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Histoire du marchand avec l’éfrit

Mille et Une Nuits, tome I
Histoire du marchand avec l’éfrit
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Cette illustration met en scène les personnages centraux des Mille et une Nuits dans un Orient plus fantasmatique que réel, tel qu’on pouvait l’imaginer en Europe au début du 20e siècle.

Juché sur un trône imposant, le roi Shahriar se laisse captiver par le récit de la belle Shéhérazade, respectueusement assise à ses pieds. Dinarzade, dont on ne voit que le dos, est toute à son écoute. Puisant largement aux sources de l’imagerie orientale, Léon Carré, peintre français installé à Alger, inscrit cette scène emblématique dans la peinture française des années vingt, non sans écho avec la traduction de Joseph-Charles Mardrus teintée d’un érotisme sulfureux.

Le vizir, père de Shéhérazade se résout à donner sa fille au roi Schahriar, non sans l’avoir au préalable avertie des dangers du mariage par le récit : L’Âne, le bœuf, et le maître de labour. Shéhérazade convient d’un stratagème avec sa sœur Doniazade, qui devra être présente lors de la nuit de noce, et réclamer une histoire à sa sœur. C’est pourquoi la cadette apparaît ici sur l’illustration. La première nuit de Shéhérazade débute avec le récit du marchand avec l’éfrit (démon), où la jeune conteuse dépeint une situation très comparable à la sienne. Un marchand tue par mégarde, en jetant des noyaux de dattes, le fils d’un éfrit. Ce dernier le menace de mort. Mais les trois compagnons du marchand échangent sa vie contre trois récits ( « un tiers de sang » accordé à chaque histoire). Ainsi débute ce mécanisme d’emboîtement des récits les uns dans les autres, qui constitue la structure des Mille et Une Nuits. La première nuit s’achève au milieu du récit du premier voyageur, pour attiser la curiosité du roi : « À ce moment de la narration, Shéhérazade vit apparaître le matin, et, discrète, se tut sans profiter davantage de la permission. Alors sa sœur Doniazade lui dit : « Oh ma sœur, que tes paroles sont douces et gentilles et savoureuses et délicieuses au goût ! » Et Shéhérazade répondit : « Mais elles ne sont vraiment rien comparé à ce que je vous raconterai à tous deux la nuit prochaine, si toutefois je suis encore en vie... »

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1926-1932
  • Lieu
    Paris 
  • Auteur(es)
    Docteur Joseph-Charles Mardrus, traducteur ; Léon Carré, illustrateur ; Mohammed Racim, illustrateur
  • Provenance

    BnF, Réserve des livres rares, RES M-Y2-214 (1)

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm128200002s