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Approches du livre

Les Mots en liberté futuristes
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« Qu’est-ce qu’un livre ? » se demandait en son temps Mallarmé. La question aujourd’hui, au moment où l’on s’interroge sur les avenirs et les métamorphoses du livre, n’a rien perdu de sa brûlante actualité. Peut-il encore se définir autour du projet de transmettre un texte et d’en garantir la disponibilité sur la longue durée ? Doit-on le lire comme un objet particulier, objet clos, figé, fixé, objet secret rayonnant d’un éclat discret parmi les objets du monde ? Doit-on lui reconnaître un pouvoir singulier de mise en ordre du monde ? Le livre est-il toujours un vecteur privilégié de savoir, de connaissance, de culture, un instrument sans équivalent d’apprentissage ?

On ne cesse aujourd’hui de nous annoncer la mort du livre, fatalement concurrencé par les nouveaux media. Il est vrai que l’une de ses fonctions principales depuis l’Antiquité, à savoir la diffusion des textes, est aujourd’hui avantageusement assurée par les supports numériques. Pourtant, l’industrie du livre n’a, d’une certaine manière, jamais été aussi florissante. Alors, mort ou métamorphose du livre ? Les importantes révolutions qui jalonnent l’histoire du livre plaident en faveur de son infinie capacité d’adaptation. Le livre serait une matière spirituelle et l’esprit, dit Valère Novarina, « n’est pas le contraire de la matière, mais sa combustion, sa métamorphose, sa transfiguration, son offrande »...

Le livre change et cela se voit : livres sonores, livres intermittents, apparaissant, disparaissant, livres de lumière et d’ombre, animés, dépliés en trois dimensions, augmentés à chaque opération d’un lecteur devenu auteur ; si les nouveaux supports réinventent assez largement le dispositif du livre (format, feuilletage, mise en page), ils semblent en même temps dessaisir le livre d’un certain nombre de qualités jusqu’à présent attachées à sa définition : sa fixité, sa clôture, et jusqu’à cette forme de « sécurité topographique » qui paraissait devoir toujours l’accompagner.

Quoi qu’il en soit, le livre a contribué si largement à notre organisation des savoirs, à notre classement des connaissances qu’il a produit des modalités d’apprentissage et d’enseignement qui continuent de façonner notre imaginaire culturel. L’essor des nouveaux supports numériques interroge ces héritages et cette interrogation trouve un écho particulier au sein des débats en cours sur l’avenir de l’école...

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