Découvrir, comprendre, créer, partager

Extrait

Lettre de Sofonisba Anguissola à son maître Bernardino Campi

Lettre datée de Madrid, le 21 octobre 1561
Cette lettre est une réponse de Sofonisba Anguissola, alors placée à la cour d’Espagne, à une requête de son maître Bernardino Campi  qui lui demande de lui envoyer un portrait du roi. La réponse montre les liens d’affections qui unissent toujours le maître à son élève, bien des années après la fin de son apprentissage.
 

Mon très Magnifique Signore Bernardino,

Il y a quelques jours, j’ai reçu une lettre de vous qui m’a fait grand plaisir en m’apportant des nouvelles de votre santé et de celle de votre femme, que j’aime comme une sœur. […] Au sujet du portrait du roi que vous me demandez, je ne peux pas vous aider comme je le souhaiterais, car je n’ai aucun portrait de sa majesté. En ce moment, je suis occupée à peindre un portrait de Son Altesse Sérénissime, la sœur du roi, pour le pape. Il y a quelques jours, je lui ai envoyé le portrait de Son Altesse Sérénissime la reine. Vous voyez donc, mon très cher maître, Signore Bernardino, à quel point je suis occupée. La reine demande une grande partie de mon temps pour faire son portrait, et n’a pas la patience de m’en laisser entreprendre d’autres, pour ne pas être privée de mon travail. Malgré cela, je voudrais vous dire, comme je l’ai déjà fait, que je ferai de mon mieux pour exécuter ce tableau. Sur ces mots, je me recommande à vous et baise votre main et celle de votre très chère femme, que j’aime tant, et de votre mère, Signora Barbara, de votre sœur, Signora Francesca, et de votre père, Signor Pietro.

Cité dans Ilya Perlingieri, Sofonisba Anguissola, femme peintre de la Renaissance, Paris : L. Lévy, 1992.
 
  • Lien permanent
    ark:/12148/mm31z2zgrcfqd