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L’Enfant prodigue quitte la maison paternelle

Série Histoire de l’Enfant prodigue, 1
L’Enfant prodigue quitte la maison paternelle
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La parabole de l’Enfant prodigue fait l’objet du chapitre XV presque entier de l’Évangile selon saint Luc. Bosse en respecte la lettre, mais il en édulcore la fin, ne donnant au frère aîné, dont on sait qu’il fut choqué de ce qu’on tuât le veau gras pour son frère dissipateur et débauché, qu’un rôle effacé. Mais c’est, semble-t-il, le cas des nombreux autres artistes qui ont traité le sujet.
La datation de cette suite est encore incertaine. Cependant la relation, discrète mais sensible, que cette suite entretient avec celle que grava Jacques Callot en 1635 nous incite à la placer après cette date. Il est vrai que le thème a inspiré plus d’un graveur : Dürer, H. S. Beham (1540) et même Matthieu Mérian qui fut un des maîtres de Bosse.

Dans la première estampe de la série, l’Enfant prodigue, richement vêtu, l’attitude quelque peu arrogante, les bottes remontées jusqu’aux cuisses pour monter à cheval, une énorme bourse à sa main droite, fait ses adieux à son père. Celui-ci, assis derrière une petite table chargée d’une cassette et de sacs d’écus, manifeste du geste et de l’œil son regret de voir partir son fils. Debout, les deux sœurs ont tiré leur mouchoir ; même le fils aîné semble peiné, sans qu’on sache si c’est pour son frère ou pour l’argent. Un serviteur descend les degrés, ployant sous le poids d’une valise. Dans la cour, un garçon d’écurie maintient avec difficulté un cheval vif. Au-delà, dans la basse-cour agrémentée d’un pigeonnier, on charge deux mules des autres effets du jeune homme.

Dans un cartel disposé au milieu de l’espace réservé pour les vers sous l’image, le titre : LISTOIRE / DE LENFANT / PRODIGVE / faicte par ABosse / et ce vent / Chez le Blond / auec Priuilegedu Roy. De part et d’autre, les vers (16 sur 4 col.) : O qu’on souffre icy bas de penibles trauaux ! / Espineux reiettons de l’humaine foiblesse ; / Que nostre espoir est vain ! et que lho(m)me à de maux, / Quand il suit les humeurs de sa folle jeunesse ! // Cet Enfant, vray tesmoin de cette verité / En do(n)ne en ces tableaux vne preuue bien ample ; / Et lors qu’il met au jour sa prodigalité, / Jl monstre à detester vn si mauuais exemple. // Affin de contenter ses aueugles desirs ; / Son Pere imprude(m)ment luy do(n)ne son partage, / Mais cét argent fatal accroist ses desplesirs, / Et luy sert de suiet de honte, et de do(m)mage. // Cependant tout pensif, et les larmes aux yeux / Jl selaisse accabler d’vne douleur secrette ; / Et tesmoigne à son fils par ses tristes adieux / En ce depart soudain, combien il le regrette.
Dans une bordure d’ornements, avec des rosettes.

Bibliothèque municipale de Lyon, Licence Ouverte-Open Licence

  • Date
    Vers 1636
  • Lieu
    À Paris, chez Jean Le Blond (1635?-1709)  
  • Auteur(es)
    Abraham Bosse (1604-1676), graveur
  • Description technique
    Eau-forte, 262 x 330 mm
  • Provenance

    Bibliothèque municipale de Lyon, F17BOS004311

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm9bqcwjp8ckx