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« La courtisane Nanao, ses suivantes Mineno et Takane, de la maison Ôgiya » (Ôgiya uchi Nanao Mineno Takane)

« Nouveaux motifs pour les jeunes pousses » (Hinagata wakana no hatsu môyô)
« La courtisane Nanao, ses suivantes Mineno et Takane, de la maison Ôgiya » (Ôgiya uchi Nanao Mineno Takane)
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Koryûsai a consacré une importante série, une centaine d’estampes, aux présentations de mode par les courtisanes des différentes « maisons vertes », accompagnées de leurs assistantes. Célèbres beautés de l’époque, elles lançaient les nouveautés, surtout les nouvelles soieries. Les motifs et les couleurs des étoffes des kimonos des kamuro et des shinzô étaient souvent assortis à ceux des vêtements de l’oiran, courtisane de haut rang. Les kimonos superposés et les doublures offraient, lors de la marche, tout un jeu de plissé bruissant et chatoyant.
Les estampes de mode de Koryûsai proposent des beautés féminines beaucoup plus réalistes que les ingénues, menues et vives, de Harunobu. Ses élégantes jouent un rôle bien défini dans une attitude convenue, artificielle. Leur personnalité disparaît sous le luxe du costume, de la coiffure, ornée d’épingles et de peignes, sujets réels de l’image.
Sur l’estampe, seules les deux fillettes, ces apprenties (kamuro) placées dès l’âge de dix ans auprès des courtisanes et qui se déplaçaient toujours ensemble, gardent encore un comportement naturel. L’une chuchote à l’oreille de la plus jeune quelques secrets ou l’embrasse, tandis qu’une des courtisanes leur lance un regard par-dessus son épaule. Les fleurs de prunier qui annoncent le printemps dès février parsèment les kimonos. (G. L.)

La découverte récente d’un document permet de connaître la date de naissance précise de Koryûsai, ignorée jusque-là. L’artiste serait un samouraï au service du seigneur Tsuchiya, à Edo, qui renonça à son rang pour se consacrer à l’art ukiyo-e. Les premiers caractères de la signature de ses débuts, Haruhiro, révèlent qu’il fut l’élève de Harunobu, son ami. Cependant, Koryûsai se dégagea rapidement de cette influence pour acquérir un style personnel, beaucoup plus réaliste. Ses bijin (beautés), des femmes mûres, sont très éloignées des éternelles adolescentes de son maître.
Très sensible à l’attrait de la mode, il se spécialisa dans les représentations des nouvelles créations. Il fut aussi le premier à produire des kachô-e (peintures de fleurs et d’oiseaux) en abondance, exploitant ce thème chinois d’une manière fascinante parfois. Il fut très habile aussi dans les compositions de format hashira-e. Il délaissa plus tard l’estampe pour la peinture. Vers 1881, le terme hokkyô, conféré par l’empereur aux artistes et aux lettrés, titre honorifique de second rang, à l’origine utilisé dans la hiérarchie bouddhique, fut ajouté à sa signature.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Milieu des années 1770
  • Auteur(es)
    Isoda Koryûsai (1735-1788 ? )
  • Description technique
    Signé : « Koryûsai ga »
    Inscriptions : le titre de la série dans le cartouche, le nom de la courtisane en gros caractères et celui de ses kamuro, en petits caractères, à côté
    Éditeur : Eijû
    Nishiki-e. Format ôban. 367 x 236 mm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE DE-10, J. B. 327

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm314200045p