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Mappemonde

Kunyu quantu
Mappemonde
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Le monde chinois, l'Empire du Milieu, n'avait pas à la fin du 16e siècle la vision globale du monde qu'en avaient alors les Européens, et c'est pour satisfaire la curiosité de ses amis chinois que Matteo Ricci, S.J., (1552-1610) fondateur de la Mission de Chine, dressa la première carte chinoise du monde, en 1602.
Après Giulio Aleni en 1623 et Adam Schall en 1628, Ferdinand Verbiest publie conjointement, en 1674, une mappemonde et un volume d'explications en deux chapitres, le Kunyu tu shuo (BNF, Chinois 1526). En fait, il donne deux versions de la mappemonde, l'une de petites dimensions (le diamètre de chaque hémisphère est de 51 cm), l'autre trois fois plus grande, et huit feuilles, ici exposée.

Le monde est représenté en deux hémisphères, l'un pour l'Amérique, l'autre englobant l'Europe, l'Afrique, l'Asie et l'Australie. Des notices décrivant les pays sont insérées à l'intérieur de la carte, ainsi que des illustrations : animaux étrangers au monde chinois comme la girafe, le rhinocéros, l'autruche, le crocodile ou le dindon, des sirènes, des monstres marins et des bateaux européens.

Aux quatre coins de chaque hémisphère, on trouve des explications sur les climats, alors que les huit cartouches des deux feuillets extérieurs exposent la géographie du globe terrestre. Tous ces éléments, textes et images sont extraits du volume d'explications cité précédemment.
Après le P. Adam Schall, son prédécesseur au Tribunal des mathématiques, le P. Ferdinand Verbiest a produit une oeuvre scientifique considérable que sa position officielle lui a permis de publier aisément.

Des moyens exceptionnels lui ont en effet été donnés pour faire graver les 46 planches de cette carte monumentale qui lui a peut-être été inspirée par la grande carte, en huit feuilles aux dimensions similaires, des deux hémisphères célestes, Nord et Sud, dressée par le P. Schall et gravée au Palais impérial (voir BNF, Chinois 4912).
Alors que la mappemonde de petit module était d'un usage plus courant, les grandes cartes en feuilles étaient des présents princiers. La Corée et le Japon en produiront des copies jusqu'au 19e siècle.

Par ailleurs, les connaissances des missionnaires en matière de cartographie étaient fort appréciées des deux grands empereurs mandchous Kangxi (1662-1722) et Qianlong (1736-1795) qui les feront participer à l'établissement de nouvelles cartes de la Chine, qui, transmises en France et publiées par d'Anville révolutionneront la connaissance de la Chine en Europe.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1674
  • Lieu
    Beijing
  • Description technique
    5 à 6 bois par feuille, (de 25,5 à 38 x 51)
  • Provenance

    BnF

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm3d5b4tj51fs