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Le classement dans les dictionnaires chinois

Dictionnaire des graphies sigillaires
Dictionnaire des graphies sigillaires

Bibliothèque nationale de France

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Au cours des siècles, les dictionnaires chinois ont adopté différentes méthodes de classement. Dans l’histoire, l’une des plus fréquents était le classement à la rime. Actuellement, la plus commune est le classement à la clef.

Les figures simples

Au cours des siècles, les dictionnaires ont adopté différentes méthodes de classement des caractères, dont l’une des plus fréquentes était le classement à la rime. Le classement par clefs et par nombre de traits, le plus commun de nos jours, nécessite une analyse graphique du signe. On extrait d’abord mentalement l’élément appelé « clef », sorte de radical jouant un rôle sémantique et classificateur. Au nombre de 540 dans le plus ancien des dictionnaires, présenté à la cour impériale en 121 de notre ère, ces éléments ont été réduits à 214 dans les ouvrages actuels. L’identification n’en est pas toujours évidente et le classement varie parfois. Certaines clefs, comme celle du dragon long, ont été simplifiées de nos jours.

Chaque caractère est composé d’une clef jointe à un ensemble de traits combinés qui peuvent atteindre plusieurs dizaines. La clef est le plus souvent positionnée au-dessus, en dessous ou à gauche de l’ensemble. Sa position peut modifier sa graphie : ainsi le caractère de l’eau se transforme en trois gouttelettes dans la plupart des caractères.

La clef ayant été déterminée, on se réfère alors au tableau général d’un dictionnaire qui renvoie à la section où sont rangés les caractères qui s’y rattachent.

Ceux-ci sont présentés par ordre croissant du nombre de traits supplémentaires au radical. Prenons par exemple cette page de titre d’un annuaire civil et militaire de 1680.

L’illustration est entourée de trois bandes qui indiquent le titre et les mentions d’édition.

Explication des formes simples et analyse des formes dérivées
Explication des formes simples et analyse des formes dérivées |

© Bibliothèque nationale de France

Groupe de caractères chinois
Groupe de caractères chinois

La bande supérieure se lit de droite à gauche, les deux autres verticalement. Le deuxième caractère de la bande horizontale est le caractère ri, « soleil », qui est à la fois un caractère indépendant et un radical. Cette graphie est donc placée en tête des entrées du groupe de caractères ayant le soleil comme radical.

Le caractère précédent de cette ligne est composé de trois éléments dont l’un est ce même caractère soleil en taille réduite pour s’intégrer harmonieusement à l’ensemble. Pourtant, le caractère sera classé dans les dictionnaires sous l’élément de gauche, une clef qui signifie « main ».

Le soleil entre aussi dans la composition d’un autre caractère de cette page dont il ne constitue pas non plus le radical. Un autre exemple est composé de deux éléments, l’élément supérieur étant le soleil qui en constitue la clef. Ce caractère sera classé au radical du soleil sous la rubrique des caractères composés de cinq traits supplémentaires.

Dans la colonne de droite sont imprimés cinq caractères qui partagent le radical commun de l’eau sous la forme de trois gouttelettes portées à la gauche des autres éléments. Le premier et le second caractère de ce groupe possèdent cinq traits en plus, le troisième sept traits, le quatrième trois et le cinquième six.

Dans la colonne de gauche, plusieurs caractères sont pourvus du radical de la soie à la gauche des autres éléments : le premier est complété par onze traits, le second par dix, et le troisième par cinq.