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Focus

Impressions de Chine dans les collections de la BnF

Corpus des graphies des scribes sous les Han
Corpus des graphies des scribes sous les Han

© Bibliothèque nationale de France

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Pour composer un panorama des imprimés chinois, qui ne se veut en rien une histoire de l’imprimerie en Chine, il suffit de puiser dans l’exceptionnelle richesse de nos collections chinoises afin d’y choisir textes et images, impressions en noir, en bleu, en rouge, en polychromie.

Nées modestement avec quelques volumes ayant appartenu à Mazarin et qui entrèrent au département des Manuscrits vers la fin du 12e siècle, ces collections se sont enrichies rapidement sous l’impulsion de Colbert, et puis surtout par la volonté de l’abbé Jean-Paul Bignon, mon prédécesseur. Il se sentait concerné par la Chine, alors à la mode ; il possédait une belle collection de livres chinois, qui procédait de Jésuites postés en Extrême-Orient. Bignon donna tous ces ouvrages à la Bibliothèque.

Tout au long du 18e siècle, la Bibliothèque du Roi se trouve au centre du dialogue, instauré avec la Chine ; il ne se passe guère d’année sans que notre institution reçoive telle ou telle caisse de livres que lui destinent les Jésuites. Cette époque voit aussi les premiers balbutiements de la sinologie à Paris même, avec Etienne Fourmont, professeur au Collège royal, attaché à la Bibliothèque du Roi. Dès 1739, la future B. N. publie le catalogue de ses livres chinois.

Si la Révolution n’accroît pas beaucoup ce fonds, elle lui procure cependant une bonne partie du cabinet d’un amateur, Henri Léonard Bertin, lui aussi pourvu d’une vaste « provende » livresque grâce aux Jésuites alors localisés en Chine.

Vues remarquables du mont Wu
Vues remarquables du mont Wu |

Bibliothèque nationale de France

Vues remarquables du mont Wu
Vues remarquables du mont Wu |

Bibliothèque nationale de France

Plus près de nous, Paul Pelliot enrichira considérablement ces collections. Les documents qu’il rapporte de sa mission en Asie centrale sont d’une importance capitale : des manuscrits, mais aussi des impressions xylographiques ; elles témoignent sur les débuts oubliés de cet art. Les achats qu’il fait à Beijing pour la Bibliothèque et pour ses collections personnelles, acquises après sa mort, doubleront le fonds chinois.

L’extraordinaire collection d’Atherton Curtis, enfin, donnée au département des Estampes en 1949, procure à la Bibliothèque Nationale un des plus beaux ensembles qui soit, quant aux livres illustrés et aux estampes polychromes.

La Chine pratique l’art d’imprimer depuis plus de mille ans. Ces documents, humbles éditions populaires ou superbes éditions impériales, étaient connus jusqu’ici des seuls spécialistes.