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Un diplôme de vainqueur de la Bastille (1790)

Diplôme de Vainqueur de la Bastille délivré à Louis François Bègues, en date du 19 juin 1790
Un diplôme de vainqueur de la Bastille (1790)
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En mars 1790, la Commune de Paris nomme une commission des « Vainqueurs de la Bastille ». Il s’agit de distinguer ceux qui ont participé à l’attaque de la forteresse ou qui y ont perdu un proche. La liste, établie en juin, consigne les noms de plus de 950 combattants. Elle est déposée aux Archives nationales.
Les récompenses sont hautement symboliques. Chaque vainqueur reçoit un habit, des armes, un petit insigne représentant une « couronne murale », c’est-à-dire cinq tours reliées par une muraille, ainsi qu’un diplôme. Ce dernier document est imprimé sur parchemin et cacheté de cire rouge. Il rappelle les intentions de l’Assemblée nationale et doit être signé par son titulaire. Les textes et les décors évoquent la force et la sagesse du peuple. Deux colonnes d’Hercule, qui pour l’homme de l’Antiquité marquaient l’entrée dans le monde civilisé, sont surmontées l’une du héros grec, l’autre d’un génie de la France tenant dans sa main la constitution, alors en cours d’élaboration. Des extraits de la Déclaration des droits de l’homme et du serment de fidélité au nouveau régime sont gravés sur les bases des colonnes.
Au bas du diplôme, la scène fondatrice de la prise de la Bastille est surmontée d’un coq. En latin, le nom de l’animal (gallus) est aussi celui du peuple gaulois (Gallus). Ce jeu de mot, que l’on trouve déjà dans la Vie des douze Césars de Suétone, concoure à faire de l’animal un emblème du peuple français. Le coq, dont le chant signale le lever du soleil, est un symbole de vigilance. Il renvoie l’homme de la Révolution à cette vertu essentielle.

© Bibliothèque nationale de France

  • Provenance

    Archives nationales, AE/II/1857

  • Lien permanent
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