Découvrir, comprendre, créer, partager

Image

Méléagant devant Guenièvre

Lancelot en prose
Méléagant devant Guenièvre
Le format de l'image est incompatible

La légende d’Arthur semble avoir eu peu de succès dans le monde occitan, où on ne connaît que le roman de Jaufré. On trouve en revanche une iconographie arthurienne en Italie dès le début du 12e siècle, dans les cathédrales de Modène et d’Otrante. Les rois de Naples, plus tard les Visconti à Milan, se font copier en français de magnifiques manuscrits enluminés : les grands romans en prose sont alors traduits dans les dialectes italiens et font l’objet d’adaptations. La situation est la même en Espagne et au Portugal où l’on trouve surtout des adaptations des romans en prose, à côté de rares créations originales en catalan.

Le présent manuscrit témoigne de l’accueil favorable qui fut réservé à la littérature arthurienne dans l’Italie du 13e siècle. La bonne société de l’époque, friande de ces légendes, commande des ouvrages d’usage courant selon ses moyens et se contente, au besoin, d’une production modeste, ce qui explique la qualité peu raffinée de ce Lancelot, copié sur un parchemin ordinaire, ainsi que l’exécution rapide de son illustration, dessinée à l’encre avec des rehauts de couleurs et seulement quelques touches d’or ou d’argent.

Le choix de l’emplacement des images en bas de page répond à une mode qui se développe dans la Péninsule au cours de la seconde moitié du siècle et affecte plus spécialement les textes historiques ou les romans. Elle offre l’avantage de souligner en quasi-continuité le récit en apportant les repères essentiels à la mémorisation de l’histoire, avec parfois l’indication des noms des personnages. L’épisode représenté au folio 42 se situe au moment où Guenièvre, précédemment enlevée par Méléagant, le fils du roi Baudemagu de Gorre, se trouve retenue sur la terre de ses ravisseurs. Après diverses épreuves, Lancelot affronte Méléagant. Le dessin montre le combat équestre entre les deux chevaliers, au pied du château de Gorre. Du haut de l’enceinte, Baudemagu, inquiet pour son fils, suit la joute en compagnie de la reine prisonnière.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 1290
  • Description technique
    Manuscrit sur parchemin
  • Provenance

    BnF, Manuscrits, Français 16998 fol. 42

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm118200431j