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Tristan en prose

La mise en prose de la légende de Tristan
Tristan en prose
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Le Tristan en prose, élaboré au 13e siècle, est une réécriture de la légende de Tristan et Iseut, qui incorpore les deux protagonistes au monde arthurien, Tristan devenant un chevalier de la Table ronde qui prend part – d’assez loin – à la quête du Saint-Graal. Le mythe de l’amour fatal menant à la mort se trouve ici mêlé à des aventures chevaleresques qui le rendent sans doute plus acceptable pour le public médiéval.

Ce roman souvent remanié a connu plusieurs versions. Le manuscrit BnF, fr. 750 contient la première partie de la seconde version. Copié sur un beau parchemin par un scribe normand, Pierre de Tiergeville, qui a révélé son nom dans une mention en latin datée de 1278, cet exemplaire est illustré de nombreuses initiales historiées où des scènes vivement colorées s’empilent sur plusieurs registres. Bien que la plupart ont été sérieusement endommagées, les initiales qui demeurent suffisent à prouver que l’ouvrage était de belle qualité. La lettre E du folio 123vo abrite trois événements : Iseut, richement vêtue comme une impératrice de Byzance, se lamente à cause de Tristan pendant que son époux, le roi Marc, parti chevaucher en forêt, est pris d’inquiétude et revient à Tintagel ; au-dessous, à droite, la reine assise dans un jardin chante, en s’accompagnant à la harpe, un lai triste où elle exprime son intention de mourir, et le roi Marc l’écoute à la fenêtre d’une tour ; puis, ayant fini son chant, Iseut essaie de se transpercer la poitrine avec une épée mais son époux saisit la lame à temps pour empêcher le suicide.

Si l’origine de ce manuscrit, où se superposent les influences venant d’Italie et de Terre sainte, demeure énigmatique, il témoigne du rayonnement de la littérature arthurienne jusqu’aux confins des mondes latin et proche-oriental.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1278
  • Lieu
    Italie du Sud ou Terre sainte
  • Description technique
    Parchemin, 316 f. (2 col.), 340 x 235 mm
  • Provenance

    Bibliothèque royale dès le 16e siècle (reliure au chiffre de Charles IX)
    BnF, Manuscrits, Français 750 (fol. 123vo)

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm1182000366