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Focus

Des Français dans la Corne de l'Afrique

Femme de l'ethnie galla
Femme de l'ethnie galla

Bibliothèque nationale de France

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Dans les années 1880, la Corne de l’Afrique fascine explorateurs et géographes. La France a installé à Obock sa colonie la plus pauvre et la plus dépeuplée. Mais beaucoup s’imaginent que cette porte maritime va leur ouvrir les portes des trésors d’or, d’ivoire et d’épices de l’Afrique centrale et du plateau éthiopien. Explorations et missions se succèdent donc sur des terres considérées comme particulièrement inhospitalières.

Ils sont quelques dizaines à sillonner les plateaux désertiques somaliens, à grimper vers les hauts plateaux éthiopiens. Français, Italiens, Allemands et Anglais cartographient la région, pendant que d’autres trafiquent des pierres précieuses et des armes.

Métier à tisser utilisé dans le royaume du Choa
Métier à tisser utilisé dans le royaume du Choa |

Bibliothèque nationale de France / Société de géographie

Certains photographient, à l’image de Georges Révoil sur la côte somalienne, de Philipp Paulitschke dans la région du Harar, ou encore de Jules Borelli, l’un des plus célèbres explorateurs de la région. Ses clichés de diverses régions d’Ethiopie (Choa, Jimma, Kaffa…) servent de base aux illustrations de son journal de voyage intitulé Éthiopie méridionale, publié en 1890.

Je veux parcourir à mon tour quelques parcelles du monde inexploré ; je veux voir les bouleversements chaotiques sans pareils de la terre africaine, sentir ses chaleurs lourdes et fécondes, connaître les horreurs ou les tristesses de la vie de ses malheureux habitants, esclaves éternels de leurs frères, civilisés ou non civilisés !

Jules Borelli, Ethiopie méridionale, 1890

Son ami Édouard Joseph Bidault de Glatigné, ouvre quant à lui un studio à Aden. Grand ami de Rimbaud, cet artiste à la vive sensibilité se passionne pour le pays dans lequel il vit et pour sa population. Le 25 février 1887, Rimbaud donne à Borelli des nouvelles de leur ami commun, dont il souligne le tempérament de rêveur : « Je dis bonjour à Bidault de votre part. Il vous salue avec empressement. Il n’a pas encore placé sa collection de photographies du pays, qui est à présent complète. On ne l’a pas rappelé au Choa, ni ailleurs, et il vit dans la contemplation. »

Cette personnalité encline à la passivité a sans doute empêché Bidault de passer à la postérité. Il n’a publié ni ouvrage ni compte rendu de son voyage ; seul un article de Paul Bourde sur l’Abyssinie paru dans L’Illustration en 1889 reproduit en gravure plusieurs de ces photographies, témoins de ses périples et de sa sympathie à l’égard des habitants.

Trois femmes à Harar
Trois femmes à Harar |

Bibliothèque nationale de France / Société de géographie

Danakiles de la tribu de Bita
Danakiles de la tribu de Bita |

Bibliothèque nationale de France / Société de géographie