Le Livre des tables. 1^er février-30 mai 1854

Victor Hugo est initié au spiritisme par Delphine de Girardin, qui fait un séjour à Jersey en 1853. Lors d’une de ces soirées, le 22 avril 1854, c’est l’océan qui s’invite dans le cercle des spirites :
« - Parle.
- Ton voisin.
- Qu’entends-tu par là ?
- L’océan.
- Une mélodie faite par l’océan pour une révolution. Il ne peut y avoir rien de plus beau. Nous t’écoutons.
[...]
- Vous n’avez pas de moyens de noter mes musiques [...]. Le piano qu’il faudrait ne pourrait pas entrer dans votre maison. Il n’a que deux touches, une blanche et une noire, le jour et la nuit ; le jour plein d’oiseaux la nuit pleine d’âmes.»
(Œuvres complètes de Victor Hugo publiées sous la direction de Jean Massin, vol. IX, p. 1355.)

Les séances de spiritisme font l'objet de procès-verbaux réunis dans quatre cahiers rouges, le "Livre des Tables". Les noms des participants et de ceux qui tiennent la table ou la plume, leurs allées et venues pendant ces séances, les heures de début et de fin y sont soigneusement consignés. Celui-ci, tenu tour à tour par Victor Hugo, Auguste Vacquerie et Théophile de Guérin, est sans doute le second cahier. Lors de la séance du 24 avril, la table exprime sa foi en la fraternité universelle, qui va devenir le noyau de Ce que dit la Bouche d'ombre.