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Les Lettres de Madame de Sévigné

Lettre manuscrite
Lettre manuscrite

Bibliothèque nationale de France

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Le 4 février 1671 est un jour maudit pour la marquise de Sévigné : sa fille, Françoise-Marguerite, qui a épousé le conte de Grignan, part le rejoindre en Provence. C'est le point de départ d'une admirable correspondance qui constitue tout à la fois une chronique du règne de Louis XIV et le témoignage d'un amour maternel passionné.

Des lettres privées

Écrites entre 1648 et 1696, les lettres de Madame de Sévigné sont d’abord destinées à un cercle privé auquel elle s’adresse avec une grande liberté de ton pour narrer ce que son esprit vif retient des frasques de la Cour de Louis XIV. Mais ses correspondants lisent et copient ses lettres qui circulent plus largement. Elles sont aussi lues dans les milieux à la mode qui en savourent le style enlevé et le contenu.

Une chronique du règne de Louis XIV

Dames en conversation aux Tuileries
Dames en conversation aux Tuileries |

Bibliothèque nationale de France

Le Château de Vaux-le-vicomte
Le Château de Vaux-le-vicomte |

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C’est à sa fille, la Comtesse de Grignan qu’elle s’adresse le plus régulièrement, avec deux à trois lettres par semaine entre 1671 et 1696, mêlant aux sentiments intimes les nouvelles de la Cour et de la ville. Quelques lettres parurent en 1697 dans les Mémoires de son cousin Bussy-Rabutin, dix-huit autres en 1725, véritable « première édition » qui inaugurait les publications successives de centaines de lettres inédites tout au long du 18e siècle.

Une vaste entreprise de publication posthume

Madame de Sévigné et le Marais
Madame de Sévigné et le Marais |

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Grignan en Provence
Grignan en Provence |

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La parution en 1725 de ce mince recueil compilant une vingtaine de lettres de la marquise de Sévigné est le début d’une vaste entreprise de publication. La difficulté d’établir l’ensemble de la correspondance réside dans l’absence de la plupart des lettres autographes, les nombreuses copies tronquées et l’absence des lettres de réponse.

La Marquise de Brinvilliers
La Marquise de Brinvilliers |

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Nicolas Fouquet (1615-1680)
Nicolas Fouquet (1615-1680) |

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L’édition de la Pléiade établie par Roger Duchêne dans les années 1973/1978 s’appuie sur les premières éditions de 1725 et 1726, moins épurées que les éditions suivantes de Perrin. En effet, la dévote Pauline de Simiane est offusqué par le ton libre de sa grand-mère et fait retirer de nombreux passages. Roger Duchêne s’appuie également sur le manuscrit dit de Capmas : trois cent dix-neuf lettres recopiées par le fils de Bussy-Rabutin, cousin de la marquise, et dont Charles Campas fait l’acquisition en 1873.

Provenance

Cet article provient du site Les Essentiels de la littérature (2017)

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