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Parcours pédagogique

Les fausses nouvelles

Par le service de l'éducation artistique et culturelle de la BnF et le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (CLEMI)
Mme Caquet, laittierre ou la nouvelliste du quartier 
Désinformation, mensonge, canular, propagande, la « fausse nouvelle » a été remise au goût du jour sous l’appellation de « fake news » puis d'« infox ». Mais elle ne date pourtant pas d'hier.
La Bibliothèque nationale de France et le CLEMI (Centre pour l’éducation aux médias et à l’information) proposent de traiter cette question essentielle pour notre démocratie par l’étude des documents patrimoniaux.
Cette exposition pédagogique en affiches propose des outils et des pistes de réflexion permettant de se repérer, de trier, d’identifier les sources et l’information pertinente pour cultiver l’exercice citoyen d’un doute méthodique. Les affiches sont à consulter et télécharger sur cette page.
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Les ressources pour réaliser l'activité

La fausse nouvelle, que l’actualité remet au goût du jour sous l’appellation de fake news ou d’infox, n’est pas, loin s’en faut, un phénomène inédit !

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En art, un pastiche imite une oeuvre par jeu ou dans une intention parodique. Dès son origine, la presse est parodiée pour faire rire, se moquer, faire réagir. Parodies ou canulars s’appuient, pour fonctionner, sur des faits détournés ou déformés. Ils sévissent aussi à la radio, à la télévision et sur Internet. Si leur objectif n’est pas de manipuler l’opinion, certains contribuent malgré eux à la circulation de fausses informations, le second degré n’étant pas toujours compris par un public distrait.

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Dans un contexte concurrentiel, les médias d’information cherchent à être toujours au plus près de l’actualité, certains n’hésitant pas à diffuser des informations spectaculaires ou à jouer sur nos peurs et nos fantasmes pour toucher un large public ou influencer l’opinion. La recherche du scoop, la construction de buzz (« bourdonnement » en anglais, ce dont tout le monde parle) provoquent parfois des emballements médiatiques aux impacts certains sur la réputation d’organisations ou d’individus.

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Aujourd’hui, les messages calomnieux sur les réseaux sociaux déstabilisent des individus, des organisations ou même le pouvoir politique. Au 15e siècle, la calomnie se diffuse de façon insaisissable sous forme de libelles, petits livres agressifs proches des clashes sur YouTube. Au milieu du 18e siècle, c’est la poésie qu’on choisit pour faire circuler la calomnie dans Paris, chez les lettrés ou dans le peuple. Chantée sur des airs célèbres et remaniée en fonction de l’actualité, elle se propage de manière virale à une époque où peu de gens savent lire.

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La diffusion d’informations partielles, partiales ou fausses est un outil classique de propagande. En temps de guerre, elle s’inspire parfois des rumeurs qui circulent sur le front ou à l’arrière pour discréditer l’ennemi, légitimer le conflit, voire lancer les services de renseignement ennemis sur de fausses pistes. Elle est aussi un outil stratégique pour asseoir ou déstabiliser un État, particulièrement dans des régimes fondés sur la personnalisation du pouvoir. Aujourd’hui, certains pays sont suspectés d’utiliser les réseaux numériques pour exercer une influence occulte sur des pays étrangers, notamment en période électorale.

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Les fausses nouvelles peuvent avoir pour effet de dresser une communauté contre une autre, révélant ainsi racisme, antisémitisme, xénophobie, peur de l’autre… Ces rumeurs, relayées avec une volonté consciente de nuire ou non, vont jusqu’à provoquer des scènes d’hystérie collective, voire des massacres. Aujourd’hui, les réseaux numériques amplifient le phénomène. Des communautés virtuelles liées entre elles par des SMS, des messages sur WhatsApp ou Facebook, des conversations téléphoniques, partagent en temps réel et avec une très grande facilité messages haineux et dénonciations calomnieuses..

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Aujourd’hui, de nombreux récits alternatifs remettent en cause la version communément admise d’un événement au motif qu’elle est « officielle ». Ainsi, la légende du Protocole des sages de Sion se diffuse encore de nos jours. Elle témoigne, selon Umberto Eco, d’un besoin profond de désigner un ennemi, en s’enfermant dans une vision manichéenne du monde. En effet, quand règne la confusion, la tentation est grande de simplifier en prétendant que tout est manipulé par des groupes occultes. Les réseaux numériques amplifient ce phénomène et certains médias sont accusés de collusion avec le pouvoir politique.

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La Terre est-elle plate comme une pizza ? Pythagore et Aristote luttaient déjà contre l’idée… En 2017, malgré les images satellite, certains Français adhèreraient encore à cette théorie ! Si les sciences font depuis longtemps l’objet de contestations, ce phénomène s’est aujourd’hui accentué. Le nombre de sources disponibles n’a jamais été aussi grand. L’information est moins filtrée par la presse spécialisée. La différence entre savoir et information, science et opinion n’est parfois plus perçue. De plus, le développement de journaux prédateurs jette le doute sur les articles scientifiques.

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Aujourd’hui, l’information numérique est une aubaine autant qu’un risque. La gageure est de faire preuve de discernement entre les discours officiels et d’autres « vérités » réclamées (post-vérité). Comment alors développer son esprit critique quand règnent des enjeux économiques internationaux, la complexification de l’information, la banalisation de certaines croyances ? De plus, la diffusion virale sur Internet (sites, blogs, réseaux sociaux) ne permet plus la vérification des faits en temps réel.

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Comment se vérifie une information ? Déjà en 1923, le Time Magazine lance dans sa rédaction un service de « fact-checking » qui consiste à vérifier les faits avant parution. Aujourd’hui, cette pratique journalistique est revisitée. Des services dédiés vérifient a posteriori la véracité des informations qui circulent dans la vie publique. En effet, la vitesse de propagation, la masse d’information (une centaine de millions de contenus par jour sur le net !), la concurrence entre médias traditionnels et réseaux sociaux complexifient le métier de journaliste et rendent le temps de vérification particulièrement court.

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Maintenant, je suis prêt à échanger, argumenter et débattre avec les autres ! Je choisis de partager ou non l’information, je crée mon blog, je lance mon journal…