd'hui les commis -, à réaliser de rapides croquis exécutés sur des supports périssables avec des matériaux non moins périssables : planchette de bois, craie... Rien n'a évidemment survécu, comme rien n'a été conservé de ces rapides dessins croqués par un architecte lors de sa visite de chantier et avidement saisis par les commis et compagnons.

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