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Extrait

Jean-Pierre Chevènement en campagne contre l'euro

AFP, 24 avril 2001
Le privilège de battre monnaie est un droit régalien auquel furent attachés tous les régimes en France quels que soient leurs caractères, autoritaire ou démocratique, monarchique ou républicain. La construction européenne aboutit au début des années 2000 à la création d'une monnaie commune, l'euro. Certains hommes politiques, de droite comme de gauche, voient dans la disparition du franc une perte intolérable de souveraineté. La puissance financière du voisin allemand, l'alignement du franc sur le mark dans les années 1990, le choix de Francfort comme siège de la Banque centrale européenne, dont la légitimité démocratique est discutable, sont souvent perçus comme un danger pour l'indépendance de la France.

Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement des Citoyens, est parti mardi en campagne contre l'euro dans le porte-monnaie des Français, demandant que la monnaie européenne soit réservée aux transactions bancaires.
« Je ne remets pas en cause les avantages techniques et économiques de l'euro qui a créé une zone de stabilité, admet M. Chevènement, je propose simplement d'en rester là. » Aujourd'hui, « on est en train de chercher à effacer le franc, c'est-à-dire la France », affirme-t-il. « si c'est le cas, il faut le dire ». « Cessons d'embêter les Français, lance l'ancien ministre de l'Intérieur, on leur a déjà retiré le repère du service national, laissons-leur celui du franc qui symbolise la relation de confiance multiséculaire entre le citoyen et l'État. »  

AFP, 24 avril 2001
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