5 Jeux vidéos pour s’immerger dans la Renaissance

L’aventure à la pointe de l’épée... ou de la langue

Assassin's Creed II (Ubisoft, 2009)

Le deuxième volet d'une histoire qui met en scène la lutte éternelle entre Templiers et Assassins. Le joueur incarne Desmond, cobaye de la machine à Animus, obligé de visiter le passé pour y (re)devenir un assassin mythique, en profitant de la mémoire de son ancêtre Ezio Auditore. Entre Florence et Venise, mais aussi Forli et San Giminiano, le jeune aristocrate rencontrera Léonard de Vinci, grimpera sur le Duomo et se confrontera au puissant pape Rodrigo Borgia.

Spectaculaire, le jeu propose une reconstitution des villes-phares de la Renaissance impressionnante : vie des quartiers, monuments représentatifs, événements et personnages fondamentaux. La restauration par le personnage d'une grande villa est tout à fait dans l'esprit de la Renaissance. Si l'immersion dans le passé peut être contrariée par le rappel de l'état d'animus, de la quête d'ADN, de la synchronisation, etc., les personnages sont tous caractérisés et cohérents. Exploration comme action sont plaisantes, avec un niveau de difficulté progressif et très pédagogique. Soulignons la présence d'une très riche base de renseignements qui tourne parfois à l'encyclopédie ou au guide touristique.

Deux autres titres dans la même lignée proposent de poursuivre l'expérience de la Renaissance : Assassin's Creed Brotherhood transporte le joueur à Rome, et Assassin's Creed Revelation, dans l'Istanbul ottomane.

À partir de 13 ans

Kingdom Come: Deliverance (Warhorse Studio, 2018)

C'est dans la Bohême du début du 15^e siècle que plonge le joueur de Kingdom Come: Deliverance. Henri, jeune fils de forgeron, s'ennuie dans un petit village bohémien. Pas pour longtemps : Sigismond de Luxembourg, frère de l'empereur du Saint-Empire Wenceslas, a décidé de raser l'endroit. Forcé de s'enfuir, Henri apprend la vie d'un soldat dans une période troublée.

Tours de garde, passages réguliers par l'étuve et stricte hiérarchie sociale : le jeu ne propose pas de vivre l'extraordinaire, bien au contraire. C'est la reconstitution minutieuse du contexte de vie d'un personnage interlope qui constitue sa force. Henri découvre un pays en proie aux questionnements religieux qui annoncent la Réforme, aux luttes de pouvoir de personnages inaccessibles et à une économie agraire. Le niveau de difficulté, assez relevé, pourra rebuter certains joueurs. Néanmoins, le gameplay rivalise de trouvailles pour favoriser l'effet d'immersion : outre des PNJ criants de vérité, vêtements, degré de propreté influent sur les actions et l'entourage, offrant une riche gamme d'interactions et une belle rejouabilité. Naïf ou retors, brutal ou stratège, séducteur ou bouseux : Henri peut revêtir autant de caractères qu'il plaira au joueur de lui donner.

À partir de 15 ans

Pentiment (Obsidian Interactive/XBox Studio, 2022)

Que se passe-t-il dans la paisible bourgade de Kiersau ? Artiste de passage, Andréas se trouve plongé dans une étrange affaire de meurtre à l'abbaye qui l'emploie. Un vieux moine ami du peintre est accusé à tort : à lui de trouver le véritable coupable et de le mener devant la justice. À moins qu'il ne soit simplement plus pratique de désigner quelqu'un d'autre à l'opprobre publique ?

Graphiquement magnifique, Pentiment s'inspire des xylographies de la Renaissance jusque dans le détail des typographies, qui varient selon les périodes et les contextes. Foin de combats nécessitant une armure brillante et une épée affûtée : ici, c'est la langue qui fait le travail. Et quelle langue ! Des dialogues intenses, longs (excessivement diront certains), où les choix sont décisifs au déroulement de l'intrigue et où de nombreux mots permettent d'approfondir les concepts propres à l'époque. Situé au 16^e siècle et divisé en trois périodes séparées de plusieurs années, le jeu excelle à rendre le basculement entre Moyen Âge, incarné par une abbaye attachée à ses privilèges féodaux, et Renaissance, période de la Réforme et de l'imprimerie, mais aussi des révoltes paysannes qui secouent le monde germanique.

Ne proposant jamais de solution simple, laissant le joueur sur une permanente incertitude, Pentiment allie à l'exactitude historique une profondeur psychologique qui permet de lire sur plusieurs niveaux.

À partir de 15 ans

Grandes stratégies et petits profits

Europa Universalis IV (Paradox interactive, 2013)

Changer l'histoire : tel est le but, simplement exposé, d'Europa Universalis IV. Pour cela, vous disposez d'une nation (parmi plusieurs centaines), de quatre siècles (1444-1821), et de quelques ressorts diplomatiques et économiques.

Cet imposant jeu de stratégie, par son ampleur géographique et chronologique, est un classique du genre. Gestion des provinces, des impôts, de la recherche, de l’industrie, des armées : l’ensemble est un plat copieux pour joueurs passionnés et motivés. Cette quatrième version renforce la documentation historique, intégrant une base de données événementielle augmentée, et limitant l’impact des mécanismes aléatoires. L’influence des dirigeants (et de leurs défauts) y est primordiale. L’interface trouve un équilibre graphique et stylistique. Le jeu continue de présenter un défi ludique et permet de créer ses uchronies historiques, dans un système un peu allégé.

Point négatif, le jeu s'accompagne de nombreux DLC et bonus payants, qui peuvent faire sérieusement augmenter la facture.

À partir de 11 ans

Anno 1404 (Ubisoft, 2009)

Quatrième opus de la célèbre série de jeux de gestion, Anno 1404 propose de prendre en main un ensemble d'îles imaginaires et de les faire prospérer. Mais attention aux pirates et aux rivaux !

Le mode Histoire vous met dans la peau de William. Ce dernier, fils du roi George, a pour mission d’aller cultiver de nouvelles terres pour sauver de la famine la population du royaume de son père, en compagnie de son frère Edward. Il va devoir partir en quête de terres fertiles, y installer des pionniers, leur construire des maisons, des ressources, de quoi rallier le Royaume pour transporter les produits cultivés, améliorer leurs conditions pour en faire des citoyens, puis des aristocrates, et faire prospérer ces colonies. Pas besoin d’être un adepte du genre pour très rapidement apprécier la richesse de l’univers, faire preuve de stratégie, de gestion et de logique pour progresser et surtout sans jamais oublier de privilégier le bien-être des colons. Certes cela pourra sembler trop facile aux plus aguerris, mais en plus de ce mode de jeu Histoire, un mode de jeu sans fin leur permettra de prendre tout autant de plaisir. Un incontournable à mettre entre toutes les mains !

Réédité en 2020 dans une « History Edition », le jeu comprend un DLC Venise avec de nouvelles fonctionnalités, notamment l'espionnage.

À partir de 9 ans