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Elle lui tendit la main

Corinne ou L’Italie
Elle lui tendit la main
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« Vous voilà ? dit Corinne en voyant entrer lord Nelvil ; ah ! merci. » Et elle lui tendit la main. Oswald la prit, y imprima ses lèvres avec une vive tendresse, et ne sentit pas dans ce moment cette timidité souffrante qui se mêlait souvent à ses impressions les plus agréables, et lui donnait quelquefois, avec les personnes qu’il aimait le mieux, des sentiments amers et pénibles. L’intimité avait commencé entre Oswald et Corinne depuis qu’ils s’étaient quittés ; c’était la lettre de Corinne qui l’avait établie ; ils étaient contents tous les deux, et ressentaient l’un pour l’autre une tendre reconnaissance.
« C’est donc ce matin, dit Corinne, que je vous montrerai le Panthéon et Saint-Pierre : j’avais bien quelque espoir, ajouta-t-elle en souriant, que vous accepteriez le voyage de Rome avec moi ; aussi mes chevaux sont prêts. Je vous ai attendu, vous êtes arrivé ; tout est bien : partons. — Étonnante personne, dit Oswald, qui donc êtes-vous ? où avez-vous pris tant de charmes divers qui sembleraient devoir s’exclure : sensibilité, gaieté, profondeur, grâce, abandon, modestie ? Êtes-vous une illusion ? Êtes-vous un bonheur surnaturel pour la vie de celui qui vous rencontre ? »

Germaine de Staël, Corinne ou l’Italie, 1807
> Texte intégral sur Gallica

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1853
  • Lieu
    Paris, Ed. Victor Lecou
  • Auteur(es)
    Germaine de Staël-Holstein (1766-1817), auteur
  • Provenance

    BnF, département Littérature et Art, 4-Y2-3868

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm1322018811