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Élisabeth de Valois

Portraits dessinés de la cour de France
Élisabeth de Valois
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Fille aînée d’Henri II et de Catherine de Médicis, Élisabeth de Valois épousa Philippe II, roi d’Espagne, à l’âge de quatorze ans, en 1559 ; il avait plus du double de son âge et l’avait demandée en mariage auparavant pour son fils don Carlos (traité de Cateau-Cambrésis, 1559). Ce mariage inspirera plus tard Schiller (1759-1805) pour sa pièce Don Carlos, mettant en scène l’amour d’un fils pour la seconde femme de son père. La vie Élisabeth de France fut, semble-t-il, très triste à la cour d’Espagne et elle mourut en couches à l’âge de vingt-trois ans. Brantôme fait ainsi l’éloge de la reine : « Fort belle et d’un courage fort constant, [...] princesse la meilleure qui ait été de son temps et autant aimée de tout le monde. » En 1550, Catherine de Médicis avait tenté de la marier à Édouard VI, roi d’Angleterre. Un portrait d’Élisabeth, dessiné par une femme de chambre de sa mère, fut expédié à la cour d’Angleterre et un portrait du jeune roi anglais avait été aussi envoyé en France. Élisabet, alors âgée de cinq ans, donnait « le bonjour au roi d’Angleterre, monseigneur ». Puis, peu avant son mariage avec Philippe II, un portrait d’Élisabeth fut envoyé au roi d’Espagne qui le mit dans sa chambre.

Élisabeth de Valois pratiquait le dessin et la peinture, qu’elle avait appris d’une de ses dames italiennes, Sofonisba Anguissola, et pour lesquels elle se passionnait. L’ambassadeur de France, Sébastien de Limoges, écrit ainsi, le 9 février 1560, à Catherine de Médicis, qu’elle passe « le temps en ung brouillas de portrait qu’elle a facit devant moi aussi promptement qu’elle a bon esprit. Estant incroable comme ayant quelque peu apprins d’une de ses dames italiennes que le roy lui a donnée, elle a proufité en la paincture [...]. M’ayant commandé de vous supplier par le premier lui adresser des crayons de toutes couleurs et bien faicts, qu’elle scayt que Jannet [François Clouet] saura lui préparer dextrement ». Mme de Vimeux, dans une lettre adressée à Catherine de Médicis le 30 septembre 1561, témoigne aussi de ce goût de la reine, qui « passait son temps la plus part à peindre, en quoi elle prenait grand plaisir, de sorte que je pense que devant un an elle sera si bonne maîtresse que celle même qui l’apprend qui est des meilleures du monde ». Quelques mois avant, elle avait envoyé au cardinal de Lorraine « la peinture d’une dame de ce pays, je ne sais si vous la connaîtrez ». Elle avait aussi manifesté ce goût pour les crayons en demandant à Clouet de lui en envoyer à Madrid.

Élisabeth est représentée ici portant l’escoffion et la fraise montante.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 1559
  • Auteur(es)
    François Clouet (vers 1520-1572)
  • Description technique
    Pierre noire et sanguine, 338 x 235 mm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la Photographie, RÉSERVE NA-22 (9)-BOÎTE

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm216200270p