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Le Tartuffe ou l'Imposteur

Le Tartuffe ou l'Imposteur
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Le Tartuffe, ou l’Imposteur, dernière comédie tant attendue depuis 1664, rencontra un énorme succès. Molière fit alors évoluer son dispositif éditorial. Il ne céda pas son privilège à Ribou et prit en charge lui-même les frais d’impression, se contentant de négocier avec son libraire le débit des exemplaires au Palais. C’est pourquoi l’édition originale du Tartuffe, parue le 23 mars 1669, porte en page de titre la mention « Imprimé aux despens de l’autheur ». Dès que cette édition fut épuisée, l’auteur transporta son privilège à Ribou contre une somme importante. La seconde édition parut le 6 juin. Le succès commercial fut sans précèdent dans le siècle. Non seulement deux éditions autorisées se succédèrent, mais encore une quinzaine de contrefaçons fleurirent en France et à l’étranger durant l’année.

Il ne faut pas trop se fier aux représentations qui figurent dans les frontispices des pièces imprimées de Molière. Trop d’exemples ont démontré le manque de fiabilité de telles illustrations. D’une part, six pièces de Molière seulement furent illustrées parmi toutes les éditions parues de son vivant. De plus, les graveurs étaient principalement occupés par les contraintes liées à ce type d’image : il fallait en effet, en premier lieu, faire tenir une scène de théâtre dans un format vertical, celui d’un livre, alors que l’image de scène est d’un format horizontal. Il leur fallait aussi créer une image forte. Pour ce faire, ils n’hésitaient pas à fabriquer une image composite, comme celle du Tartuffe parue en 1669 ; en réalité, la scène représentée dans ce frontispice n’existe pas dans la pièce. Les exemples de scènes réinventées sont d’ailleurs nombreux dans le répertoire de l’époque.

Bibliothèque nationale de France

  • Provenance

    BnF, département des Arts du spectacle, 4-ICO PER-18549 (1-4)

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm9tncb5823bw