Découvrir, comprendre, créer, partager

Image

La Lecture des contes en famille

Illustration de Gustave Doré pour le frontispice des Contes de Perrault.
La Lecture des contes en famille
Le format de l'image est incompatible

Le traditionnel frontispice ouvrant les contes des fées est ici revisité par Gustave Doré. Une grand-mère lit des contes à huit enfants de tous âges captivés. Le caractère enfantin de cet auditoire est souligné par la présence de jouets. Au conte se substitue la lecture. Le livre trône dans le giron de la vieille femme, occupant le centre de la planche, tandis qu’au mur un tableau donne à voir la scène du Petit Poucet tirant les bottes de l’ogre, mise en abîme d’une première esquisse d’un dessin que Doré exécutera en 1863.

« Si ce monument, élevé à la gloire de Perrault & au profit de ses admirateurs de tous les âges, voit le jour, prenez-vous-en au plus jeune, au plus vaillant de nos génies contemporains. Tout en composant intrépidement à ses frais, à ses risques & périls, sa grande & sombre illustration de Dante, Gustave Doré désirait que dans le même moment & que dans le même format splendide parussent, comme pendant & comme contraste, les Contes de Fées de Perrault. D’un côté, le merveilleux dans ce qu’il a de plus funèbre, de plus tragique & de plus ardu ; de l’autre, le merveilleux divertissant, spirituel, émouvant jusque dans le comique & comique jusque dans l’émouvant, le merveilleux à son berceau. Il voulait ainsi, tout à la fois, rasséréner des épouvantes un peu monocordes de l’enfer, & prouver la variété ses moyens.
L’éditeur de ce livre a compris ce désir & n’a pas reculé devant celle énormité apparente, un très-grand livre, très-cher, pour les petits enfants. Il s’est dit que les pères & les mamans ne seraient pas fâchés de revoir & de relire, dans une forme enfin saisissante & digne d’eux, les contes aimés de leur enfance ; il s’est rappelé aussi sans doute qu’il avait eu plus d’une fois l’occasion de donner à des enfants des poupées & des polichinelles, & que ceux-là seulement avaient été reçus avec un enthousiasme bien senti, qui étaient trop grands ! Qui ne le connaît cet amour inné du trop grand & en quelque sorte de l’embarrassant dans les petits ? » (P.J. Stahl, Préface de l'édition des Contes de Charles Perrault avec des dessins par Gustave Doré).

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1862
  • Lieu
    Paris
  • Auteur(es)
    Charles Perrault (1628-1703), auteur ; Gustave Doré (1832-1883), illustrateur ; Adolphe Pannemaker, graveur sur bois
  • Description technique
    Fumé d’une gravure sur bois, 24,5 × 19,5 cm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la Photographie, DC-298 (J, 2)-FOL

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm3212002257