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Les Mille et Une Nuits

Les Mille et Une Nuits
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Les Mille et Une Nuits suscitent un incroyable engouement, nourrissant les rêves et fantasmes des Occidentaux sur l’Orient et stimulant l’imagination des peintres. Le savant et voyageur Antoine Galland (1646-1715), à qui l’on avait conté nombre de ces histoires lors de ses séjours au Proche-Orient, en commence dès 1704 une traduction adaptée aux goûts de l’époque.

D’origine indo-persane, assimilés par la culture arabe, révélés à l’Occident par la traduction d’Antoine Galland, les contes des Mille et une Nuits comptent parmi les textes les plus universellement répandus. Qui ne connaît le nom de Shéhérazade, Ali Baba, Sindbad ou Aladin ? La mention la plus ancienne des Nuits est arabe et remonte au 10e siècle. Constitué de contes et d’anecdotes plus ou moins historiques, le recueil anonyme daterait du 12e siècle. Sur les substrats indien et persan perceptibles dans le récit-cadre, les noms des protagonistes, le merveilleux peuplé de fées et de génies, sont venues se greffer deux strates successives, le cycle de Bagdad et les récits égyptiens.

Ce manuscrit, le plus ancien conservé, est une copie égyptienne ou syrienne. Il se compose de trois volumes et contient le récit-cadre mettant en scène Shéhérazade, suivi des 282 premières nuits, puis il se termine au milieu du conte de Qamar al-Zaman. Exemplaires d’usage courant, les volumes sont copiés sur un papier alternant feuillets blancs et ocre jaune, les titres donnant le nombre de la nuit sont écrits en rouge. Non daté, le manuscrit était traditionnellement attribué au 14e siècle, mais selon une étude récente, il ne pourrait être antérieur à 1426, date où la monnaie ashrafî , citée dans le texte, fut mise en circulation sous les Mamelouks.

C'est à partir de ce manuscrit, qui figurait dans sa collection personnelle, qu'Antoine Galland traduisit les Nuits. L’orientaliste, revenu en France après ses nombreux voyages en Orient, s’était installé, entre 1697 et 1706, à Caen où il était chargé du cabinet d’antiquités et de médailles de Nicolas-Joseph Foucault, intendant de Basse-Normandie. Traduisant à ses moments libres des contes orientaux pour se distraire, il apprit l’existence d’un recueil de contes qu’il fit venir de Syrie par le biais d’un ami d’Alep, installé à Paris. Sa traduction s’échelonne jusqu’en 1717 et comprend douze tomes. Elle remporte un succès immédiat, introduisant en France la mode des turqueries : Shéhérazade, Ali Baba, Sindbad ou Aladin mettent l’Orient à la mode et façonner le merveilleux oriental dans l’imaginaire des Occidentaux. Elle sera suivie de beaucoup d’autres traductions et de nombreuses éditions illustrées par les plus grands artistes. Parmi elles, l’édition de Joseph-Charles Mardrus (1868-1949) en 1899 amplifie largement l’exotisme et l’érotisme du texte.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    14e ou 15e siècle
  • Lieu
    Égypte ou Syrie
  • Description technique
    Encres sur papier, 26 x 18 cm
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, Arabe 3610, fol. 42v-43r

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm132200129j