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Le Déjeuner sur l’herbe (Cézanne)

Le Déjeuner sur l’herbe (Cézanne)
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La reprise du titre du tableau peint par Manet dix ans plus tôt marque à la fois la volonté d’adhésion à la modernité picturale et une forme d’« esprit de blague » dont les Goncourt, dans Manette Salomon, et Zola, dans L’œuvre, ont bien rendu compte pour caractériser l’atmosphère régnant dans les ateliers avec les rapins.
Il y a des similitudes indéniables entre Le Déjeuner sur l’herbe de Manet et celui de Cézanne : disposition quasi identique des quatre personnages groupés dans un paysage de campagne boisée, juxtaposition d’hommes habillés en vêtements modernes et de femmes nues en plein air, nature morte (pommes, bouteille), vêtements épars. Mais il y a aussi des différences remarquables, car, au-delà des proportions équilibrées qui renvoient à la longue tradition des scènes pastorales, la présence de Cézanne, en premier plan, domine la composition - le doigt tendu et la jambe repliée, il indique la direction même que doit prendre le regard de l’observateur. Quant à la technique de représentation, à la fois emportée et rude, elle diffère totalement de celle de Manet. À la suite de John Rewald, on peut considérer que, dans L’œuvre, le tableau de Claude Lantier constitue la fusion de deux peintures de Cézanne : La Lettre d’amour et Le Déjeuner sur l’herbe. Le premier plan du tableau dénommé Plein air est ainsi décrit : « Au premier plan, le peintre avait eu besoin d’une opposition noire, il s’était bonnement satisfait en y asseyant un monsieur, vêtu d’un simple veston de velours. Ce monsieur tournait le dos, on ne voyait que sa main gauche, sur laquelle il s’appuyait dans l’herbe. »

© Musée de l’Orangerie, cliché Arnaudet

  • Date
    1873-1878
  • Auteur(es)
    Paul Cézanne
  • Description technique
    Huile sur toile, 21 x 27 cm
  • Provenance

    Paris, musée de l’Orangerie

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm114200409v