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Cœur d’amour et attaque du château d’Amour

Peigne vénitien en ivoire
Cœur d’amour et attaque du château d’Amour
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Intégrées au 19e siècle dans la reliure d’un Roman d’Aspremont, ces fines plaques d’ivoire dont les petits côtés présentent le même découpage chantourné sont les deux faces désolidarisées d’un peigne en ivoire dont les dents ont disparu. Ce peigne est sans doute dû à l’un des ateliers actifs à Venise dans le troisième quart du 14e siècle, dont le plus célèbre est celui des Embriachi. Le style des scènes sculptées et les drapés des vêtements évoquent d’ailleurs les illustrations de manuscrits vénitiens contemporains.

Les allégories de Dame Amour (Frau Minne) présentant un heaume à deux chevaliers à genoux et du château assiégé qui sont sculptées sur ces plaques témoignent de l’influence des modèles français dans la littérature courtoise européenne : en Italie, les thèmes courtois se répandent rapidement, soit directement à partir des œuvres françaises, soit par l’intermédiaire des textes allemands comme ceux de Wolfram von Eschenbach, de Gottfried de Strasbourg ou de Hartmann von Aue.

Si le thème de l’attaque du château d’Amour n’est pas spécifiquement arthurien, il renvoie plus généralement à la littérature courtoise, à laquelle se rattachent les romans bretons, tout particulièrement ceux de Chrétien de Troyes. Ces thèmes étaient fréquemment représentés sur les objets de luxe destinés à l’ameublement et à la parure : coffrets, miroirs, chaussures, peignes. Ils étaient donc bien connus de la clientèle, aisée et le plus souvent féminine, qui les utilisait.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Fin du 14e siècle
  • Lieu
    Italie (Venise ?)
  • Description technique
    Ivoire, deux plaques de 148 x 46 x 5 mm
  • Provenance

    BnF, Manuscrits, NAF 10039

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm1182000680