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Carte générale des quartiers des huit bannières

Palais impérial à Pékin
Carte générale des quartiers des huit bannières
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La première carte présente la vue générale de la ville « intérieure » qui enserrait totalement le Palais impérial. À la suite d’un édit impérial de 1648, elle était réservée aux Mandchous des huit bannières. Les populations, chinoise et mandchoue, vivaient dans des zones complètement séparées et la ségrégation entre elles était assez strictement appliquée. Les deux villes étaient d’ailleurs séparées physiquement par une muraille d’enceinte.

Le périmètre entier, désigné comme « ville tartare » par les Européens, était habité par les membres des bannières mandchoues et leur famille ou des Chinois à leur service, qui formaient comme une large ceinture protectrice. Y étaient aussi tolérés les prêtres bouddhistes, taoïstes et les missionnaires chrétiens à qui l’empereur Kangxi avait attribué un terrain pour y édifier le Bei tang, l’Église du nord, dans la deuxième enceinte de la Cité impériale, près du Lac du centre. La ville est divisée en neuf enclaves, huit occupées par les bannières et celle du centre réservée à la famille impériale. Elle se conforme ainsi au modèle idéal de l’Empire chinois divisé en neuf zones géographiques, ou à la configuration parfaite d’un terrain représentée depuis le philosophe Meng zi par le caractère du puits, jing. Selon l’usage chinois encore, à chaque direction était assignée une couleur et un agent de la théorie des cinq phases, wu xing, dans ce cas, le jaune au nord (agent : la terre), le blanc à l’est (agent : le métal), le rouge à l’ouest (agent : le feu), le bleu au sud (agent : l’eau).

L’établissement des soldats des bannières tout autour du palais avait pour finalité avouée une stratégie défensive. Cet encerclement n’est pas sans rappeler les habitudes proprement mandchoues manifestes dans l’installation des campements lors des déplacements impériaux où plusieurs cercles concentriques de gardes protégeaient la yourte impériale. Pékin n’était ni la première, ni la seule ville pratiquant une ségrégation sévère entre les populations des deux ethnies destinée principalement, semble-t-il, à éviter les frictions qui donnaient lieu à des incidents fréquents. Il faut souligner que sous les Qing, Pékin était la ville la plus peuplée de Mandchous de tout l’Empire et que son administration était entièrement entre leurs mains.

 

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1739
  • Lieu
    Pékin, Chine
  • Description technique
    Xylographie rehaussée de couleurs, reliure originale en soie bleu marine, reliure à fil, étiquette d’origine en jaune inscrite par Amiot, contenant 9 cartes sur doubles pages, 21 cm, bois 22 x 17,2 cm
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, CHINOIS 1978

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmt6fmhf1k542