Découvrir, comprendre, créer, partager

Image

Saint Jérôme établissant sa traduction biblique

Bible de Vivien, dite Première Bible de Charles le Chauve
Saint Jérôme établissant sa traduction biblique
Le format de l'image est incompatible

C’est autour de la rayonnante figure de saint Jérôme que s’ouvre cette bible commandée pour l’empereur par Vivien, abbé de Saint-Martin de Tours (844-851) : nimbé d’un halo d’or, le saint fait voile vers l’Orient, travaille à la Bible qu’il prend le temps d’expliquer à ses disciples qui commencent à la copier, puis, à l’instar d’un nouveau Moïse, la distribue aux moines qui, saisis d’une mystérieuse contagion, se dépêchent de retourner dans leur église, le précieux volume à la main ! En quelques images, l’épopée de la traduction biblique se trouve ici magnifiquement résumée.

Jérôme naît en Italie vers 342, peu de temps après que le christianisme a été adopté par l’empereur Constantin. Il apprend le latin à Rome du célèbre grammairien Donat, perfectionne son grec et apprend l’hébreu en Palestine et en Syrie. Le pape Damase 1er(366-384), désireux de faire de Rome la capitale chrétienne de l’Europe, le charge de réviser le texte des Évangiles, dont différentes versions circulent, souvent truffées d’erreurs de lecture ou de transcription, l’une en grec, l’autre en latin ancien, version qualifiée de Vetus latina (vieille latine) dont Jérôme trouve le texte particulièrement altéré. Il peut en rectifier les variantes erronées en se référant aux passages équivalents de la version grecque.

En 386, il s’installe à Bethléem et travaille pendant trente ans à une traduction complète de la Bible en s’appuyant sur les Hexaples d’Origène (vers 185-254) et sur des manuscrits bibliques en hébreu. Il meurt en 420, à près de 80 ans. Sa version, ou « Vulgate », dans un latin accessible et admirable, va circuler dans la chrétienté occidentale tout au long du Moyen Âge pour devenir à la Renaissance le premier livre imprimé.

À la demande de Charlemagne, Alcuin améliore le texte biblique en prenant pour base la traduction de saint Jérôme, la Vulgate, dont il corrige la grammaire, l’orthographe et la ponctuation, pour en normaliser la forme. Cette révision est à l’origine de la production de Bibles et d’Évangiles par l’école de Tours au 9e siècle, et de la création d’un cycle d’illustrations original qui leur donne un éclat exceptionnel. Il ne s’agit pas d’une version officielle, mais la réputation d’Alcuin l’impose comme modèle et aboutit à l’adoption définitive de cette version.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 845-851
  • Lieu
    Tours, abbaye Saint-Martin
  • Auteur(es)
    Maître C., enlumineur
  • Description technique
    Peinture et or sur parchemin, 49,5 x 37,5 cm
    Minuscule caroline très régulière, caractéristique du scriptorium de Saint-Martin de Tours
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, LATIN 1, fol. 3v

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm1212010262