Gérard de Nerval

L'œuvre de Gérard de Nerval, comme le personnage, est nimbée de mystère.

De son nom de naissance Gérard Labrunie, Gérard de Nerval est fils d'un médecin militaire et d'une lingère qui décède peu de temps après lui avoir donné naissance. Condisciple de Théophile Gautier au collège Charlemagne, ami d'Alexandre Dumas, il publie ses premiers vers à dix-huit ans à peine et se lie avec les romantiques. Excellent germaniste, il traduit le Faust de Goethe et de nombreux poètes allemands comme Schiller ou Heinrich Heine. Il prend aussi fait et cause pour Hugo lors de la bataille d'Hernani.

Grand voyageur, Nerval se rend en Orient en 1834, dont il rapporte un récit de voyage. Il se déplace également dans toute l'Europe, entre deux périodes d'internement. En effet, frappé d'une première crise nerveuse en 1841, il séjourne à plusieurs reprises dans des maisons de santé pour des raisons psychiatriques. Dans son œuvre, la frontière entre le réel et le rêve s'estompe tandis qu'apparaissent motifs cabalistiques et références à l'astrologie ou à la magie orientale. Son dernier roman, Aurélia ou le rêve de la vie, est un roman-vision, où la mort de la bien-aimée fait  basculer le narrateur dans un état visionnaire.

En 1855, frappé par le dénuement, Nerval se donne la mort une nuit d'hiver. Son œuvre, saluée notamment par les surréalistes, continue aujoud'hui de fasciner et de résister aux interprétations.