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Le monde islamique

Coran
Coran

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Si la religion musulmane et la langue arabe créent une cohérence culturelle dans un vaste territoire au sud et à l’est de la Méditerranée, le monde de l’Islam ne connaît que deux siècle d’unité politique. Des scisssions apparaissent dès le 9e siècle, laissant bientôt place à des califats et des royaumes rivaux, qui contribuent à l’émergence de brillants foyers culturels.

Diversité politique et religieuse

Moins d’un siècle après l’hégire de Mahomet (570-632) en 622, le monde islamique s’étend de l’Espagne à l’Inde. Tous les territoires sont rassemblés sous l’autorité d’un chef religieux et politique, appelé le calife. La nomination du quatrième calife Ali entraîne une forte contestation politique qui aboutit aux premiers schismes de l’islam : les kharidjites et les chiites constitueront une opposition constante au pouvoir central d’obédience sunnite. Aux Omeyyades, installés à Damas aux 7e et 8e siècles, succèdent en 750 les Abbassides qui fondent une nouvelle capitale, Bagdad.

Le Prophète Mahomet prêchant
Le Prophète Mahomet prêchant |

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La mosquée des Omeyades à Damas
La mosquée des Omeyades à Damas |

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Aux 9e et 10e siècles, l’Empire musulman connaît un développement économique et culturel sans précédent. Mais très vite, certaines régions s’émancipent du pouvoir central et créent leurs propres dynasties, comme les Omeyyades en Espagne et les Fatimides de tendance chiite en Égypte. Le califat s’affaiblit de plus en plus et le véritable pouvoir est exercé par des dynasties régionales, autonomes et rivales, qui minent progressivement l’empire. D’origine turque, les Seldjoukides ont conquis une partie de l’Iran. Ces sunnites constituent un rempart contre l’avancée fatimide en soutenant militairement le califat abbasside. Ils confisquent le pouvoir politique, prennent le titre de sultan et relèguent le calife à un rôle spirituel.

Scène de bataille
Scène de bataille |

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Médine
Médine |

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Quand les croisés débarquent en terre d’Islam au 11e siècle, l’Empire seldjoukide est divisé en petits émirats rivaux. Cette situation politique est une des causes de leur succès. Il faudra attendre Saladin (1138-1193) pour que l’Empire islamique retrouve une unité contre les croisés. À la mort du dernier calife fatimide en 1171, Saladin prend le pouvoir en Égypte où il rétablit le sunnisme, puis en Syrie. Ses successeurs, les Ayyoubides, règnent jusqu’au milieu du 12e siècle. Ils sont renversés par les Mamelouks, d’origine turque. Au milieu du 13e siècle, les Mongols, peuple nomade d’Asie centrale conduit par Gengis Khan (1155, 1162 ou 1167-1227), font irruption au Proche-Orient et détruisent Bagdad en 1258. L’Empire islamique comprend désormais trois grands ensembles : l’Égypte et la Syrie des Mamelouks, l’Asie mineure des Turcs divisée en émirats, l’Iran des Mongols auquel se rattache à présent l’Irak. Au milieu du 14e siècle, les Turcs ottomans dominent toute l’Asie Mineure. Ils prennent Constantinople en 1453 où ils fondent Istanbul, capitale de leur empire qui succède à Byzance. Au 16e siècle, Soliman le Magnifique (1494-1566) est maître de la quasi-totalité des pays arabo-musulmans.

Dans une mosquée
Dans une mosquée |

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La rivalité entre califats a une incidence directe dans l’Occident musulman. Réfugiés en Espagne, les Omeyyades fondent un émirat autonome avec Cordoue pour capitale et prennent, eux aussi, le titre de calife au 10e siècle. Deux grandes dynasties d’origine berbère dominent ensuite le Maghreb : les Almoravides (1056-1147) et les Almohades (1130-1269). Ces derniers se sont imposés en Espagne. Après la prise de Tolède en 1085 par le roi de Castille, ils gardent Grenade jusqu’en 1492. Leur chute au Maghreb au 13e siècle laisse la place à trois émirats en Tunisie, Algérie et Maroc. Seul le Maroc échappera à la domination des Ottomans.

Procession de la fin du mois de ramadan à l’extérieur de la mosquée
Procession de la fin du mois de ramadan à l’extérieur de la mosquée |

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Pèlerins en route pour La Mecque
Pèlerins en route pour La Mecque |

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Unité linguistique et culturelle

Malgré ses divisions politiques, cet immense empire tire son unité de la prééminence de l’islam et de l’utilisation de la langue arabe, instrument de l’administration et d’une nouvelle culture. L’expansion islamique s’est faite dans la tolérance, sans conversion forcée. Tout en réservant le pouvoir aux musulmans, le Coran accorde aux « gens du livre » un statut légal qui détermine leurs droits et leurs devoirs. Juifs et chrétiens pratiquent leur culte librement et vivent en harmonie avec les musulmans.

Al-Hârith et Abû Zayd arrivent devant le palais d’Orient
Al-Hârith et Abû Zayd arrivent devant le palais d’Orient |

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La civilisation arabo-musulmane, urbaine et marchande, brille par sa culture. Elle a intégré les héritages grec et persan. Intellectuels, savants, artistes et ingénieurs font la renommée de villes prestigieuses comme Bagdad, Damas, Le Caire, Alexandrie, Cordoue ou Grenade. Grâce au développement des techniques d’irrigation, les campagnes sont verdoyantes et abondantes. La prospérité des pays d’Islam et la présence des marchands arabes dans toute la Méditerranée et jusqu’en Chine favorisent le rayonnement de cette civilisation.

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