Françoise de Graffigny

Née d'Issembourg du Buisson d'Happoncourt, Françoise de Graffigny est mariée à un homme brutal et dépensier dont elle a trois enfants avant d’obtenir d’en être séparée de corps. Veuve deux ans plus tard, elle séjourne quelques mois à Cirey, en Lorraine, auprès de Voltaire et d’Émilie Du Châtelet, avant de devenir dame de compagnie à la cour de Lorraine puis à Paris où elle s’installe en 1739.

Elle fréquente des gens de lettres qui constituent la « société du bout du banc » et participe avec eux à la production d’une littérature de société, tout en étant en correspondance suivie avec l’un de ses amis lorrains, François-Antoine Devaux. Elle publie un roman épistolaire, Lettres d’une Péruvienne (1747), qui connaît un immense succès. Sa première pièce de théâtre, Cénie (1750) est un triomphe, avec vingt-cinq représentations et trente-deux reprises entre 1754 et 1760. La seconde tragédie, La Fille d’Aristide, est créée en avril 1758 mais elle tombe après quelques représentations. Mme de Graffigny meurt quelques mois plus tard.

Elle laisse une immense correspondance (aujourd’hui éditée) et un roman remarquable que le 19^e siècle oubliera. Il sera redécouvert au début des années 1970.