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Parcours pédagogique

La monnaie

4 min de lecture
100 francs-or de Napoléon III
Lentement devenue un monopole étatique, la monnaie subit depuis le début du 21e siècle de nombreuses transformations – passage à l'euro, virtualisation des échanges... – qui remettent en question sa définition même.
Ce parcours, conçu pour être utilisé dans le cadre du programme de première de SES, replace la monnaie dans sa profondeur historique, en France. Il revient tout d'abord sur la lente conquête de la souveraineté monétaire par l'État, remise en cause à la fin du 20e siècle par le développement d'une monnaie unique européenne. Il interroge ensuite la matéralité de la monnaie, du métal précieux à la donnée numérique.
Les ressources pour réaliser l'activité

La conquête du monopole monétaire

Source de revenus mais également facteur d'unification, la monnaie, qui est devenue progressivement monopole royal en France, a contribué à la formation de l'État moderne. « Au prince il a fallu conquérir la monnaie comme il a conquis les provinces qui ont agrandi son royaume ; il en a surveillé les frappes, fixé la valeur, contrôlé la diffusion. La monnaie du roi a fait le roi. »

Cette affirmation de Fernand Braudel dans L'identité de la France (t. 3, p. 36) s'avère aussi pertinente dans l'autre sens : le développement des institutions de l'État en France a favorisé l'habitude d'employer les espèces monétaires.

  • Les premiers documents présentent l'action des rois de France, notamment Philippe Auguste, Louis X, Philippe V et Jean II, pour s'assurer du mieux possible le contrôle de la monnaie dans l'ensemble de leur royaume, face aux nombreux monnayages féodaux.
  • Les deux documents suivants sont consacrés à la répression du crime de fausse monnaie, particulièrement sévère à partir du 13e siècle tant la monnaie est considérée comme une chose royale.

Le passage à l'euro, une perte de souverainté ?

Après des siècles d'affirmation du privilège régalien de battre monnaie dans le cadre de l'État-nation, le passage à l'euro s'est avéré, pour une partie de l'opinion et de la classe politique, un changement difficile à accepter.

  • Les deux derniers textes reviennent sur le débat qui eut lieu à la veille de l'adoption de l'euro comme monnaie, autour de la notion de souveraineté monétaire.
Les ressources pour réaliser l'activité

Au Moyen Âge, la monnaie ne représentait pas une valeur : elle était une valeur, une marchandise. Par la suite, elle est progressivement devenue un instrument de mesure, de plus en plus déconnecté de sa matérialité. Aujourd'hui, la monnaie tend à se dématérialiser, à ne devenir qu'un pur signe comme en témoignent la croissance rapide de la part des transactions en monnaie scripturale au détriment de la part des échanges en monnaies fiduciaire et métallique, et le développement récent de la monnaie électronique. La disparition du franc au profit de l'euro masquerait-elle la disparition de la monnaie comme élément matériel ?

  • Les trois premiers documents s'intéressent à la place de la monnaie dans la langue et la littérature, entre proverbes et pièces sonnantes et trébuchantes. La matérialité des espèces et particulièrement des pièces permet de rendre compte du pouvoir magique de l'argent.
  • Les deux documents suivants reviennent sur l'ancienneté de la monnaie en papier et mettent en perspective l'idée de dématérialisation de la monnaie.
  • Enfin, les deux derniers extraits de presse, s'intéressent aux pratiques de monnaies virtuelles : le « porte-monnaie électronique » Monéo et le Bitcoin notamment.

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