Le livre manuscrit dans l'Antiquité






Le rouleau de papyrus, forme traditionnelle du livre antique, se disait volumen en latin. Le papyrus resta le support essentiel du livre en Égypte. La majorité des rouleaux de papyrus retrouvés en Égypte l'ont été dans les tombeaux où ils accompagnaient l'âme des défunts dans ses pérégrinations.
Livre funéraire
Le rouleau de papyrus, forme traditionnelle du livre antique, se disait volumen en latin. Le papyrus resta le support essentiel du livre en Égypte. La majorité des rouleaux de papyrus retrouvés en Égypte l'ont été dans les tombeaux où ils accompagnaient l'âme des défunts dans ses pérégrinations.
Ce papyrus égyptien fait partie d’un groupe de textes funéraires que des particuliers se firent fabriquer à la fin du Nouvel Empire et à l’époque suivante. Leur contenu particulier les rattache à la tradition des textes funéraires royaux du Nouvel Empire que l’on trouve gravés dans les tombes de la Vallée des Rois : pour ce papyrus, le texte qui a servi de modèle est la Litanie du soleil. Ces textes décrivent le voyage du dieu soleil Rê pendant la nuit, se régénérant pour renaître au matin.
Ce papyrus s’intitule Le Livre de ce qu’il y a dans l’au-delà. Osiris y reçoit l’offrande d’eau fraîche de la part du défunt ; le dieu est suivi de quelques-uns des êtres mystérieux qui hantent ces lieux. Ils ont ici la forme de momies et sont comme placés à l’intérieur d’une châsse. Quelques-uns d’entre eux s’apparentent à des formes de Rê ; d’autres, inconnus, sont peut-être des habitants de l’au-delà.
© Bibliothèque nationale de France
Livre des morts de Padiamonnebnésouttaouy
Exemplaire hiéroglyphique d'une partie du Livre des morts
Le livre de papyrus se présentait sous forme d'un rouleau de 6 à 10 mètres de feuilles collées entre elles. Écrit d'un seul côté, celui du sens horizontal des fibres, il se déroulait horizontalement. Le texte était divisé en colonnes verticales.
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
Muse lisant un volumen
Du 6e siècle avant J.-C. jusqu’à la Rome impériale, le livre est un volumen, un rouleau de papyrus sur lequel le texte est placé en colonnes perpendiculaires à la longueur du rouleau. Ce volumen se déroule et s’enroule au rythme de la lecture. Le livre connu sous cette forme fut assez répandu, Athènes en demeurant longtemps le principal centre de production. Au 1er siècle de notre ère apparaît un nouveau support, le parchemin, qui transforme la forme du livre : les feuillets de parchemins sont réunis en cahiers et permettent que l’on feuillette le livre. Ce nouveau type de livre, le codex, présente désormais une page avec des marges bien délimitées. Cette nouveauté permet la mise en page simultanée du texte, au centre de la page, et des commentaires, auparavant disponibles sur des rouleaux séparés du texte, dans les marges. C’est cette disposition du texte, du commentaire, ou encore des scholies, que nous retrouvons dans nos manuscrits médiévaux de l'Iliade et de l’Odyssée.
Mots-clés
Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
L’une des plus anciennes éditions de l’Odyssée
Ce fragment d’un rouleau de papyrus constitue l’un des plus anciens témoignages d’une édition de L’Odyssée. Le rouleau comportait deux chants (IX et X) et les fragments conservés donnent la fin de l’épisode du Cyclope et le début de celui d’Éole. Malgré la présence de lettres n’appartenant pas au texte, ce n’est pas un palimpseste : le remploi en cartonnage de momie a entraîné des phénomènes d’offset. Mais le demi-format et l’aspect cursif de l’écriture indiquent qu’il ne s’agit pas pour autant d’une édition de luxe. Une première main a copié le texte puis ajouté des corrections suivant un autre modèle. Des modifications ont également été apportées par une seconde main. Le texte est parfois raturé : certaines corrections rapprochent le texte du papyrus de celui de la vulgate – notre texte de référence privilégié par la tradition médiévale –, d’autres l’en éloignent. Les traits obliques dans la marge correspondent à un décompte décimal des vers. Sur un autre fragment du même volumen (colonne IX), un delta signale en marge le 400e vers depuis le début du rouleau. Il correspond en fait au v. 396 de la vulgate, les vers additionnels et omis devant être pris en compte. Ce signe confirme l’hypothèse que la division en chants était connue avant l’édition d’Aristarque.
© Institut de papyrologie
3e décade de l’Historia Romana de Tite-Live
Comme la capitale, l’onciale est une version calligraphique de l’écriture commune romaine. C’est une écriture majuscule caractérisée par ses M, D et E arrondis. Elle est couramment employée à partir du 4e siècle, au moment où l’on adopte le parchemin pour la copie des manuscrits en Occident. À l’époque mérovingienne, on utilise pour les livres l’onciale, écriture majuscule avec emprunts aux cursives communes romaines, et la semi-onciale, transformation de l’onciale en minuscule avec des liaisons apparaissant entre les lettres. L’écriture dite mérovingienne est une cursive adaptée de la semi-onciale. L’onciale est longue à copier et prend de la place, les autres graphies sont difficiles à déchiffrer, sans espace entre les mots, utilisant les majuscules de façon arbitraire, et surtout très diverse. Inspirés de la capitale et de la cursive romaine, les premiers signes d’onciale ont pris forme à partir du 2e siècle après. J.-C. Tout comme la cursive, cette écriture large et arrondie possède de courtes ascendantes et descendantes pour les lettres O, F, G, H, L, et Q. Écriture des premiers chrétiens, puis des moines, elle connaît son heure de gloire au 5e siècle, essentiellement pour les textes ecclésiastiques. Elle est utilisée jusqu’aux 9e et 10e siècles, et subsiste dans les œuvres carolingiennes pour les titres et les premières lignes de chapitre (manuscrits, livres, sur papyrus et parchemin).
© Bibliothèque nationale de France
Roman grec non identifié
Nombre de ces livres ont aujourd'hui disparu. Nous n'en connaissons l'existence que par les témoignages de leurs contemporains. Nous savons qu'Eschyle avait composé 70 tragédies, Sophocle 123. Il n'en reste que 7 de chacun d'eux. Les livres étaient alors reproduits à trop peu d'exemplaires pour résister au temps.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France