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Les peintures des Maqâmât de al-Harîrî
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Les peintures des Maqâmât de al-Harîrî

Bibliothèque nationale de France
Séance 22 : Abü Zayd sur un bateau naviguant sur l’Euphrate
Abü Zayd, vêtu misérablement, a pris place sur un bateau naviguant sur l’Euphrate. Il tient un long discours sur les mérites respectifs des comptables et des secrétaires. Mais lorsque ses compagnons lui offrent des cadeaux, il les refuse, jugeant leur pitié discourtoise.
La scène se déroule dans une barque noire à fond plat, longue et étroite, reflet sans doute des bateaux de transport de marchandises qui circulaient alors sur le fleuve. Les trois hommes debout à l’arrière, peints de profil, font avancer l’embarcation avec de longues perches. Cinq passagers sont assis en face. Il nous est difficile d’imaginer lequel est notre héros car tous portent les mêmes vêtements. Peut-être s’agit-il du seul personnage à la barbe blanche ? Les contours des visages sont dessinés à l’aide d’un trait rouge tandis que les yeux et les sourcils sont peints en noir. Le visage lui-même est d’une couleur ocre avec de légères touches claires pour figurer le nez sans souci de modelé. L’eau, ici un fleuve, est toujours représentée de la même façon comme une surface de forme circulaire et de couleur bleue, entourée d’une bande de terre recouverte d’herbe. À l’intérieur, nagent de petits poissons. De légères ondulations peintes en blanc figurent le courant ou les vagues. Un petit oiseau vole au-dessus d’eux.
Bibliothèque nationale de France
Écrites par al-Harîrî au début du 12e siècle, les Maqâmât (Séances) ont été souvent copiées et illustrées. Narrant en cinquante séances les aventures d'Abû Zayd, vagabond bohème et rusé, elles tracent un tableau fidèle de la société abbasside.
Les illustrations sont fort différentes d'un manuscrit à l'autre. Le premier manuscrit (arabe 6094), daté de 1222 et probablement copié en Syrie, reste marqué par la peinture byzantine. Le second (arabe 3929) semble avoir été fait en Irak vers 1240. Le dernier (arabe 5847), chef d'œuvre de la peinture de l'École de Bagdad a été copié et peint par al-Wâsitî en 1237.
Certains épisodes, peints par plusieurs artistes, invitent à la comparaison…
Bateau sur l’Euphrate
L’intérêt porte ici sur la peinture du bateau. Sur le manuscrit arabe 6094, on peut lire sur la coque du bateau à voile la mention de la date de copie du manuscrit. La mer, comme toute étendue d’eau est représentée par un bassin délimité par de l’herbe dans lequel peuvent nager des poissons.
Au contraire, chez al-Wâsitî, les personnages prennent place dans une barque plate, actionnée par des rameurs. Les visages des hommes comme leurs vêtements sont caractéristiques de ceux des Arabes des villes : visages barbus ronds ou allongés, nez aquilin, turbans et longues robes aux bandes de tissus ornées.

Un bateau à voile sur l’Euphrate dans les Séances d’Harîrî
L’ouvrage, trésor de virtuosité littéraire, narre en cinquante séances les aventures d’Abû Zayd, vagabond bohème et fripon à travers tout l’orient abbasside. Tableau fidèle de la société, il fut souvent illustré : il semble que plusieurs modèles circulaient simultanément. Ce manuscrit pourrait avoir été exécuté dans l’une des cours ayyoubides du Nord de la Syrie. La peinture des personnages est très marquée par l’influence byzantine.
Bibliothèque nationale de France
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Séance 22 : Abü Zayd sur un bateau naviguant sur l’Euphrate
Abü Zayd, vêtu misérablement, a pris place sur un bateau naviguant sur l’Euphrate. Il tient un long discours sur les mérites respectifs des comptables et des secrétaires. Mais lorsque ses compagnons lui offrent des cadeaux, il les refuse, jugeant leur pitié discourtoise.
La scène se déroule dans une barque noire à fond plat, longue et étroite, reflet sans doute des bateaux de transport de marchandises qui circulaient alors sur le fleuve. Les trois hommes debout à l’arrière, peints de profil, font avancer l’embarcation avec de longues perches. Cinq passagers sont assis en face. Il nous est difficile d’imaginer lequel est notre héros car tous portent les mêmes vêtements. Peut-être s’agit-il du seul personnage à la barbe blanche ? Les contours des visages sont dessinés à l’aide d’un trait rouge tandis que les yeux et les sourcils sont peints en noir. Le visage lui-même est d’une couleur ocre avec de légères touches claires pour figurer le nez sans souci de modelé. L’eau, ici un fleuve, est toujours représentée de la même façon comme une surface de forme circulaire et de couleur bleue, entourée d’une bande de terre recouverte d’herbe. À l’intérieur, nagent de petits poissons. De légères ondulations peintes en blanc figurent le courant ou les vagues. Un petit oiseau vole au-dessus d’eux.
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Abû Zayd et son épouse devant le juge
Des différences évidentes apparaissent dans le cadre donné à la peinture. À gauche, éléments architecturaux et coussins indiquent que la scène se passe dans une maison. Les turbans, les visages allongés et barbus, les plis des vêtements dénotent clairement l’influence de la peinture byzantine.
À cet allongement des visages et au hiératisme des attitudes dans la première image, répond à droite l’arrondi des têtes et l’expression presque malicieuse des personnages. Le décor est réduit à sa plus simple expression : coussin et dossier pour différencier le juge. La femme est enveloppée dans un long voile blanc dont le haut entoure son visage.

Abû Zayd et son épouse devant le juge
L’ouvrage, trésor de virtuosité littéraire, narre en cinquante séances les aventures d’Abû Zayd, vagabond bohème et fripon à travers tout l’orient abbasside. Tableau fidèle de la société, il fut souvent illustré : il semble que plusieurs modèles circulaient simultanément. Ce manuscrit pourrait avoir été exécuté dans l’une des cours ayyoubides du Nord de la Syrie. La peinture des personnages est très marquée par l’influence byzantine.
Éléments architecturaux et coussins indiquent que la scène se passe dans une maison. Les turbans, les visages allongés et barbus, les plis des vêtements dénotent clairement l’influence de la peinture byzantine.
À l’allongement des visages et à l’hiératisme des attitudes dans la première image, répond à droite l’arrondi des têtes et l’expression presque malicieuse des personnages
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Al-Maqâmât (Séances)
Le livre des Maqâmât connut un succès extraordinaire. Il en circula, simultanément, de nombreuses copies ornementées inspirées de modèles différents. Incomplet et en désordre, ce manuscrit qui ne mentionne ni lieu ni date de réalisation est illustré de 77 miniatures assez simples, mais néanmoins très expressives.
Bibliothèque nationale de France
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Bibliothèque de Bassora
Dans le manuscrit de gauche, le décor est très simplifié, presque symbolique. Les casiers remplis de livres indiquent qu’il s’agit d’une bibliothèque. Le sol n’est pas dessiné. La représentation des personnages montre des visages arrondis, des halos d’or, des vêtements chamarrés…
Á droite, le peintre utilise la bibliothèque comme élément de décor. Les casiers remplis de livres sont insérés à l'architecture, base de toute scène d’intérieur. Peints en couleurs vives, les hommes se détachent bien de la bibliothèque. Les livres sont rangés à plat, le titre inscrit sur la tranche. Montrés dans toutes les positions, les visages semblent surpris par le talent oratoire d’Abû Zayd, à l'angle droit.

Abû Zayd à la bibliothèque de Bassora
Plusieurs modèles différents des Séances circulaient sans doute simultanément au 13e siècle. Dans cet exemplaire, les miniatures, simples mais expressives, évoquent le théâtre d’ombres déjà largement répandu dans le monde arabe.
Bibliothèque nationale de France
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Une bibliothèque à Bassora
Dans les bibliothèques, on lisait et copiait des livres, on se réunissait. Les ouvrages étaient rangés à plat dans des casiers, comme sur cette miniature représentant une bibliothèque à Bassora où le narrateur al-Hârit retrouve Abû Zayd, le héros des Séances.
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Le départ des deux amis
Sur la page de gauche, avant de se séparer, deux amis s’embrassent. Le peintre joue sur les oppositions de couleurs pour les différencier : robe bleue, turban blanc et barbe blanche pour l’un, robe blanche, turban bleu et barbe noire pour l’autre. Eléments secondaires, les chameaux semblent arrêtés dans leur course et suspendus dans l’espace.
Au contraire, à droite, l’art d’al-Wâsitî se déploie dans toute sa splendeur dans la description de l’animal. Le peintre excelle à peindre les chameaux, dont il sait reproduire à merveille la démarche particulière. Sa subtile gamme de bruns rend bien leur forme étrange, leur cou et leur démarche. Une traditionnelle bande symbolise le sol. De légères fleurs rouges et ocres s'y entrelacent dans des herbes en mouvement.

Le départ des deux amis
Le livre des Maqâmât connut un succès extraordinaire. Il en circula, simultanément, de nombreuses copies ornementées inspirées de modèles différents. Incomplet et en désordre, ce manuscrit qui ne mentionne ni lieu ni date de réalisation est illustré de 77 miniatures assez simples, mais néanmoins très expressives.
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Abû Zayd à dos de chameau
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