Découvrir, comprendre, créer, partager

Image

Lettre de Nicolo Paganini à Hector Berlioz

Lettre de Nicolo Paganini à Hector Berlioz
Le format de l'image est incompatible

Des deux symphonies que Berlioz dirigea le 16 décembre 1838 dans la salle du Conservatoire – la Fantastique et Harold en Italie – Paganini, qui assistait au concert, ne connaissait encore que la première. Quatre ans auparavant, empli d'admiration pour le compositeur, il lui avait demandé d'écrire pour lui un concerto pour alto : mais cette œuvre – Harold en Italie – s'était transformée en symphonie avec alto obligé, et le virtuose, probablement déçu, se désintéressa de sa création. Le 31 août 1834, Berlioz écrit : « Paganini, je le crois, trouvera que l'alto n'est pas traité assez en concerto ; c'est une symphonie sur un plan nouveau et point une composition écrite dans le but de faire briller un talent individuel comme le sien. Je lui dois toujours de me l'avoir fait entreprendre. » Le virtuose n'entendit donc l'œuvre que le 16 décembre 1838, lors de ce concert fameux pour l'hommage que le grand violoniste y rendit au compositeur. Deux jours après, le 18 décembre, il lui envoyait la somme de 20 000 francs (deux fois plus que les revenus annuels de Berlioz à l'époque) avec une lettre admirative en italien (Mon cher ami, Beethoven mort, il n'y avait que Berlioz qui pût le faire revivre [...]). Le 20 décembre, Berlioz lui rendait visite pour le remercier : « Quand il m'a aperçu, les larmes lui sont venues aux yeux, (je t'avoue que les miennes n'étaient pas loin de mes paupières) il a pleuré, ce féroce mangeur d'hommes, cet assassin de femmes, ce forçat libéré, comme on l'a dit tant de fois, il a pleuré à chaudes larmes en m'embrassant. »

  • Date
    18 décembre 1838
  • Auteur(es)
    Niccolò Paganini (1782-1840), musicien
  • Description technique
    Manuscrit autographe, 20,8 x 14 cm
  • Lien permanent
    ark:/12148/mmf78vms46gzm