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BnF Essentiels
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Les Lettres de Mme de Sévigné en images

Écrites entre 1648 et 1696, les lettres de Madame de Sévigné sont d’abord destinées à un cercle privé auquel elle s’adresse avec une grande liberté de ton pour narrer ce que son esprit vif retient des frasques de la Cour de Louis XIV. Mais ses correspondants lisent et copient ses lettres qui circulent plus largement. C’est à sa fille, la Comtesse de Grignan qu’elle s’adresse le plus régulièrement, avec deux à trois lettres par semaine entre 1671 et 1696, mêlant aux sentiments intimes les nouvelles de la Cour et de la ville. Quelques lettres parurent en 1697 dans les Mémoires de son cousin Bussy-Rabutin, dix-huit autres en 1725, véritable « première édition » qui inaugurait les publications successives de centaines de lettres inédites tout au long du 18e siècle.

Portrait de Madame de Sévigné
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Edition de 1726
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Portrait en pied de Louis XIV, âgé de 63 ans, en grand costume royal
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Lettre manuscrite
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L’Hôtel de Rambouillet
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Publication posthume des lettres

Les lettres de la marquise n’étaient pas destinées à la publication. Pourtant, peu après sa mort, les Mémoires de son cousin Roger de Bussy-Rabutin reproduisent quelques lettres qui provoquent une vive impression. Il faut attendre 1725 pour en lire davantage. C’est le début d’une longue entreprise de publication. Sa petite-fille, Pauline de Simiane, fait couper de nombreux passages plus personnels ou galants. Au cours des siècles, originaux et copies manuscrites sont retrouvés, donnant à lire un témoignage plus fidèle de la correspondance de Madame de Sévigné. 

Édition de 1725
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Mon Dieu, que vous avez d'esprit, ma cousine ! Que vous écrivez bien ! Que vous êtes aimable !

Comte de Bussy Rabutin, Lettre à Figuières, le 30e juillet 1654.

D'un siècle l'autre

Mme de Sévigné écrit billets et lettres à son cercle d’intimes, notamment à sa fille partie vivre en Provence en 1671. Ses correspondants goûtent les nouvelles fraîches de la Cour, son art du récit et l’élégance de son style. Aujourd’hui, le lecteur y puise un témoignage de la vie mondaine du 17e siècle et apprécie ses lettres malicieuses ou franches. 

Festin donné dans le petit parc de Versailles le 18 juillet 1668, gravure de Jean Lepautre
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Officier du Roi
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Françoise Marguerite de Sévigné, Comtesse de Grignan (1646-1705)
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Edition de 1726
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La circulation des lettres

Au 17e siècle, la correspondance est au cœur de l’échange d’informations, les journaux, étroitement encadrés par le pouvoir royal, sont peu nombreux. Les lettres de Madame de Sévigné, fine observatrice et bien informée, suppléent à la curiosité : elles sont copiées et lues à haute voix dans les cercles privés et les salons. Publiée après sa mort, sa correspondance est une œuvre autobiographique inédite pour l’époque.

Dames en conversation aux Tuileries
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Pour moi, j’aime les narrations où l’on ne dit que ce qui est nécessaire, où l’on ne s’écarte point ni à droite ni à gauche, où l’on ne reprend point les choses de si loin ; enfin je crois que c’est ici, sans vanité, le modèle des narrations agréables.

Mme de Sévigné, Lettre à Coulanges, Aux Rochers, le 22 juillet 1671.

Un art du récit

Les Lettres de Madame de Sévigné témoignent d’un art du récit consommé, où la concision sert la tension dramatique. Elle évoque ainsi le procès du surintendant Fouquet, la mort au combat de Turenne, l'affaire des poisons et l'exécution de la Brinvilliers, le mariage de la Grande Mademoiselle...

Portrait de La Voisin, maudite créature
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Le vicomte de Turenne (1611-1675)
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Mme de Montpensier (1627-1693)
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Un écrivain sans livres

Pour l’écrivain François Bon, la marquise, « écrivain sans livre », est notre contemporaine. Comme l’écriture web des blogs, elle se saisit du réel sans écart temporel : « On se fait happer par les lettres de Madame de Sévigné, le quotidien qui leur sert de matière, les flèches denses et diverses qui en jaillissent. »

Lettre manuscrite
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Facteur de la petite poste sous Louis XV, 1760
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Grignan en Provence
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De la correspondance privée au roman épistolaire

La correspondance répond à l’exigence de naturel de ton chère au 17e et 18e siècle et, recueillant les confidences, garantit la véracité du propos. L’intérêt pour la correspondance privée, publiée par la suite sous forme de recueil comme celle de Madame de Sévigné, se mue progressivement en artifice littéraire. Richardson, Rousseau avec Julie ou La Nouvelle Héloïse (1761) et Choderlos de Laclos avec les Liaisons dangereuses (1782) donnent au roman épistolaire leurs lettres de noblesse. 

Copie calligraphiée pour la Maréchale de Luxembourg
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