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Le Big Bang

De divinis numeris
De divinis numeris

Bibliothèque nationale de France

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Si depuis le milieu du 20e siècle, les avancées en astrophysique ont complètement bousculé nos connaissances, la question des origines – de l’univers, de la Terre, de la vie, de l’homme – reste toujours d’actualité.

Après des décennies d’incrédulité générale, les modèles du Big Bang, mis au point par Geroges Lemaître en 1931 et complexifiés par la suite, ont fait leurs preuves. Fondés sur des observations et des expérimentations, qu’ils extrapolent vers un passé de plus en plus lointain (dont l’origine n’est pas accessible), ils procèdent – comme c’est la règle en physique – par formalisation et calcul. D’autres propositions, « lumière fatiguée » ou « univers stationnaire », ont tenté de concurrencer ce modèle ; mais seuls les modèles de Big Bang, aujourd’hui quasi unanimement adoptés par les astrophysiciens, permettent, en accord avec les observations accumulées par les grands télescopes et les accélérateurs de particules, de retracer les principales étapes de l’histoire de l’Univers. Le « nouvel heptaméron » dure non plus sept jours mais près de 14 milliards d’années !

Pour les physiciens, l’histoire de l’Univers à partir du Big Bang est celle d’une lente dilution, accompagnée d’un refroidissement global ; en même temps se forment des structures matérielles de plus en plus complexes. Il est commode de diviser la chronologie cosmique en deux grandes époques : l’Univers primordial occupe environ le premier million d’années, l’Univers plus récent se déroule pendant les 13,8 milliards d’années restants.

Carte du ciel
Carte du ciel |

Bibliothèque nationale de France

Largement contingente, l’histoire du vivant apparaît aujourd’hui non comme une marche inéluctable vers la diversité et la complexité, mais comme une succession d’extinctions ne laissant subsister que quelques rameaux d’un buisson d’abord très diversifié. L’histoire des cinq cents derniers millions d’années, aujourd’hui assez bien reconstituée, est en effet marquée par une série de cataclysmes qui infléchissent considérablement le jeu de l’évolution, laquelle ne paraît plus ni calme ni régulière.

Monsieur Babinet prévenu par sa portière de la visite de la comète
Monsieur Babinet prévenu par sa portière de la visite de la comète |

Bibliothèque nationale de France

La Terre a été bombardée par d’innombrables comètes, météorites, astéroïdes, provoquant des catastrophes écologiques considérables et plusieurs extinctions massives d’espèces. La plus connue coïncide avec la chute d’une météorite géante à la transition crétacé-terciaire, il y a 65 millions d’années, collision qui aurait été responsable de la disparition des trois quarts des espèces marines et terrestres, dont les dinosaures. Cette thèse, proposée dès 1980 par le physicien Luis Alvarez, semble aujourd’hui corroborée par de nombreux indices, à commencer par la découverte en 1991-1992 du cratère d’impact dans le golfe du Mexique. Ainsi que le souligne Stephen Jay Gould, sans cette catastrophe cosmique qui balaya les dinosaures de la surface du globe, « les mammifères seraient encore de petites créatures vivant dans les interstices de leur monde ». Et d’ajouter que, « dans un sens tout à fait littéral, nous devons notre existence, en tant que gros mammifères capables de raisonner, à notre bonne étoile ».

Par un juste retour des choses, il semble que nous soyons la seule espèce sur Terre capable d’avoir conscience de cet Univers qui nous a donné naissance et de s’interroger sur son histoire. Cette quête de nos origines finira-t-elle un jour ? Rien n’est moins sûr, ainsi que le rappellent les paroles Jean Orizet : « Astres que nous interrogions pour connaître nos origines, vos ellipses ou révolutions renvoient intacte la question ».

Théorie sur le calcul des orbites des planètes et comètes
Théorie sur le calcul des orbites des planètes et comètes |

Bibliothèque nationale de France

Provenance

Cet article a été publié à l’occasion des expositions « Figures du ciel » et « Couleurs de la Terre » présentées à la Bibliothèque nationale de France en 1998 et 1999.

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