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Focus

Le début du commerce européen des esclaves

Al-hârith au marché aux esclaves
Al-hârith au marché aux esclaves

Bibliothèque nationale de France

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Durant le Moyen Âge, le commerce des esclaves était aux mains des musulmans. Après le succès de leurs premières expéditions sur les côtes africaines, les Portugais saisirent l'occasion de les déposséder de leur monopole. Une source inépuisable de richesse s'offrait à eux et la traite devint vite routinière.

On évalue ce trafic à un millier de personnes par an au milieu du 15e siècle, à plus de trois mille ensuite. Les Italiens, et plus spécialement les Génois, devinrent les maîtres de ce commerce grâce auquel ils se taillèrent de belles fortunes.

La tradition africaine se souvient encore aujourd'hui de la surprise des Noirs devant l'apparition des hommes blancs venus de la mer. Curieusement, n'ayant jamais navigué eux-mêmes, ils ne pouvaient pas imaginer que les Blancs habitaient hors de leurs bateaux.

Ces Noirs faisaient l'objet d'un troc, d'une « traite ». En vertu d'une sorte de loi coutumière, l'homme adulte, la « tête », devint l'unité d'évaluation des produits offerts en échange. Près du Rio de Oro, les esclaves razziés étaient immédiatement échangés sur place contre de la poudre d'or. En d'autres endroits, il fallait offrir en contrepartie des produits venus d'Europe : étoffes, blé, chevaux, bois, etc.

Il deviendra de bon ton, chez les riches Portugais, d'exhiber un de ces domestiques noirs, sauvé du péché par le baptême. Employés aussi comme ouvriers agricoles, ces esclaves aideront à la mise en valeur de vastes domaines de canne à sucre.