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La floraison des Académies dans l’Europe des Lumières

L’Académie des sciences et des beaux-arts, dédiée au Roi
L’Académie des sciences et des beaux-arts, dédiée au Roi

Bibliothèque nationale de France

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Au siècle des Lumières, les académies fleurissent dans toute l’Europe, diffusant les idées neuves, stimulant les débats et récompensant les esprits brillants. Retour sur ces sociétés savantes, littéraires ou artistiques qui ont façonné le paysage intellectuel du 18e siècle.

Au 18e siècle, les académies jouent un rôle de promotion de la pensée des Lumières. À Paris, l’Académie des inscriptions et des belles-lettres, l’Académie des sciences, l'Académie des beaux-arts et l’Académie française constituent les principales. Il y en a aussi de très actives dans de nombreuses villes de province.

La première académie de ce type était née en Italie au début du 17e siècle. Alors que la vocation de l'Académie française, créée en 1635 par Richelieu, jouait un rôle littéraire, le 18e siècle voit éclore, à la suite de l'Académie des sciences (1666) et de la Royal Society de Londres (1662), une foule d'académies dont l'orientation est plutôt scientifique. Elles bénéficient du soutien des autorités dans toute l'Europe, qu'il s'agisse de capitales comme Saint-Pétersbourg (1725), Édimbourg (1731), Stockholm (1739) ou de villes provinciales comme Dijon, Bordeaux, Toulouse…

Dotées de réseaux de correspondants qui dépassent les cadres nationaux, elles publient les résultats de recherches scientifiques, souvent très spécialisées, telle l'Académie de Turin, où l'on peut lire les travaux d'un Lagrange ou d'un Laplace, mais s'adressent aussi à un public cultivé plus large en organisant des concours où elles soumettent à la discussion des thèmes d'actualité comme des problèmes liés au développement des sciences. Rousseau gagne ainsi en 1750 le prix de morale décerné par l'Académie de Dijon en répondant à la question mise au concours : « Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les mœurs. »

Certains académies ont une vocation artistique, comme celle des Beaux-arts fondée à Paris en 1648. Elle devient rapidement un point de passage obligé pour les peintres, sculpteurs ou architectes désireux de faire carrière. D'autres ont une vocation artistique, comme l'Académie des Beaux-arts fondée à Paris en 1648. Rares sont les artistes et inventeurs qui parviennent à évoluer en marge des puissantes académies voulues par Mazarin et par Colbert pour dédier les meilleurs esprits au royaume et conseiller le pouvoir.

En France comme en Angleterre, les académies sont interdites aux femmes. L’Italie fait exception. En sa qualité de scientifique, Madame Du Châtelet est ainsi élue et inscrite sur le registre des membres de l’Académie de la ville de Bologne, le 1er avril 1746.