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Marceline Desbordes-Valmore, le lyrisme romantique

Mme Desbordes-Valmore
Mme Desbordes-Valmore

Bibliothèque nationale de France

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Actrice, chanteuse et écrivaine, Marceline Desbordes-Valmore laisse derrière elle une œuvre poétique très riche dont l’originalité a conquis les générations suivantes.

Marceline Desbordes est née à Douai dans une famille d’artisans bientôt ruinée. Sa mère quitte la maison conjugale en entraînant sa plus jeune fille, alors âgée de dix ans, dans une existence mobile et précaire. Elle la fait entrer précocement au théâtre, auquel Marceline Desbordes doit une bonne part de sa formation, présentant le cas rare d’une actrice et chanteuse devenue poétesse. Elle épouse en 1817 Prosper Valmore, rencontré au théâtre de la Monnaie à Bruxelles. Ils ont quatre enfants, dont un seul, Hippolyte, survivra à sa mère.

Portrait de Marceline Desbordes-Valmore
Portrait de Marceline Desbordes-Valmore |

Bibliothèque nationale de France

Premières publications

Marceline Desbordes commence par publier des romances qui connaissent un certain succès. Elle les reprend avec d’autres textes dans un premier recueil, Élégies, Marie et romances (1819), qui annonce le renouveau romantique de la poésie lyrique en France avant les Méditations de Lamartine (1820). Plusieurs éditions de ses poésies (1820, 1822, 1825, 1830) mêlant élégies amoureuses, romances, fables et poèmes sur l’enfance lui valent alors une réelle notoriété.

Le temps des difficultés

Mais malgré les liens nombreux qu’elle entretient avec le monde littéraire (avec Hyacinthe de Latouche, qui a été son amant, Balzac, Dumas, Sainte-Beuve), son œuvre pâtit des soucis familiaux et des éloignements répétés de Paris qu’imposent les engagements théâtraux de son mari. Après Les Pleurs (1833), Pauvres Fleurs (1839), Bouquets et prières (1843), victime de la désaffection dont souffre désormais la poésie romantique, elle trouve plus difficilement à publier. La fin de sa vie est assombrie par les deuils, les soucis matériels et la maladie. Son dernier recueil, préparé avec l’aide de son mari et de son fils, paraît à titre posthume en 1860.

Portrait de Marceline Desbordes-Valmore
Portrait de Marceline Desbordes-Valmore |

Bibliothèque nationale de France

Reconnaissance d’une voix originale

Marceline Desbordes-Valmore laisse aussi des romans (dont L’Atelier d’un peintre, 1833), des nouvelles (Les Veillées des Antilles, 1821 ; Domenica, 1843) et des contes (Les Petits Flamands), ainsi qu’une abondante correspondance dont une partie seulement est aujourd’hui publiée. Mais elle s’est surtout imposée comme l’une des rares femmes poètes reconnues dans la tradition française, et comme une voix originale du lyrisme romantique. Loin de se limiter à la poésie amoureuse, attentive aux injustices et aux révoltes de son temps, son œuvre, très novatrice sur le plan formel, est saluée avec ferveur par Lamartine, Baudelaire, Verlaine, Aragon, Bonnefoy.

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