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Autres traditions livresques dans le monde arabe

© Bibliothèque nationale de France
Langue copte et langue arabe
Le copte, issu de la langue égyptienne, était parlé en Égypte lors de la conquête islamique. Dès le 14e siècle il ne subsistait plus que comme langue liturgique. À partir du 11 siècle on prit l’habitude de faire figurer dans les manuscrits le texte copte et sa traduction arabe. L’initiale en forme de tête d’oiseau et le motif ornemental qui marque le début et la fin des cahiers proviennent d’une longue tradition copte.
© Bibliothèque nationale de France
Manuscrits coptes
Illustrant dès leurs débuts (fin du 3e siècle) la technique du codex – les rouleaux sont très rares – les manuscrits coptes figurent, grâce au conservatoire exceptionnel qu’est l’Égypte, parmi les plus anciens témoins de reliures. Entre le 6e et le 10e siècle, le livre copte reste par bien des côtés comparable au livre grec, ne serait-ce qu’à cause de l’écriture basée sur l’alphabet grec et des traductions de la littérature chrétienne dont il est le support. Mais les conséquences de la conquête musulmane de 641 viennent infléchir son évolution de manière substantielle.

La Transfiguration dans un évangéliaire copte du 12e siècle
L’influence exercée par les manuscrits arabes contemporains est perceptible dans certains détails, comme les éléments végétaux, de cet évangéliaire copte de la fin du 12e siècle. Copié par Michel, métropolitain de Damiette pour le patriarche d’Alexandrie Marc II, ce luxueux manuscrit sur parchemin est écrit dans une onciale grecque en copte bohaïrique. La peinture, parmi 74 autres, représente la Transfiguration : le Christ bénit les trois apôtres.
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France
La langue copte disparaît progressivement au profit de l’arabe, ce qui provoque l’irruption d’une écriture fondamentalement différente : certains manuscrits d’apparat sont copiés en copte, mais largement pourvus d’annotations ou de titres arabes ; dans d’autres manuscrits, surtout à partir du 11e siècle, on fait se côtoyer les deux langues, le copte occupant les deux tiers de la largeur de la page à gauche tandis que l’arabe, plus concis et se lisant de droite à gauche, est copié sur le tiers restant (le sens de lecture de l’ensemble du livre reste celui du copte) ; certains enfin ne sont écrits qu’en arabe, avec de temps en temps quelques mots ou paragraphes en copte quand il s’agit de liturgie.
Le livre copte n’est plus désormais seulement un ouvrage écrit en copte, mais un manuscrit chrétien d’Égypte qui s’intègre parfaitement dans l’histoire du livre arabe d’Égypte.
Manuscrits hébreux
"Ô peuple du Livre !" C’est ainsi qu’Allah s’adresse aux juifs dans la cinquième sourate du Coran. Civilisation de l’écrit, le judaïsme connaît en terre d’Islam, une production livresque vivace et abondante.
Mésopotamie, Syrie, Palestine et Égypte sont le berceau de cet art du livre, la plupart des pages décorées du 10e au 13e siècle ayant survécu grâce à la Gueniza du Caire. Pour cette période, la variété et la richesse des diverses écoles orientales se retrouvent sur les pages hébraïques : stylistiquement, les tendances correspondent à l’art musulman de la même période. Au 14e siècle commence le déclin de l’enluminure hébraïque en Orient, sauf au Yémen, qui poursuit aux 14e et 15e siècles la tradition féconde inaugurée au 10e siècle.

Écriture hébraïque influencée par l’arabe
Cet abrégé reprend des aphorismes dus aux deux plus célèbres médecins de l’Antiquité et du monde musulman. Dans ce petit manuscrit en hébreu, copié sur parchemin en Espagne musulmane et relié aux armes d’Henri II, l’écriture hébraïque a subi l’influence de la graphie arabe environnante et reproduit la sinuosité de ses arabesques.
© Bibliothèque nationale de France
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Manuscrits syriaques
L’histoire du livre syriaque, et notamment du manuscrit, se confond pratiquement avec celle du christianisme en Orient. En effet, la langue, l’écriture et la culture syriaques sont celles des chrétiens du Proche-Orient, de langue araméenne. C’est à Édesse (actuelle Urfa, dans le Sud-Est de la Turquie), capitale d’un royaume où l’on parlait et écrivait la langue araméenne, que naît la culture syriaque et, grâce au rôle de cette cité dans la diffusion du christianisme en Orient, cette culture s’est largement répandue en Asie.
Les chrétiens d’Orient se sont très tôt souciés d’avoir une version de la Bible dans leur langue et, dès le 4e, ils ont disposé d’une traduction qui est restée la version courante de la Bible en syriaque. Le syriaque a été la langue culturelle et liturgique des chrétiens de l’Église d’Orient, souvent dite nestorienne, de l’Église syro-orthodoxe ou jacobite, de l’Église maronite ainsi que de l’Église melkite, dans une moindre mesure. L’écriture utilisée reflète cette variété.

Manuscrit syriaque
Ce manuscrit témoigne de l’art du livre dans les communautés syriaques en Mésopotamie au moment de la conquête islamique ou peu après. L’iconographie suggère le 7e ou même le 6e siècle comme date de réalisation. Le début de chaque livre de la Bible est illustré. Ici, le Prophète Osée tient dans sa main gauche un rouleau fermé. Les autres prophètes, vêtus de la même manière, sont représentés dans des attitudes proches.
© Bibliothèque nationale de France
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Le plus ancien manuscrit syriaque daté qui ait été conservé remonte à 411. C’est un recueil de textes patristiques. Le contenu des manuscrits syriaques est essentiellement de la littérature chrétienne. On y trouve surtout des livres à usage liturgique (bibles, lectionnaires, rituels, canons de la messe, commentaires bibliques, livres patristiques, ouvrages de théologie, de philosophie, de spiritualité, d’hagiographie) mais aussi ouvrages de grammaire et de lexicographie, chroniques, etc.
Dès l’origine, les manuscrits syriaques ont la forme de codex. Ils sont écrits sur parchemin, puis progressivement sur papier à partir du 12e siècle. Si les manuscrits syriaques n’ont pas la richesse d’ornementation des manuscrits arabes, les scribes les ont quand même volontiers décorés. Le plus souvent, le titre de l’œuvre ou des œuvres est écrit à l’encre rouge, surmonté et encadré d’un portique ornemental généralement formé de rubans de différentes couleurs qui s’entrelacent. Quelques manuscrits sont ornés de miniatures figuratives, prophète ou évangéliste en train d’écrire son œuvre, scène liturgique, etc. Mais l’image la plus fréquente est une croix ornementale en pleine page, dressée sur un socle à degrés.
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