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Rousseau à Ermenonville, devant l’étang du Désert

Rousseau à Ermenonville, devant l’étang du Désert
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En 1761, Rousseau publie, Julie ou La Nouvelle Héloïse : Julie et l’époux qui lui a été imposé sont installés sur les bords du lac Léman, à Clarens. Après six ans de voyage, Saint-Preux, qui aimait Julie depuis l’enfance, lui rend visite et découvre le jardin créé par la femme qu’il n’a jamais cessé d’aimer.

L’auteur imagine ici ce qui deviendra la définition des jardins paysagers du 18e siècle : une nature libre, des arbres qui favorisent des jeux d’ombre et de lumière, des allées tortueuses et irrégulières, du gazon mêlé de thym, de marjolaine et la présence permanente de l’eau.

Le marquis René-Louis de Girardin a lu le roman de Rousseau et décide de créer ce type de jardin à Ermenonville, un « jardin en désordre », un anti-Versailles, un jardin planté comme on peint un tableau.

Le terrain du domaine de Girardin présentait un inconvénient, son sol marécageux, mais aussi des avantages : le relief légèrement accidenté se prêtait à la création d’un paysage varié, et un cours d’eau pour alimenter lacs et étangs traversait déjà les lieux. L’assèchement des marais et le gros œuvre prirent une dizaine d’années. Girardin confia la direction des travaux au jardinier Jean-Marie Morel.

Girardin souhaite que Rousseau vienne à Ermenonville visiter le domaine. Il l’invite sous le prétexte de lui demander de copier de la musique pour les soirées musicales au château. Le philosophe, qui a longtemps pratiqué cette activité, accepte. Il découvre les jardins tels qu’il les avait imaginés et est particulièrement séduit par « le Désert ».

Arrivé à Ermenonville le 20 mai 1778, Rousseau y passe six semaines avec bonheur, mais le 2 juillet en rentrant de sa promenade matinale, il est pris d’un malaise et meurt en quelques minutes dans sa chambre en présence de sa femme Thérèse. Il sera enterré le 4 juillet dans l’île des Peupliers, avant d’être transféré au Panthéon en juillet 1794.

Un texte de Rousseau est gravé à l’entrée de sa cabane dans le Désert : « C’est sur la cime des montagnes solitaires que l’homme sensible se plaît à contempler la nature. C’est là que tête à tête avec elle, il en reçoit des inspirations toutes puissantes qui élèvent l’âme au-dessus de la région des erreurs et des préjugés. »

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1808
  • Auteur(es)
    Constant Bourgeois (1767-1841), dessinateur ; Antoine Patrice Guyot (1777-1845), graveur
  • Description technique
    Estampe sur papier d'après une gravure sur cuivre
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la Photographie, UB-10-FOL

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm1322012561