L'ours
















Pendant tout le début du Moyen Âge, l'ours est le roi des animaux, le héros des légendes issues des vieilles mythologies germaniques. L'Église ne pouvait que dévaloriser ce symbole païen, en l'associant aux pires vices - lubricité, gloutonnerie, colère. À partir du 11e siècle, à la faveur des défrichements, son habitat recule progressivement vers les montagnes et l'ours devient un animal ridicule et pataud, un faire-valoir des jongleurs de foires, qu'on représente souvent enchaîné, avec une muselière, ou se jetant avec gourmandise sur une ruche ou un arbre à miel. Il est alors définitivement détrôné par le lion.
Speculum humanae salvationis
Bibliothèque nationale de France
L'homme et l'ours
Pour dévaloriser l’ours, symbole d’anciens cultes païens, l’église, d’habitude hostile aux jongleurs et aux spectacles d’animaux, tolère les montreurs d’ours. Il devient ainsi un animal de foire, ridicule et docile.
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© Bibliothèque municipale de Tours
Animaux de Malabar
Cette enluminure d’un manuscrit du Devisement du monde (ou Livre des Merveilles), nous donne à voir une belle licorne blanche évoluant gracieusement au milieu d’animaux exotiques réels, elle est conforme aux représentations médiévales, mais pas à la description qu’en fait Marco Polo – celle d’un rhinocéros !
« Les habitants de Sumatra ont éléphants et unicornes aussi, qui ne sont pas plus grandes qu’un éléphant. Et elles ont le poil comme celui du buffle, et les pieds comme ceux des éléphants, et une corne au milieu du front, blanche et très grosse. Et elles ne font aucun mal avec leur corne, mais avec leur langue, car elles ont la langue chargée de grandes et longues épines. Et elles ont une tête semblable à celle du sanglier, et la portent toujours inclinée vers la terre. Elles demeurent habituellement près des lacs et des marais. C’est une bête très laide à voir, et elle ne se prend pas au sein d’une pucelle comme nous le disons, bien au contraire. »
Cette miniature prend place avant la description du royaume d'Ely, à savoir le Mont Delly, situé l’extrême pointe sud de l’Inde. Cette région, qui n'est pas très riche ni très habitée, impressionne Marco Polo pour sa nature sauvage, même s’il manque de mots pour la décrire.
Il parle du royaume d'Ely
« Ely est situé à trois cents milles à l'ouest de Courmary. Les habitants de ce royaume sont idolâtres. Ils sont gouvernés par un roi et ne paient d'impôt à personne. Ils ont une langue qui leur est propre. Il n'y a pas de port dans la province, mais de grands fleuves aux embouchures larges et profondes. Il pousse là abondance de poivre, de gingembre et d'autres épices. Leur roi est puissant par ses richesses, mais le pays n'est pas très peuplé. Le royaume est naturellement si bien protégé que nul ne peut y entrer pour l'attaquer, et que le roi ne craint personne.
S'il arrive que par hasard un grand bateau, qui ne leur est pas destiné, s'ancre dans leur embouchure, ils s'emparent de sa cargaison, disant : « Vous vouliez aller ailleurs, mais les dieux vous ont conduit jusqu'à nous ! C'est que vous êtes pour nous ! » Ils ne voient nul mal à ça. Si au contraire, le bateau vient pour eux, ils l'accueillent à grand honneur et en assurent la protection. Cette méchante coutume se retrouve dans l'Inde tout entière ; les habitants de ce pays s'emparent des cargaisons de tout navire que le mauvais temps a détourné de sa route. Les bateaux du Mangi et d'ailleurs y sont chargés en cinq ou six jours. Ils s'en retournent le plus rapidement possible, car il n'y a pas de port, mais seulement des plages et du sable où l'on s'enfonce. Mais les bateaux du Mangi sont dotés de grandes ancres de bois qui résistent bien aux accidents qui peuvent survenir sur les plages de sable. Il y a dans ce pays quantité de lions et d'autres bêtes féroces extraordinaires et venimeuses. Ils ont gibier et oiseaux en abondance. Il n'y a rien d'autre à en mentionner. Nous parlerons du royaume de Melibar. »
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Bibliothèque nationale de France
Villard de Honnecourt, Carnet de dessins
Cette page réunit de très beaux dessins d’inspiration naturaliste et une représentation de la Jérusalem céleste.
Bibliothèque nationale de France
Romans de la Table ronde
Bibliothèque nationale de France
Innocent IV, Somme de droit canon
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© Médiathèque de l’Agglomération de Troyes
Livre de la chasse
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Fontaine amoureuse
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Chasse à l'ours
« Cy devise comment on puet prendre ours et autres bestes aux dardieres. »
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Fleur de vertu
Manuscrit réalisé pour l’auteur
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Les animaux de la contrée d’Ely
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Guerre des juifs
Bibliothèque nationale de France
De l'ours et de toute sa nature
De l’ours et de toute sa nature
« L’ours est assez communebête ; aussi n’y a-t-il pas lieu de le décrire, car il y a peu de gens qui n’en aient vu. Les ours sont de deux conditions : les uns grands de leur nature, et les autres petits de leur nature, même s’ils sont vieux. Toutefois, leurs moeurs, vies et conditions sont identiques, mais les grands sont les plus forts et mangent parfois des bêtes privées. Ils sont merveilleusement forts par tout le corps, sauf la tête qu’ils ont si faible que, s’ils y sont frappés, ils restent toutétourdis ; et s’ils y sont fortement frappés, ils meurent.
Ils vont en leur amour en décembre, les uns plus tôt, les autres plus tard, selon qu’ils sont à l’abri en bonnes pâtures, et ils restent en leur grande chaleur quinze jours. Et dès que les ourses ont conçu et se sentent grosses, elles se mettent dans les cavernes de roche et y demeurent jusqu’à ce qu’elles aientfaonné ; c’est pourquoi on prend peu d’ourses pleines. Et les ours mâles demeurent aussi dans les cavernes quarante jours sans manger et sans boire, sauf qu’ils sucent leursmains ; et au quarantième jour, ils sortent. [...]
Ils naissent en mars, deux au plus à la fois, et ils demeurent morts l’espace d’un jour, et leur mère souffle si fort sur eux et les échauffe et les lèche si bien de sa langue qu’elle les fait revivre. Et leur poil est plus près du blanc que du noir, et ils tettent un mois ou guère plus. [...]
Ils vivent d’herbes, de fruits, de miel, de chair crue et cuite, quand ils en peuvent avoir, de lait, de gland, de faîne, de fourmis et de toute vermine et charogne, et ils montent sur les arbres pour quérir lesfruits ; et parfois, quand tout leur manque, par grand hiver ou par grande famine, ils oseront bien prendre et tuer une vache ou un boeuf ; toutefois, il en est peu qui le fassent [...]. Ils gardent leur force pendant dix ans et c’est tout au plus si un ours peut vivre vingt ans, car ils deviennent volontiers aveugles, et ne peuvent plus quérir leur vie. [...]
Quand on les chasse, ils fuient l’homme et ne lui courent pas sus, tant qu’ils ne sont pasblessés ; mais, quand ils sont blessés, ils courent sus à tout ce qu’ils voient devant eux. [...] Et on les chasse ou prend aux dogues, aux lévriers et aux chiens courants, à l’arc, aux épieux, aux lances et épées, aux lacs et aux cordes, aux fosses et autres engins. [...]
Leur nature est de demeurer dans les grandesmontagnes ; mais quand il neige fort, ils descendent à cause de la neige et parce qu’ils trouvent à manger dans les forêts de plaine. [...] La saison de l’ours commence en mai et dure jusqu’à ce qu’il aille aux ourses. Et en toute saison ils sont gras ou dedans ou dehors et leur saison dure plus que celle d’aucune autre bête. [...] »
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Bibliothèque nationale de France
Vincent de Beauvais, Miroir historial
L’ours, symbole de gloutonnerie, est monté par un clerc ; l’âne, symbole de paresse, est monté par un pauvre ; le lion, symbole d’orgueil, est monté par un roi.
Bibliothèque nationale de France
Liber astrologiae
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Bibliothèque nationale de France
Ours dans l’encadrement
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© Bilbiothèque nationale de France