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La franc-maçonnerie et les arts

L’apparition de la Reine de la Nuit
L’apparition de la Reine de la Nuit

Bibliothèque nationale de France

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Mozart, Chagall, Jules Vallès, Hugo Pratt… Par-delà les techniques, les styles et les époques, tous ces artistes ont été initiés à la franc-maçonnerie. En quoi celle-ci influence-t-elle leur œuvre ? Comment les légendes, dorées ou noires, de la franc-maçonnerie inspirent-elles romans, opéras et bandes dessinées ?

La musique : dépasser les mots

Musique et franc-maçonnerie partagent un but commun : dire l’indicible. Par-delà les mots, elles s’adressent à l’intime par le biais d’une expérience, le concert ou l’initiation. Elle est de ce fait intégrée aux rituels maçonniques dès la fin du 18e siècle, et sollicitée dans de nombreux cadres.

Mozart est probablement le meilleur représentant des musiciens maçons. Initié en 1784 à Vienne, il met en scène dans son opéra La Flûte enchanté un parcours initiatique ponctué d’épreuves, sur fond de lutte entre les ténèbres et la lumière. Mais il est loin d’être seul : on compte aussi dans les rangs des maçons Joseph Haydn, Luigi Cherubini, ou encore Joséphine Baker.

La peinture : percevoir et représenter le monde

La franc-maçonnerie s’appuie sur un univers visuel riche en symboles ; pourtant, il n’existe pas réellement de peinture maçonnique. Certes, certains objets, certains principes peuvent parfois enrichir l’iconographie d’une toile. Mais aucune peinture ne peut représenter la franc-maçonnerie, simple outil de perception du monde.

Cela n’empêche pas un grand nombre de peintres, du 18e au 21e siècle, d’être initiés et d’adhérer aux principes de la société maçonne, pour différentes raisons. Citons, pour l’exemple, Maurice-Quentin de La Tour, Hubert Robert, la famille Vernet, Alfons Mucha, Grant Wood ou encore Marc Chagall. Mais il n’existe pas de portrait type du peintre maçon : chacun lie différemment son engagement à son art.

La littérature : l’inspiration maçonnique

Les auteurs – philosophes, littérateurs, journalistes – ont assez naturellement été parmi les premiers initiés à la franc-maçonnerie. Celle-ci naît en effet du bouillonnement d’idées des Lumière, qui trouvent leur place dans les imprimés. Ainsi compte-t-on parmi les francs-maçons déclarés Voltaire, Montesquieu, Casanova et, plus récemment, Proudhon, Jules Vallès, Elisée Reclus entre autres.

Mais la franc-maçonnerie est aussi un formidable réservoir d’idée et une source d’inspiration. De nombreux textes utilisent, de manière implicite ou non, les idées et les symboles de la franc-maçonnerie. Certains illustrent le rôle des loges et des rites dans l’histoire, à l’image du Joseph Balsamo d’Alexandre Dumas ; d’autres interrogent son rôle social et politique, souvent de manière critique, comme Mon oncle Sosthène de Maupassant. L’initiation se prête particulièrement bien à la représentation théâtrale, tandis que la place des femmes y est souvent abordée de manière ironique, comme dans Les Fri-maçons de Pierre Clément. Enfin, la littérature peut aussi se faire l’écho de l’anti-maçonnisme, de manière particulièrement violente dans des opuscules tels que Le Juif franc-maçon d’Henri Desportes.

La bande dessinée : un art éloigné de la franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie compte parmi ses membres l’un des plus éminents auteurs de bande dessinée : Hugo Pratt, le père de Corto Maltese. Néanmoins, le neuvième art est peu friand de représentations maçonniques. Le français Didier Convard est l’un des seuls à consacrer une part importante de son œuvre cette vision du monde. À part cela, la société est parfois évoquée au détour d’une case, dans une optique historique chez Tardi, humoristique chez Yann Lepennetier, ou plus sombre dans le Von Hell d’Alan More et Eddie Campbell.

Provenance

Cet article provient du site Franc-maçonnerie (2016).

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